Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'envolée


/ 2019

08.07.2020
 



UP IN THE AIR





Parfois il suffit de quelques séquences en ouverture pour exposer une situation et en même temps s'attacher immédiatement à son héroïne. Leigh est une jeune fille de 14 qui s'entraîne à voltige. Mais la gymnastique est un sport difficile. Les autres sont des rivales plus grandes et il faut payer une inscription pour une compétition à venir. Or son père n'a pas cet argent. Une mère absente et un père pas vraiment présent, Leigh est plutôt seule. Un jour arrive de nulle part à la maison un jeune garçon plus âgé : c'est Joe un demi-frère dont elle ignore tout. Lui il semble avoir des amis, un peu d'argent, une moto... L'univers de Leigh est prêt à basculer, L'envolée à nous transporter.

Tu peux faire ce que tu veux

Le quotidien de Leigh c'est une cellule familiale éclatée, avec les entraînements au club de gymnastique comme échappatoire. C'est une histoire de liberté et d'apprivoisement, d'émancipation et de dépendance. Progressivement elle va découvrir en son frère un possible ami et même un complice. Il est un peu louche, il a de l'argent, il est autonome, il bricole des vols de motos : il y a un attrait à aller vers une certaine délinquance. Leigh aspire à être regardée comme les autres, elle voudrait gagner en assurance. Justement elle commence à ne plus se sentir à sa place dans le gymnase, alors que dans la bande de son frère, elle semble être appréciée. Dans sa tête les doutes et les inquiétudes sont difficiles à refouler. Mais dès qu'il s'agit de parler, les mots et l'insolence sortent avec fougue. Il faut impressionner et séduire les autres, pour, peut-être, mieux s'accepter après.

On peut toujours compter sur le cinéma britannique pour révéler des nouveaux talents, et en particulier des nouvelles actrices encore adolescentes et dès leur premier grand rôle impressionnantes à l'image: après Keira Knightley dans Joue-la comme Beckham, Katie Jarvis dans Fish tank, Anya Taylor-Joy dans The witch, Liv Hill dans Jellyfish, et c'est encore le cas ici avec la jeune Frankie Box. On y découvre une adolescente qui recherche de la considération dans une vie pas fabuleuse et qui part en quête d'aventures inconnues. Et si ici le film parvient à nous faire partager ses troubles, son envie de grandir un peu plus vite, c'est peut-être parce que Eva Riley, pour son premier film, imprime déjà sa sensibilité. Repérée avec un court-métrage (Patriot) sélectionné en compétition au Festival de Cannes 2015, elle assume son style sans aucun effet de caméra grandiloquent. L'objectif est toujours braqué sur les visages ou sur les corps en mouvements, la mise-en-scène naturaliste se fait oublier pour être toujours avec les personnages. Raconter une histoire d'apprentissage par et avec des adolescents est un exercice délicat, et c'est pleinement réussi i nous fait partager toute une palette d'émotions.
 
Kristofy

 
 
 
 

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