Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 0

 
Rémi sans famille


France / 2018

12.12.2018
 



THE KID





Après La Vouivre, et surtout Belle & Sébastien, le cinéma français continue d’exploiter le filon de la littérature jeunesse classique avec Rémi sans famille. Sans famille, roman d’Hector Malot paru en 1878, a déjà fait l’objet de trois films français (de 1925 à 1968), d’un film d’animation japonais et surtout de la série culte « manga » en 1977 (1982 pour la France), dont ce film s’inspire largement.

Pour ceux qui connaissent l’histoire, il y aura donc peu de surprises, et sans doute un plaisir nostalgique à revoir le vieux Vitalis et sa petite troupe dans une France paysanne d’un autre siècle. Rémi sans famille est une belle tragédie avec ses misérables empathiques ou pardonnables et ses riches sympathiques mais parfois méprisants.

C’est une France atemporelle, forcément sublimée et même esthétisée (on croierait de belles cartes postales) qui s’offre à nous comme un album d’images, avec ses beaux paysages.

C’est aussi une vie de saltimbanque, de parias, de vagabonds. Daniel Auteuil endosse parfaitement le rôle de Vitalis, homme brisé et sage, malade et généreux, flirtant avec un Jean Valjean qui n’est pas si lointain cousin littéraire. De coups du sort en destins contrariés, le film déroule son récit consensuel et bienveillant, où tout finira bien, on vous l’assure. Le conte dramatique et sentimental cible les enfants avec une histoire qui espère être universelle.

Elle reste triste mais s’avère surtout légèrement désuète. Et la dose de sacrifice/rédemption/pardon est tellement liée à son époque qu’on a du mal à faire le parallèle avec aujourd’hui.

Ce genre de production finalement assez formatée, où l’on pioche dans des recettes qui fonctionnent et dans un patrimoine un peu poussiéreux, ne surprend jamais. Ce type de cinéma rassure des parents qui voudront sans doute montrer à leurs enfants qu’il y a eu un monde avant les smartphones et que la misère et les inégalités sociales existaient déjà. La gentillesse de l’ensemble empêche toute critique sociale mais on ne peut s’empêcher d’en attendre, soit des versions plus réalistes de ces livres socio-moraux, soit des adaptations contemporaines qui montreraient cruellement à quel point notre monde change peu.

Heureusement, la vérité sur la famille de Rémi transforme le scénario en un thriller, stéréotypé certes, qui devient une odyssée sacrificielle. Au moins, là, sur ce dernier tiers, on retrouve un peu plus de cinéma.
 
vincy

 
 
 
 

haut