Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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La dernière vie de Simon


France / 2020

05.02.2020
 



AVATARS





Le petit Simon est un gamin de 8 ans orphelin placé dans un foyer. Bien que solitaire, lors d’une sortie, il fait se lie d'amitié avec d’autres enfants, Thomas et sa soeur. Simon est alors invite quelques jours chez eux et il découvre une autre forme de foyer avec des parents, le genre de famille qui lui manque au fond de lui. Il raconte alors qu’il aurait un pouvoir secret, celui de pouvoir prendre l’apparence d’une autre personne : un don étrange qui lui fait espérer justement vivre une autre vie. Il va grandir en gardant son secret ignoré de presque tous, mais vivre comme un autre va l’amener à révéler qui il est vraiment…

Un casting inédit

Ce secret est bien plus que le point de départ de cette histoire, qui ne se focalise pas seulement sur les avantages et les inconvénients d'un tel pouvoir et du risque d’être découvert : le récit est construit en plusieurs actes, qui abordent les conséquences à la fois pour Simon et pour surtout pour son entourage.

Le jeune réalisateur Léo Karmann semble avoir digéré toutes ses influences pour proposer un premier film qui ne copie personne tout en semblant emprunter la trace des plus grands conteurs : Steven Spielberg pour le fantastique familial, Guillermo Del Toro pour le fantastique de l’innocence, Jean-Pierre Jeunet pour le fantastique de la fable, et pourquoi pas ? Ainsi tout dans La dernière vie de Simon est particulièrement soigné, le mouvements des images tout comme la musique. La forme épouse parfaitement l’ambition élégante de cette histoire. Et comme La dernière vie de Simon n’est pas une énorme production coûteuse, on a évité les têtes d’affiche. Les interprètes choisis démontrent la fraîcheur de leur talent comme Camille Claris (trop rare) ou Benjamin Voisin (révélation de l’année après Un vrai bonhomme avant de le voir les prochains François Ozon et Xavier Gianolli).

Une idée originale

La capacité de se transformer en une autre personne est à la fois un don et une malédiction, tout comme la plupart des super-pouvoirs. Dans ce domaine, les films français qui abordent de biais les super-héros de façon très originale sont rares (Vincent n'a pas d'écailles de Thomas Salvador). Raison de plus de se réjouir d’une nouvelle proposition. De plus le pouvoir de changer d’apparence n’a pas été réellement exploité, mis à part en Corée avec The Beauty Inside de Baek Jong-yeol resté inédit, d’après l’idée de Drake Doremus. Léo Karmann pouvait ainsi developer son audacieux concept avec certaines règles (par exemple, il faut un contact physique préalable avec l’autre) et un minimum d’effets spéciaux. Cela rend le film fantastique d'autant plus réaliste.

Il faut se réjouir que le cinema français puisse produire cette petite merveille de fantaisie et encore plus aller découvrir ce film en salles (de préférence sans en voir un extrait avant). Car derrière ce pouvoir, le cinéaste nous interroge que le le pouvoir de s’inventer une autre vie et d’avoir une double identité - le visage que l’on montre et qui on est réellement. Faire semblant ou se dévoiler, avoir une famille comme les autres en étant un autre, tricher et se mentir : il faut bien plusieurs vies pour tout ça, s'accepter et aimer. Car, il faut aussi un moteur pour nous faire changer, et l'amour reste celui qui a le plus d'énergie pour prendre son élan.
 
Kristofy

 
 
 
 

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