Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Bra


Allemagne / 2019

11.09.219
 



BONNETS M





The Bra est un conte en trois actes. Une fable sans paroles. Séduire et charmer le spectateur avec un film de 90 minutes sans aucun dialogue aurait pu être une gageure. Il n’en est rien. Utilisant le procédé du cinéma burlesque muet comme d’un cinéma poétique plus contemplatif, le cinéaste Veit Helmer parvient à raconter son histoire, définir ses personnages et traduire leurs sentiments et émotions avec une belle harmonie.

Décontenançant, The Bra s’avère finalement touchant et même émouvant. Ce Cendrillon des classes moyennes – un conducteur de train tout juste à la retraite recherche la poitrine à qui appartient un soutien-gorge retrouvé sur sa locomotive – a les allures d’un film à la Kaurismaki tout en flirtant avec un autre film allemand délocalisé, Baghdad Café de Percy Adlon.

Cette quête de la poitrine idéale ne sera d’ailleurs pas sans risques dans cette contrée machiste aux mâles jaloux, où épouses, veuves, célibataires, nymphomanes semblent souvent désespérées voire frustrées. L’écriture alterne la quête des seins idéaux avec des séquences plus hilarantes (la demande en mariage) ou des running gags. Le film évite toujours la routine même si c’est elle qui est au centre du film.

Avec quelques personnages secondaires – un garçon qui vit dans une niche et siffle dans tout le faubourg dès que le train surgit, un collègue qui cherche de la musique dans chaque son, une cheffe de triage, … - et pas mal de femmes chacune dans leur caractère, le film s’offre une galerie de portraits pittoresques et justes.

De ces petits délits à ces drôles de délices, The Bra dépeint une société où la communication est impossible par les mots, mais où les regards et les gestes suffisent pour se comprendre. Eloge de la féminité (et de son mystère) et ode au romantisme, cette comédie allégorique se teinte aussi de mélancolie tant le personnage principal (merveilleux Miki Manojlovic, révélé par Emir Kusturica) est mis à l’écart à chaque tentative de sociabilité.

Jamais obscène, The Bra, qui déraille vers un final aussi inattendu que sensible, pourrait paraître aussi sympathique que simple. C’est sans compter la bonté qui irradie tout ce film, qui se plaît à défier les brutaux comme les cyniques.
 
vincy

 
 
 
 

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