Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 20

 
La pièce manquante


France / 2013

19.03.2014
 



LE SILENCE DE LA MERE





« Soyez heureux, malgré l'orage »

Mais qui a tué Paula ? Le premier long-métrage de Nicolas Birkenstock, sous ses airs faussement paisibles, a tout d'un thriller dans son approche et sa résolution. Alors que la famille d'André, de Paula et de leurs enfants, Violette et Pierre, semble en harmonie dès les premiers plans, une ombre vient peu à peu gâter le tableau. Une ombre à la fois littérale et métaphorique qui sépare la mère et le reste de sa famille. « J'aurai voulu ne jamais partir, mais c'est décidé. Je vais le faire, car sinon je mourrai. » écrit Paula avant de disparaître. Les bruits du début commencent alors s'estomper pour laisser place à un silence pesant.

André, coiffeur et « habile de ses doigts », cède d'abord à la panique et engage un détective. Très vite, il s'enferme dans la sculpture – art qui permet de forger sa propre réalité – et refuse toute aide extérieure. Afin de contrôler la situation – ou du moins d'en donner l'impression – il interdit aux enfants d'en parler à l'école, aux cousins et aux voisins. Pierre, le petit dernier, choisit de se taire et de continuer à jouer. Violette, elle, pose des questions. Les mauvaises questions. Le fameux « pourquoi » qui hante le film et n'appelle pas de réponse.

Pas un instant complaisant: le réalisateur observe le comportement des personnages. Filmée en été, la maison familiale ressemble à un havre de paix qui se situe en dehors du temps et de l'espace. Les protagonistes y vont et viennent et seuls eux semblent changer. L'absence de la mère finit par investir les moindres détails. André parvient à sculpter un centaure – figure mythologique que chérissait sa femme – et Violette à sauter le pas, autant dans son cours de gymnastique que dans sa vie amoureuse. Mais l'équilibre reste instable. Ne sachant plus à quoi se rattacher, André pratique un rituel d'amour qui consiste à placer les prénoms de deux personnes au cœur d'une pomme et de mettre celle-ci au centre du lit conjugal. Un acte désespéré pour le terre-à-terre qu'est André, mais une façon habile d'instiller le thème de la pomme de discorde.

Si le film parvient à raconter l'absence de la mère sans verser dans la contemplation, le dénouement reste toutefois assez décevant. En donnant une réponse définitive et plutôt banale au départ de Paula, la réalisation perd en tension dramatique. Et le crime, lui, en devient moins mystérieux.
 
Emeline

 
 
 
 

haut