Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 29

 
Sin City: j'ai tué pour elle (Frank Miller s Sin City: A Dame to Kill For)


USA / 2014

17.09.2014
 



DEATH PROOF





L’œuvre de Franck Miller Sin City dessinée en noir et blanc avec quelques éclats de couleur est l’une de celle que l’on considère bien plus comme un roman graphique qu’une bande-dessinée. La série a longtemps été réputée inadaptable au cinéma: l’auteur refusait d’ailleurs ce genre de projet. Le réalisateur Robert Rodriguez l’a convaincu qu’il était possible de transposer sur l’écran ses dessins le plus fidèlement possible : ensemble, ils ont co-dirigé le premier film, découvert en 2005 au Festival de Cannes. Le projet de la suite a été lancé mais n'a pu se matérialiser au cinéma que 9 ans plus tard !
Dans Sin City : j'ai tué pour elle la plupart des personnages sont de retour incarnés par les mêmes acteurs (Jessica Alba, Mickey Rourke, Rosario Dawson, Jamie King…) mais leur importance n’est plus la même (Powers Boothe devient central, Bruce Willis fait quelques apparitions). S'invitent dans la galerie, Eva Green et Joseph Gordon-Levitt, mais aussi Ray Liotta dans un petit rôle, et quelques autres surprises. Toutefois il y a quelques changements de visages regrettables pour qui voudra regarder les deux films à la suite : Dwight qui avait avant le visage de Clive Owen a désormais la figure de Josh Brolin, Manute incanée par Michael Clarke Duncan (décédé) a été repris par Dennis Haysbert, Devon Aoki n’a plus les formes de la sabreuse Miho mais celles de Jamie Chung…

« J’ai encore complètement déraillé, comment j’en suis arrivé la ? »

Le premier Sin City croisait plusieurs histoires de manière pas forcément chronologique (comme Pulp Fiction) en rassemblent dans un film plusieurs albums dessinés. Une édtion dvd director’s cut présentait d’ailleurs le film avec un autre montage composé de 4 histoires séparées les unes des autres. Le projet filmique Sin City est moins de raconter l’histoire de Sin City en suivant les pages dessinées que de raconter des histoires de Sin City. Là où le premier film était riche de multiples intrigues croisées, cette suite Sin City : j'ai tué pour elle s'inspire essentiellement d'un seul volume (‘J’ai tué pour elle’) et de quelques courtes nouvelles (‘des filles et des flingues’) pour étoffer l’ensemble. Outre l’impression de répétition que l’on ressent en souvenir du premier film, cette suite Sin City : j'ai tué pour elle ne semble pas à la hauteur à cause de son scénario simplifié. Le film commence donc avec le personnage de Marv qui vient d’avoir un accident de voiture. On découvre avec lui ce qui s’est passé avant de (re)découvrir l’univers de Sin City et de rentrer aussi bien dans la ville que dans l’histoire (d’autant plus qu’un nouveau venu, Johnny, joueur de poker, arrive pour défier le sénateur Roark dont Nancy veut se venger…)

« Le pouvoir est une chose fragile »

Sin City : j'ai tué pour elle est moins une suite qu’une continuité, les mêmes personnages, le même bar, le même quartier défendu par des amazones à arbalète… Le rendu visuel reprend de nouveau les contrastes noir et blanc avec quelques touches de couleur (pour les néons, des yeux, des cheveux). Il y a parfois un joli effet 3D mais celui-ci ne remplit pas son rôle immersif qui donnerait l’impression d’être dans une case de bande-dessinée autrement que plate, alors que la beauté du film est justement de donner vie et mouvement aux dessins figés. La version 3D est un plus mais la narration ne semble pas avoir été élaborée pour profiter au mieux de cet effet.

Les deux films présentent une différence notable : le glissement du masculin vers le féminin. Le premier reposait sur des gueules de mecs violents dans un contexte glauque (la pédophilie) avec dans leur sillage quelques femmes fatales. Dans Sin City : j'ai tué pour elle, il y a certes l’affrontement entre le joueur et le sénateur, mais cette fois ce sont véritablement les femmes qui mènent la danse. Elles sont sanguines et vénales, et les hommes ne sont pour elles que des victimes ou des instruments. Peut-être de quoi permettre à un public féminin de plus s’identifier à ce sombre univers ? En tout cas le duo de réalisateurs Robert Rodriguez et Franck Miller en profitent pour faire plaisir avec leur public masculin avec 3 personnages de femmes qui héritent des séquences les plus cools : Miho (Jamie Chung) s’attaque à tours de sabre à une vingtaine d’hommes en décapitant leurs têtes, Nancy (Jessica Alba) nous gratifie de deux scènes de danse où son corps ondule de manière très sexy, et Ava (Eva Green) s'amuse en devenant "the femme fatale" et en soufflant le chaud et le froid en se montrant alternativement habillée ou déshabillée… Pas de doute, Sin City est la ville du vice et du pêché.
 
Kristofy

 
 
 
 

haut