Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Tulip Fever


Royaume Uni / 2017

12.07.2018
 



LE PÉCHÉ DES VANITÉS





Après Deux sœurs pour un roi, The First Grader et Mandela : un long chemin vers la liberté, Justin Chadwick s’attaque à un nouveau pan de l’histoire mais sans s’inspirer d’un fait réel ou historique. Tout juste prend-il le cadre d’une époque et d’un pays – le 17e siècle aux Pays-Bas – plongés dans une folie (la bulle spéculative des bulbes de tulipes) pour raconter une romance tragique.

Doté d’un casting classe et tendance – Alicia Vikander aka Tomb Raider, Jack O’Connell, Judi Dench, Zach Galifinakis, Christoph Waltz, le duo de Valérian (Dane DeHaan et Cara Delevingne), etc.. –, ne lésinant pas sur la reconstitution de l’Amsterdam de l’époque, le film est un de ses innombrables « produits » de base hollywoodien, entre histoire, amour, drame et classicisme.

Tulip Fever n’a rien de vraiment original, si ce n’est son rythme, toujours alerte, qui accompagne un récit de s’embarrassant pas de détails. C’en est presque frustrant. Les personnages semblent ainsi stéréotypés. Ils sont surtout trop nombreux pour qu’on s’attache à l’un d’entre eux. Le récit et le tempo dictent ainsi le ton de cette histoire d’une orpheline achetée par un riche marchand pour devenir son épouse et la mère de son héritier.

Ce n’est pas si simple : elle va tomber amoureuse d’un peintre et sa servante va être abandonnée par son vendeur de poissons alors qu’elle est enceinte. Ce qui rend Tulip Fever un peu particulier est qu’il n’y a pas de happy end et pourtant, le spectateur ne pouvait espérer fin meilleure.

Car de rebondissements dignes d’un soap opéra en portrait d’une société bien coincée et complètement hypocrite, le film effleure quelques thèmes intéressants (notamment la folie de l’argent). La culpabilité face à leurs fautes rend chacun (sauf peut être la religieuse, paradoxalement, sans doute pas dupe ni de la volonté divine ni de l’âme humaine) assez touchant. Il n’y a ni bons (ils font trop d’erreurs) ni méchants (ils ont une conscience). Juste des pragmatiques qui fluctuent aux gré des événements.

Justin Chadwick aurait été moins appliqué, moins conformiste, il aurait pu tirer autre chose qu’un téléfilm luxueux de ce sujet où le désir (pas vraiment palpable) et la trahison (vite pardonnée) tendent à salir ces destins qui restent finalement très propres. Sans l’épilogue (avec un partage de richesses pour tous), on aurait même cru que tout cela n’était qu’une poussée de températures.

En fait, ce qui cloche dans Tulip Fever, est lié à son intention et son ADN. Film sur l’obsession – celle d’un homme de devenir père, celle d’une femme de se sortir de sa condition sociale, c’elle d’un peintre pour sa muse, celle d’un poissonnier voulant se marier, celle de tous ces hollandais pour les tulipes – on aurait voulu ressentir ces multiples fixettes, cette chaleur qui monte et fait battre leurs tempes, ce vertige proche de la folie qui les envahit.

C’est hélas assez lisse, sans être déplaisant. Un peu comme les précédents films du réalisateur.
 
vincy

 
 
 
 

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