Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Wild Rose


/ 2018

17.07.2019
 



BILLY ELLIOT PASSE À L’HEURE AMÉRICAINE





« Trois accords et la vérité. »

Pour son quatrième long-métrage, Tom Harper se lance dans une folle histoire de course à ses rêves, le tout servi par une Jessie Buckley extraordinaire. Explications.

Comédie dramatique so British

A peine sortie de prison et de retour auprès de ses deux enfants, Rose-Lynn n’a qu’une seule obsession : quitter Glasgow pour devenir chanteuse country à Nashville. Tiraillée entre sa passion et ses obligations de mère, la jeune femme est contrainte de faire de douloureux choix.

En mettant en scène un personnage de repris de justice aux rêves plus grands qu’elle-même, Tom Harper s’autorise une sacrée bouffée d’air frais dans sa filmographie déjà bien chargée. Basé sur le scénario de Nicole Taylor, Wild Rose est en effet une comédie dramatique comme seuls les Britanniques savent si bien les faire.

Comprenez par là que Wild Rose n’est pas simplement un long-métrage dans lequel des personnages que tout opposent réfléchissent leurs différences. Loin de là ! Par le biais du personnage de Susannah (joué remarquablement par Sophie Okonedo), une bourgeoise qui engage Rose-Lynn comme femme de ménage, Wild Rose fait s’entraider deux personnages ambivalents et s’autorise par la même occasion une critique particulièrement constructive de la classe moyenne écossaise.

Fière de ses origines et de son environnement, cette même classe moyenne continue de rêver à plus grand tout en se refusant à vivre dans une métropole. Le périple de Rose-Lynn en est d’ailleurs la preuve. Plein de charme et truffé de répliques percutantes, Wild Rosee s’impose rapidement comme une comédie plus complexe qu’on ne le pensait.

Une héroïne wild

Et si tout fonctionne dans Wild Rose, c’est sans doute parce que le personnage principal est profondément humain. Véritable pépite issue de l’imaginaire de Nicole Taylor, Rose-Lynn est-ce que l’on appelle communément une femme qui ne passe pas inaperçue. Fan de country, elle en écoute partout. Le film débute d’ailleurs au moment où Rose-Lynn quitte la prison, saluée par un garde ravi de ne plus avoir à entendre sans cesse les mêmes disques.

Constamment partagée entre son désir d’être une mère exemplaire, qui rattrape les 12 mois qu’elle a manqués dans la vie de ses enfants à cause de son ancien job de dealer, et son rêve de percer aux Etats-Unis, Rose-Lynn tâtonne sans cesse. Une attitude qui, on le comprend vite, n’est pas dans les habitudes de ce personnage qui a un franc-parler presque dérangeant et une joie de vivre très communicative.

En plus de mettre un point d’honneur à créer des situations crédibles et cohérentes, Tom Harper réussit ici l’exploit de filmer la magnifique Jessie Buckley comme il se doit. Peu importe le cadre, la lumière ou la scène, cette actrice irlandais irradie l’écran. On comprend d’ailleurs mieux pourquoi on la retrouve depuis quelques années dans toutes les productions britanniques ou internationales d’envergure (War & Peace, Tabou, The Woman in White, Chernobyl).

Une production soignée

Aussi douée pour la comédie que pour le chant, Jessie Buckley est sans l’ombre d’un doute la révélation de Wild Rose. Pourtant, elle est loin d’être l’unique star du film. Car à notre grande surprise, Nicole Taylor et Tom Harper ont ici pris un soin très particulier à mettre en scène des femmes/filles fortes. Il y a tout d’abord Rose-Lynn qui se bat contre vents et marées pour être prise au sérieux peu importe les situations. Puis Marion, la mère de Rose-Lynn, qui est jouée par Julie Walters et facilite la comparaison avec Billy Elliot. C’est en effet elle qui jouait la professeure de danse dans le film de Stephen Daldry. Ici, elle tente de raisonner comme elle peut sa fille après l’avoir soutenue pendant 20 ans ainsi que lorsque celle-ci était en détention.

Vient ensuite Susannah, une femme au grand coeur et qui, malgré quelques mensonges, s’avère être un véritable soutien pour Rose-Lynn. Et n’oublions pas la toute jeune Wynonna, la fille aînée de Rose-Lynn, incarnée par Daisy Littlefeld. Malgré son jeune âge, cette dernière joue à merveille la pré-adolescente déjà remontée contre sa mère, reconnaissante envers sa grand-mère et très impliquée dans le développement affectif de son petit frère. Ensemble, toutes ces actrices donnent de la consistance à Wild Rose grâce à des performances toutes admirables.

Et lorsque l’on n’est pas happé par le jeu de ces actrices et la voix extraordinaire de Jessie Buckley, ce sont les apparitions de personnalités phares de la culture country telles que Kacey Musgraves, Ashley McBriyde et Bob Harris qui retiennent notre attention. Pas étonnant dès lors que Wild Rose ait eu droit à une bande originale composée de reprises d’artistes célèbres (Chris Stapleton, Wynonna Judd, Patty Griffin) et de compositions originales destinées à l’actrice principale. Le tout est un véritable régale.

Drôle et touchant, Wild Rose est la comédie qui va enchanter votre été — et vous faire oublier A Star Is Born !
 
wyzman

 
 
 
 

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