Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Hanna


USA / 2011

06.07.2011
 



INNÉ





Hanna est un film carré qui tient son sujet de bout en bout. C’est bien foutu, il faut l’avouer. Pas étourdissant mais bien foutu. Ce qui est appréciable. Bien que délivrant une trame narrative classique en forme de course-poursuite, le film surprend par son rythme (malgré une sacrée baisse de régime vers le milieu du long métrage), ses effets de caméra (un mixte étrange entre Cours Lola cours et Jason Bourne) et son parti-pris stylistique oscillant entre le thriller fantastique et le pur "actionner". D’où cette sensation, pas désagréable au demeurant, d’assister à un exercice de style au service de l’exercice de style. Ainsi la forme prend le dessus sur le fond, la matière sur l'abstraction, l’inéluctabilité des évènements sur la capacité à nous surprendre.

Si le terrain n’est pas miné, les rebondissements sont, quant à eux, un peu téléphonés. Idem pour le dénouement même si la boucle est bouclée de manière imparable. Hanna a donc les défauts de ses qualités. Le film n’arrive tout simplement pas à s’émanciper totalement de son histoire a priori très factuelle. Cette illusion ne dure pas puisque le long-métrage exerce une fascination toute particulière, fascination portée à merveille par la jeune comédienne Saoirse Ronan (la jeune fille assassinée dans Lovely Bones de Peter Jackson). Sa performance tient le haut du pavé, nous impressionne et place le film de Joe Wright (Orgueil et Préjugés, Reviens-moi) dans un espace de crédibilité salvateur. L’actrice irradie chaque centimètre de pellicule, performe à chaque plan pour camper ce personnage ultra physique de jeune fille élevée afin de devenir une tueuse implacable d’efficacité.

Autre point de satisfaction : la bande-son. Signée par les Chemical Brothers, celle-ci apporte un point d’encrage féroce au rythme déjà tendu d’une histoire de vengeance pourtant vue mille fois. Cette initiative artistique démontre le désir du cinéaste de dépoussiérer, sans en faire de trop, le film d’espionnage façon Salt. Filmé à l’européenne (Joe Wright est anglais), Hanna se veut abrupte, sec, immersif, humain. Afin d’obtenir un résultat un brin original, Joe Wright argumente par l’image en poursuivant le chemin tracé dès les premiers plans (pas de dialogues inutiles, un montage cut lisible, des effets d’ombre et de lumière maîtrisés, des plans séquences travaillés). Nous passerons volontiers sur les quelques égarements d’un film qui en surprendra plus d’un même si nous regrettons le traitement des seconds rôles par trop stéréotypés (Cate Blanchett et Eric Bana en tête).

Hanna n’est pas le thriller d’espionnage ultime. Il est juste intéressant, osé dans son traitement et réussi dans sa mise en perspective. Nous y croyons. Nous croyons en Hanna, nous nous attachons à elle, nous la supportons. A l’heure des blockbusters survitaminés aussi absurdes que stupides, il n’en faut parfois pas beaucoup plus.
 
geoffroy

 
 
 
 

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