Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Highwaymen


USA / 2019

29.03.2019
 



TRUE DETECTIVES





John Lee Hancock n’a jamais vraiment brillé par sa singularité côté mise en scène. Cependant, reconnaissons-lui ce talent de savoir s’adapter à tous les genres, du mélo au western, du thriller au biopic. Etrangement, The Highwaymen est peut-être l’un de ses films les plus accomplis. Et il n’aura pas le droit à une sortie en salles.

Inspiré d’une histoire vraie, ce True Detective des années 1930 sur la traque de Bonnie & Clyde, cherche une authenticité loin du romanesque habituel quand il s’agit de cette période. Ce réalisme, incarné par deux vétérans d’Hollywood qui n’ont rien à perdre à part des kilos, modernise l’apparence d’un récit néanmoins classique.

C’est d’ailleurs le portrait des deux hommes – deux Texas Rangers à la retraite séparé par un fossé social, l’un opulent, l’autre misérable, mais tous deux unis par l’idéal de justice – qui intéresse davantage. Le film est centré sur eux, leur enquête comme leurs doutes, leur traversée d’une Amérique en crise comme leur envie de justice.

Au-delà du thriller, où l’action est rare, le film est le portrait d’une société fracturée où les hors-la-loi, meurtriers et voleurs, sont plus populaires, et même soutenus par le peuple, que les gardiens de la paix. Il y a là un angle qui aurait sans doute mérité d’être plus approfondit : comment la pauvreté renverse la notion morale de justice, où l’illégalité devient un aspiration à s’en sortir.

The Highwaymen souffre sans doute de son style trop classique, s’autorisant même un rythme à l’ancienne plutôt que de surfer sur un découpage dans l’air du temps. Cependant, grâce à l’impeccable jeu des acteurs, à la révélation d’une facette méconnue d’une histoire déjà vue, une course-poursuite / course-contre-la-montre bien menée et à une reconstitution classieuse, le film s’avère un joli théâtre d’ombres où les fantômes sont convoqués pour chasser les guignols qui perturbent les élites.
 
vincy

 
 
 
 

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