Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Fast & Furious 7 (Furious 7)


USA / 2015

01.04.2015
 



LA DERNIÈRE CHEVAUCHÉE DE WALKER





"Je n'ai pas d'amis, j'ai une famille."

Pour leur nouvel opus de la sage motorisé, les studios Universal ont vu les choses en plus grand, toujours plus grand. Malheureusement placé à l'ombre du fantôme de Paul Walker, ce septième volet est démesurément monstrueux et incroyable.

Le précédent volet nous avait laissé pantois avec un cliffhanger gros comme un camion. Toretto recevait un appel menaçant d'un homme qui en avait visiblement après toute sa bande. Dans le fond, la voiture de Han, explosait, même pas dix minutes après la disparition de Gisele. Ou comment faire une pierre deux coups. Deux ans plus tard, Fast & Furious 7 reprend là où Justin Lin nous a laissé. Mais cette fois, c'est James Wan qui est au volant. Oui, oui, le James Wan de Saw, Insidious et Conjuring. Et autant le dire dès maintenant, son premier blockbuster sous stéroïdes est un must-see absolu tant il est grotesque.

Plus long, plus gros

Comme nous l'indiquait la bande annonce de ce nouvel opus, les producteurs ont vu les choses en grand. En trop grand. Dès la séquence d'introduction, le ton est donné. Jason Statham est dans la place et il compte bien faire des ravages. Seulement voilà, on se dit que l'on ne va assister qu'à une surenchère de combats, d'explosions et d'effets spéciaux. Et c'est précisément ce qui se passe. Du début à la fin, James Wan s'en donne à cœur joie, balance ici et là les 200 millions de dollars que la production lui a confiés. Du coup, toute la bande de Vin Diesel saute en voiture depuis un avion cargo, traverse des tours des Emirats arabes unis ou froisse un max de tôle. Et pas n'importe laquelle puisque comme dans les précédents films, on retrouve la crème de la crème de l'automobile tape à l'œil : Aston Martin, Bugatti, Jaguar, Lamborghini, Porsche et compagnie. Ce film est aux écolos ce qu'un barbecue est à un végétarien.

De cette maison qui explose à la course-poursuite avec un drone, nos yeux et nos oreilles ne sont pas épargnés. Et pour cela, James Wan a rallongé le film. Sept minutes de plus que le volet précédent et une impression que tout cela ne va jamais finir. Car dans Fast & Furious 7, tout est excessif. A l'image de ces personnages qui ne sont finalement que des caricatures d'eux-mêmes. Toute la bande se retrouve décrite dans une réplique de Nathalie Emmanuel : "Un militaire, un geek, Alpha, Mme Alpha et un comique." Point.

Les présences de Jason Statham et Tony Jaa sont prétextes à des scènes de baston ébouriffantes mais surtout "incroyables". Vin Diesel et Jason Statham se battent avec des clés à molette façon film de cape et d'épée, pendant que Paul Walker découvre les joies des arts martiaux avec Tony Jaa. Et les filles ? Eh bien elles ne sont pas en reste. Si Nathalie Emmanuel est le nouvel atout sexy de la saga et Jordan Brewster parfaite en mère de famille attentionnée, Michelle Rodriguez ne refuse pas de donner quelques coups, même en robe de soirée. Ça se tape dessus constamment, ça se prend du marbre en pleine figure, ça tombe de partout mais ça ne saigne jamais hein !

Autre bémol : cette réalisation clippesque. D'Abu Dhabi à Los Angeles, une seule impression, celle de parcourir les photos Instagram du milliardaire Dan Bilzerian. Des grosses paires de fesses, des gros seins, des grosses voitures, des grosses armes. Il n'y a ici aucune finesse, aucun désir de faire un beau film, mais le désir de faire uniquement et avant tout un gros film. Car même la bande originale est lourdingue ! Entre Wiz Khalifa, Iggy Azalea, Juicy J, David Guetta et Flo Rida, c'est à ne plus rien y comprendre. Si Cinquante nuances de Grey avait tout du spot de pub pour la dernière Mercedes, Fast & Furious 7 n'en est pas moins tapageur.

Un nouveau modèle familiale

Si l'on a toujours saisi et compris la complicité qui pouvait exister entre les personnages (et par extension, les acteurs), le film de James Wan en rajoute une (grosse) couche. Et quoi de plus motivant que les liens familiaux ? Deckard veut venger son frère Owen quand Toretto tient à éliminer celui qui a failli exploser sa petite sœur, son neveu et son beau-frère. Bien.

De manière grossière et maladroite, Fast & Furious 7 sublime la famille et les amis. Le film est empli de bons sentiments, et cela en fait un problème supplémentaire. Il y en a trop : trop d'amour, trop de sympathie, trop de loyauté, trop de bonheur. Car en éliminant le couple Gisele/Han dans Fast & Furious 6, le scénariste Chris Morgan se concentre sur Letty/Toretto et Mia/Brian, quitte à nous faire tourner en rond. C'est un film d'action qui envoie du lourd que l'on veut voir, pas un drame sur les problèmes de couple hein.

Hommage poignant

Si l'on s'attendait à ce que le personnage de Paul Walker décède dans une grosse explosion à couper le souffle, force est de constater que Chris Morgan a su faire les choses correctement. Pendant 2h17, le scénariste de Wanted nous fait comprendre de manière plutôt subtile, que c'est la fin. Pas nécessairement la fin de la saga (seul l'avenir nous le dira), mais la fin pour Brian O'Conner. Le temps est venu de raccrocher, de lâcher la sportive pour la familiale et de passer à autre chose.

Bien que la mort de l'acteur ait coûté près de 50 millions de dollars à la production, il faut bien reconnaître que cet argent a été correctement investi. En utilisant des rushes des volets précédents ainsi que les deux frères de l'acteur, l'équipe artistique a su combler l'absence physique de Paul Walker et lui offrir une belle fin, pleine d'humilité. Tout ce dont on pouvait rêver en somme.

Avec ces scènes de combat et de course-poursuites effarantes, Fast & Furious 7 fait honneur à une saga qui fêtera bientôt ses 14 bougies. Si le mal de crâne est assuré, on vous le recommandera quand même, ne serait-ce que pour avoir l'occasion de dire au revoir à Paul Walker, ce bon acteur qui n'a pas toujours choisi les bons films. "Tu seras toujours avec [nous], tu seras toujours [notre] frère. " C'est la seule séquence émotion du film, autant en profiter.
 
wyzman

 
 
 
 

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