Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Une jeunesse dorée


France / 2018

16.01.2019
 



LES ROMANTIQUES DÉPRAVÉS





« - Il te plaît Hubert ? Il a un beau sexe. Il fait ça très bien. »

Sept ans de réflexion pour poursuivre une sorte d’autobiographie romancée de sa vie. Eva Ionesco racontait son enfant dans le joli My Little Princess en 2011. La voici qui se focalise sur sa fin d’adolescence, au tournant des années 1980. Une jeunesse dorée est l’histoire d’une contradiction entre les aspirations idéalistes d’une jeune fille qui se cherche et son quotidien aussi superficiel qu’existentiel.

La réalisatrice, et son mari l’écrivain Simon Liberati, coscénariste, échouent à tout point de vue : aussi bien dans la restitution de ces « années folles », dites « années Palace » du nom de la boîte parisienne en vogue, que dans la reconstitution des sentiments d’alors. La faute n’est pas forcément à la mise en scène mais davantage à l’assemblage des scènes, empêchant tout élan, toute émotion. Ce « collage » ne se transforme jamais en une alchimie séduisante. L’écriture est maladroite et la plupart des séquences sonnent faux. Le paradoxe est que le film créé une distance avec le spectateur alors que l’histoire aurait mérité de prendre un peu plus de distances par rapport aux faits.

Hormis Melvil Poupaud, qui s’en tire bien avec son personnage de dandy un brin décalé et décadent, le reste du casting ne convainc jamais et Huppert n’était pas le meilleur choix pour ce personnage d'épouse libertine et cougar. Ce manque de crédibilité dans l’incarnation joue clairement contre le récit. D’autant que le film, à trop jouer sur les influences – Raoul Ruiz, Wong Kar-wai, la nouvelle vague… - s’empêche d’affirmer une quelconque singularité. A l’instar de son héroïne, il en devient déglingué et lunatique, se complaisant dans une esthétique érotico-chic et très pudique. La fête, malgré les drogues et le cul dont on ne fait que parler, semble déjà finie à peine l’histoire amorcée.

Dans ce milieu bourgeois qu’un Chabrol aurait adoré égratigner, Eva Ionesco préfère le sublimer : l’oisiveté et l’esprit de rentier semblent habiter le propos social. Seuls, finalement, comptent les émotions les plus excessives – jalousie, passion, possessivité, infidélité - comme si cela suffisait à construire un drame.

Las, tout paraît factice. Un mauvais théâtre où seul le malsain transpire un peu, mais pas suffisamment pour que l’immoral nous dérange. On s’ennuie vite avec leurs orgies frigides, leurs distractions aristos d’un autre siècle. Tout se délite rapidement, malgré échangisme et bisexualité au menu. On ne croit à rien, ni à la douleur ni aux humeurs de cette jeune fille. Comme si elle n’était qu’une hallucination rêvée après avoir fumé de l’opium.
 
vincy

 
 
 
 

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