Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Mr Nice


/ 2011

13.04.2011
 



HOWARD AVEC UN GRAND HASCH





"Enfreindre une loi absurde, ce n’est pas un crime."

L’autobiographie d’Howard Marks ("Mr Nice") est un immense pavé de plus de 600 pages qui se lit d’une traite, entre aventures rocambolesques, portrait d’une époque et récit initiatique décalé. Une matière dense et riche dans laquelle Bernard Rose a abondamment puisé pour réaliser cette adaptation rutilante et cocasse qui se regarde comme un film d’espionnage.

A la manière du narrateur du roman, qui prend des libertés avec la temporalité, le scénario s’amuse à accélérer certains passages pour mieux en dilater d’autres. La jeunesse du personnage principal est ainsi résumée en quelques saynètes qui évoquent le cinéma muet. Puis on passe à une frénésie visuelle qui correspond à la découverte des drogues. Enfin, le récit s’installe dans une sorte d’effervescence constante, mêlant montées d’adrénaline et jeux du chat et de la souris.

Bernard Rose fait preuve d’une mise en scène inventive et d’un formidable sens du rythme, rendus jubilatoires par une narration à la fois débridée et maîtrisée. A l’image du personnage (pour qui le terme « haut en couleurs » est un doux euphémisme), son film est flamboyant et plein de ce détachement ironique qui empêche de se prendre trop au sérieux. On sent une véritable connexion entre le cinéaste et le véritable Howard Marks, à qui il rend sans conteste un hommage complice et amusé.

Loin des sempiternels biopics qui cherchent plus à expliquer qu’à raconter, Mr Nice ne s’embarrasse ainsi ni d’analyse, ni de réflexion pseudo-psychologique. Au contraire, le film épouse le point de vue du personnage et défend implicitement sa thèse : ce qu’il fait n’a rien d’immoral, et c’est la loi interdisant la consommation de cannabis qui est mauvaise.

Hélas, cette insolence tranquille s'évanouit lorsqu'il s'agit de montrer le revers de la médaille, à savoir l'inévitable emprisonnement de Marks. Moins efficace dans le drame que dans l’auto-dérision, Bernard Rose se laisse aller au pathos et aux violons. Le récit s’essouffle un peu. Pour un peu, on sentirait presque poindre une morale consensuelle. Heureusement, l’impression est de courte durée. Plus incisif que jamais, l’inimitable Mr Nice fait son come-back (il s’est reconverti dans le stand-up), et conclut lui-même son histoire avec le mélange de nonchalance, d’orgueil et de classe qui ont fait de lui ce qu’il est : un héros de fiction plus vrai que nature.
 
MpM

 
 
 
 

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