Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Glee ! On tour - 3D (Glee: The 3D Concert Movie)


USA / 2011

28.09.2011
 



CHANTONS SOUS L'ENNUI





Ne vous y trompez pas, Glee ! On tour : le film n’est pas un épisode exceptionnel de la série, qui aurait été étiré pour convenir à une durée cinéma, mais un simple concert filmé (en 3D tout de même), sans histoire ni scénario, et entremêlé de (trop rares) séquences en coulisses et de témoignages (très premier degré) de fans.

Il en découle une situation assez étrange. Soit on est soi-même amateur de la série, et on peut trouver son compte dans le "spectacle" assuré par la petite troupe. Soit on ne connaît rien à l’univers de Glee, et l’on reste perplexe devant cette expérience plutôt hermétique où rien n’est jamais fait pour mettre à l’aise le spectateur néophyte. Bien sûr, on découvre par bribes les principaux personnages et les thématiques habituelles, mais on ne se sent jamais réellement accompagné dans cette découverte plutôt abrupte. D’autant que les extraits du concert, qui occupent les 3/4 du film, laissent peu de place pour autre chose. Là encore, si on aime ce type de musique, pourquoi pas ? Mais il faut bien reconnaître que dans le cas contraire, on s’ennuie ferme devant des prestations ultra-calibrées et pas spécialement captivantes.

On se raccroche alors au message (consensuel) que le film tente de faire passer sur la manière dont la série Glee change la vie de ceux qui la regardent. Au travers du parcours d’une pom-pom girl souffrant de nanisme, d’un étudiant ayant découvert très tôt son homosexualité et d’une jeune femme ayant des troubles mentaux, c’est un véritable hymne à la différence et à la tolérance ! Malheureusement, ces témoignages ont beau avoir été pensés pour émouvoir et frapper les esprits, ils sont filmés d’une manière si appuyée et caricaturale que l’on se demande à plusieurs reprises s’ils ne sont pas à prendre avec un second degré plus ironique que sincère.

Pire, on ressent dans ces séquences les influences d’une certaine télé réalité qui cherche systématiquement à enjoliver et scénariser tout ce qu’elle montre. Le résultat obtenu est alors à l’opposé de celui qui était escompté : on est agacé par une utilisation aussi sordide de la détresse et du combat quotidien des trois jeunes gens.

Au final, on ne peut que s’interroger sur la pertinence d’avoir offert à Glee ! On tour une carrière cinématographique, quand une diffusion télévisée aurait été à la fois plus logique sur le plan formel et plus cohérente avec le contenu du film. La tendance grandissante, qui veut qu’on exploite chaque franchise potentiellement lucrative sur tous les supports, touche une nouvelle fois ses limites. En voulant faire passer Glee ! On tour pour un objet cinématographique, elle l’expose a priori à un jugement sévère et sans appel qui se justifie d’un point de vue cinéphile, mais perd tout son sens si l’on considère le film pour ce qu’il est : un produit dérivé dépourvu de toute ambition esthétique et destiné à un public conquis d’avance.
 
MpM

 
 
 
 

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