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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le lait de la tendresse humaine
France / 2001
19.09.2001
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CRISE EXISTENTIELLE
"- C'est dommage qu'il n'y ait pas de chips. Je peux dormir ici ce soir ?"
Bon, disons le tout de suite, Le lait de la tendresse humaine n'est pas un chef d'œuvre. Le film souffre d'une réalisation inégale alternant de jolies scènes assez fortes et des moments plutôt vides. La caméra à l'épaule de Dominique Cabrera est parfois agaçante et apporte une dimension chaotique et brutale la plupart du temps superflue.
Pourtant, il y a dans le film un je ne sais quoi de touchant qui vous laisse une jolie empreinte. La progression de l'histoire est toujours très subtile (l'enfermement et le désarroi de cette femme et les efforts de son entourage pour la faire sortir de son mutisme et de son trouble psychologique). Le film est porté de bout en bout par une galerie de personnages forts interprétés par des acteurs admirables. En tête, Marilyne Canto qui, après la légèreté de son personnage dans le film d'Hervé Leroux (On appelle ça… le printemps ), incarne une femme en pleine dérive intérieure, en absolue régression infantile (le fait de ne soudainement pas assumer sa récente maternité la fait retourner brusquement dans son enfance à elle et lui fait prendre des attitudes de petite fille). La comédienne joue très joliment ce glissement vers une folie temporaire. Et puis il y a Dominique Blanc, radieuse en voisine secourable, et Valéria Bruni Tedeschi, magnifique en femme qui a toujours tout perdu, les sacs, les chaussures, alors vous pensez, les hommes !
Côté hommes justement, Patrick Bruel, Olivier Gourmet et Sergi Lopez sont également très bien.
Le film nous parle avec une infinie subtilité, des liens qui peuvent unir deux personnes. L'attraction des corps et l'affection débordante envers l'autre sont filmés avec beaucoup d'intensité. C'est ainsi des vieux amants qui se retrouvent (Dominique Blanc et Claude Brasseur, Yolande Moreau et Olivier Gourmet) et qui sont tout de suite rattrapés par les sentiments passés. L'émotion est là et vous chavire. Dominique Cabrera a parfaitement su capter ces moments purs et rares. Rien que pour eux, Le lait de la tendresse humaine mérite d'être vu.
laurence
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