Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Salt (Salt)


USA / 2010

25.08.2010
 



WANTED





Une équipe tactique sera là d’ici 30 secondes. Vire ta foutue culotte de la caméra…

« Je ne suis pas une espionne, je suis une femme d’affaire » tente d’expliquer vainement le personnage de Angelina Jolie dés les premières secondes de Salt, tandis que ses tortionnaires nord coréens s’emploient à lui faire cracher le morceau en la forçant à ingurgiter à l’aide d’un tuyau le contenu d’un énorme bidon d’eau. Dans la vraie vie, l’actrice est aussi multi casquettes et n’hésite pas à se transformer en working girl quand il s’agit de gérer sa carrière. Le destin en main, mais pas encore forcément le nez très fin si on prend en compte les qualités intrinsèques du projet. On comprend pourtant aisément ce qui a pu pousser la star à prendre l’option sur ce scénario musclé au rôle principal pourtant dédié initialement à un homme. Ce personnage d’espionne qui prend des coups presqu’autant qu’elle en distribue, apparaissant successivement comme une femme vulnérable et amoureuse puis comme une véritable machine de guerre, semblait permettre à l’actrice de mettre en pratique au sein du même film toute l’étendue de ses capacités, en conciliant Lara Croft et Mariane Pearl. Soit le mirage multi facettes idéal pour celle qui se revendique dans la vie au choix comme une mère attentionnée aux accents humanitaires, une star glamour ou un garçon manqué.

Hélas la sauce ne prend pas et Angelina Jolie n’en est certainement pas la principale responsable. S’acquittant de tous les morceaux de bravoure imaginables en situation extrême (même le saut répétitif sur toit de camion), sans renoncer à la mise en valeur de ses charmes naturels, elle impose un dynamisme physique et une présence magnétique incontestable. Mais la pauvreté scénaristique la prive en revanche de la possibilité d’offrir une réelle profondeur à son rôle car l’histoire n’est certes pas le point fort de Salt. Vague ersatz à la mode d’un Enemy of the State ou autre Eagle Eye, le film accumule tous les clichés du « seul contre la vilaine société de surveillance » (un genre en soit) et ne se démarque ainsi pas du traditionnel thriller annuel de Tony Scott. Pire, le script accumule un nombre considérable de maladresses qui nuisent à la bonne logique (on ne parle même pas d’intelligence) du déroulement du récit. D’entrée de jeu, les agents de la CIA ne s’embarrassent ainsi pas de lourdes considérations quand il s‘agit de transformer leur ex-collègue en ennemie publique numéro un sur la base d’un simple témoignage vaseux. Un peu comme s’ils attendaient le moindre prétexte pour se dégourdir les jambes en extérieur, tout en offrant au spectateur le quota de scènes d’action exigé. Dés lors, dur de s’immerger avec sérieux dans l’intrigue, qui ne se prétend pourtant pas, avec ses accents dramatiques prononcés, pouvoir se résumer à une simple pochade. Encore moins évident de rester conciliant quand certaines performances spectaculaires frisent le ridicule dans leur élaboration naïve (le président russe qu’on fait passer à travers le sol en pierre d’une église après l’avoir dynamité et sans que l’opération soit supposée représenter un danger pour sa vie). On sent dans l’ambition, la volonté de loucher sur la copie exemplaire de Jason Bourne. Mais les cancres tricheurs n’ont vraiment pas le niveau pour se hisser plus haut que les Comics grossiers. En tout cas l’univers d’un Robert Ludlum leur reste hors de portée. On présumera pourtant que l’optimisme était de la partie, puisque la fin ne fait planer aucun doute quant au souhait d’engager une suite et laisse par conséquent supposer que tout n’a pas été encore dit. Devant tant d’inconsistance il semble cependant que pour allonger les aventures de l'espionne, il faudra plus que du sel pour relever une franchise rêvée.
 
petsss

 
 
 
 

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