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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Zero Theorem (The Zero Theorem)
/ 2013
25.06.2014
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MAUVAIS CALCUL
Le réalisateur Terry Gilliam se retrouve dans une position inconfortable: cinéaste culte dont dont le blason ne cesse de se ternir au fil des années avec des films plus ou moins bancals. Il est loin le temps de Brazil et de L'Armée des douze singes. Depuis plus d’une dizaine d’années, ses films ont tous été des relatifs échecs en salles, injustement parfois à l'image de la fantaisie Les Frères Grimm, compréhensible aussi pour d'autres trop fantasques comme L'Imaginarium du docteur Parnassus. Quand le dernier bon souvenir de Terry Gilliam est le documentaire Lost in la Mancha sur la production avortée de son Don Quichotte, l’attente est grande pour son retour en tant que génial conteur qui glorifie les âmes perdues dans ce monde de brutes. Hélas, Zero Theorem ne sera pas ce film.
Dans un Londres futuriste, envahi de plastique fluo et d'écrans improbables, Christoph Waltz (la tête rasée pour paraître plus bizarre) est obnubilé par un appel téléphonique qu'il attend tout en effectuant un travail imbécile et répétitif sur une machine (déplacer des cubes via un écran). Un jour, on lui propose de travailler sur le théorème zéro, une équation qui implique que l'univers en expansion va ensuite se rétracter au néant. Il s'agit d'une parabole sur le sens de la vie (Dieu ?) en parallèle des tourments du personnage : il souhaiterait se sentir unique mais il sait qu'en réalité il est insignifiant comme les autres... Il sera distrait de ses turpitudes par Mélanie Thierry en prostituée affriolante, éprouvant un désir amoureux pour elle lors de rencontres par ordinateurs interposés (où curieusement la réalité virtuelle semble plus réelle que le reste du film). Mais le chaos de ses états d'âme menace...
Dans The Zero Theorem il ne se passe finalement pas grand-chose, hormis les deux numéros de haute voltige par Christoph Waltz et Mélanie Thierry, qui parviennent à tirer le film quelques crans au dessus de la catastrophe. La déconvenue est d'autant plus grande que ce nouveau film ressemble par moments à une parodie de l'univers de Terry Gilliam ou à un mauvais remake de Brazil qui date de trente ans. L'expansion amène au néant, même dans son cinéma : après les années 80 et 90, le cinéma de Gilliam semble rétrécir dans une sorte de big bang incohérent. Le cinéaste commence à tourner en rond, son prochain projet annoncé est d’ailleurs la nouvelle mise en chantier de sa version de Don Quichotte qu’il n’avait pas pu faire quinze ans auparavant.
A travers ce Zero Theorem transparait une vague allégorie d’un créateur qui s’inquiète de son devenir en décalage avec une nouvelle génération qu’il faudrait déconnecter de ses multiples écrans pour son avenir. Si Terry Gilliam a voulu soigner sa déprime avec un film alors tant mieux, on espère le retrouver ragaillardi dans un futur pas trop lointain. A moins de finir un peu vieux con...
Kristofy
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