Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Fin aout, début septembre


France / 1999

10.02.99
 



A LA VIE A LA MORT





"- Vous croyez qu'on peut encore raconter le monde avec des histoires ?"

Toute l'histoire de Fin août, début septembre se développe sous forme de tableaux sur une année. Le récit débute ainsi avec les "Problèmes immobiliers de Gabriel", où l'on découvre Mathieu Amalric et Jeanne Balibar (qui a des problèmes bancaires par ailleurs) en pleine vente de leur appartement suite à leur séparation. Puis, Mathieu Amalric rejoint François Cluzet (écrivain) à "Mulhouse - Un mois plus tard". Là, une discussion s'entame entre eux, notamment sur la nécessité d'avoir de l'argent. Et Cluzet avoue sa maladie. Amalric est très touché par la confiance qui lui est donnée. Et l'on voit par la suite Virginie Ledoyen qui attend Amalric à son hôtel, sa nouvelle petite amie aux moeurs assez particulieres (on la voit participer à une partouze). Et il y a l'ex-femme de Cluzet...
Le film se montre ainsi assez minimaliste. Sa structure est la plus simple possible: en chapitres, chaque tête de chapitre indiquant une ellipse longue dont la durée est généralement mentionnée, et à l'intérieur de ces chapitres, des fondus au noir qui marquent des ellipses plus brèves, comme des fins de paragraphe, des petits blocs de temps. Il n'y a pas véritablement de mise en scène dans le sens où la seule véritable figure stylistique, est matérialisée par le choix de plans généralement longs qui suivent les comédiens. Il n'y a donc pas d'effet de dramaturgie et pas d'effet de mise en scène, sinon des choses fugitives et très identifiables avec les personnages de Vera ou d'Anne.
Fin août, début septembre est un film construit sur les choses les plus élémentaires de la vie, celles que tout le monde connaît. Tout le monde a aimé, tout le monde a perdu l'amour et tout le monde a perdu un être cher. Chacun des personnages, chacune des situations du film trouvent en nous un écho au premier degré. C'est tout l'intérêt de la construction elliptique: tous les creux du récit, tous ces vides où le temps a passé imperceptiblement, chacun les comble à sa façon, projette dedans son propre récit.
Le canevas du scénario, c'est aussi la mort vue par les vivants: un film qui commence au moment où l'on apprend qu'un des personnages est malade et qui se termine au moment où le souvenir de ce personnage est en train de se brouiller, de s'estomper. Entre-temps, la mort a eu lieu et la vie a fait son travail. on traite donc bien du travail du vivant, cette manière obscène qu'a le "vivant" de continuer inexorablement. Ce film a donc en son centre le personnage d'Adrien, qui meurt. Mais ceux dont la présence résonne sont les vivants qui affrontent l'absence et se souviennent.
Bref, un film sur la vie, la mort, l'amour et les liens qui les unissent. Et la très grande qualité de ce long métrage réside dans l'interprétation des rôles magnifiquement incarnés par un quatuor magique !
 
chris

 
 
 
 

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