Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Maléfique 2: le pouvoir du mal (Maleficent: Mistress of Evil)


USA / 2019

16.10.2019
 



LA GUERRE DES REINES





« L’amour ne finit pas toujours bien. »

Personne n’était forcément pressé de voir une suite à Maléfique, divertissement fantasy très librement adapté de La belle au bois dormant. Le premier opus nous avait fait l’impression d’un produit trop artificiel dédié au charisme magnétique d’Angelina Jolie.

Aussi, Maléfique 2 se révèle une agréable surprise en étant beaucoup plus distrayant. Certes, le scénario utilise de grosses ficelles : la méchante n’est pas en noir, il faut préserver l’écosystème, les espèces en voie d’extinction versus les espèces qui abusent de l’exploitation, la parentalité n’est pas qu’affaire de génétique... Bref le végétal versus l’âge de fer, les mutants contre les humains.

Basée sur une histoire toujours aussi improbable (d’autant que les décors ressemblent davantage à ceux d’un jeu vidéo qu’à ceux d’un film), Maléfique 2 sait au moins se servir de ses trois comédiennes principales (les mecs sont belliqueux, soumis, ou fades). Michelle Pfeiffer se régale en reine machiavélique face à la candide Elle Fanning et le duel attendu avec Angelina Jolie se résume à deux séquences, ce qui ne suffit pas à nous assouvir. Il faut dire que la sauvage Maléfique est étonnamment sobre, faisant bande à part durant une grande partie du film, trop occupée à soigner ses blessures (y compris intérieures).

Trois reines

Maléfique 2 semble avoir fait le tour de l’histoire. La fin tragique, inattendue pour le coup, nous poussait même à un début d’emballement. Une audace qui sera bienvenue même si on n’est jamais à l’abri d’un petit twist final qui ouvre vers un troisième opus… Le twist aura lieu (la fin tragique est inacceptable pour les spectateurs) et Pfeiffer passera pour une vieille bique (on ne meurt jamais vraiment chez Disney, on explose en poudre rouge ou on se transforme).

Mais en se soumettant au diktat des effets spéciaux et d’une imagerie très clinquante, le film apparaît comme trop formaté. Il y manque cette petite folie des sorcières pour que la magie opère. Au moins, on est sûr d’une chose : malgré son féminisme assumé, les conflits et les rivalités n’ont rien à envier aux films de guerre masculins.

On soulignera malgré tout que la méchante du film, la mère Pfeiffer, génitrice du Prince, n’a aucun instinct maternel. A l’inverse de la maléfique de réputation, la marraine Jolie, qui elle a besoin d’être considérée comme une bonne maman-poule. Voilà pour la morale. Evidemment c’est suffisamment rythmé et drôle pour que le plaisir soit au rendez-vous et qu’on ne s’y ennuie pas.
 
vincy

 
 
 
 

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