Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Iron Man 2


USA / 2010

28.04.2010
 



L'HOMME SANS FER





"Malgré les rumeurs, je sais ce que je fais."

Quoi de plus triste qu'un film d'action sans action, surtout s'il n'a pour se rattraper qu'un scénario ultra-formaté et des personnages à peine esquissés, voire inexistants ? On avait aimé le premier volet d'Iron Man, nouvelle franchise Marvel sur le marché, pour le vent de fraîcheur, voire d'irrévérensce, qu'il faisait souffler dans les salles. Si, à l'époque, sa mise en scène et ses finitions ne nous avaient pas convaincus, ils n'empêchaient pas l'ensemble d'être un divertissement plutôt agréable, bourré d'humour et d'énergie.

A peine deux ans plus tard, l'homme de fer n'est plus un prototype, mais un objet sans âme fabriqué à la chaîne (à l'image de sa merveilleuse armure, qui se décline désormais en plusieurs modèles), et plus rien ne parvient à masquer ses plus grands manques : histoire balisée, écriture bâclée, effets spéciaux banals. Il souffre clairement du "syndrôme du 2", écueil difficile à éviter pour ce type de blockbuster : non seulement il ne surfe plus sur l'effet de surprise et de nouveauté, mais en plus il critalise plus d'attentes. En outre, après avoir logiquement suivi la naissance et la reconnaissance du super-héros lors du premier film, il est plus limité dans ce qu'il peut montrer ensuite. Ici, comme dans la plupart des films de ce type, cela passe par une véritable débandade : le super-héros doit être dans une situation difficile pour créer du suspense, puis s'en sortir in extremis et mériter à nouveau les louanges de ses fans. Tony Stark se retrouve donc abandonné par ses proches, souffrant d'un mal incurable et critiqué de toutes parts. Il se console dans la boisson et en bottant les fesses de son pourtant meilleur pote, Rhodey.

Par contre, côté psychologie, on reste à zéro. Iron Man n'est pas du genre à s'interroger sur les "responsabilités" qui accompagnent les "supers" pouvoirs. Passage obligé de tout super héros qui se respecte, la crise de confiance s'apparente plus pour lui à la peur de mourir qu'à celle de mal faire, ou à une réflexion sur le statut de justicier dont tout le monde connaît l'identité. Cela n'irait pas au personnage, insouciant et hâbleur, que de trop se remettre en questions. Du coup, tous ses "doutes existentiels" sont évacués en 30 secondes, sans souci de profondeur ou d'empathie. La palme revenant à la manière dont il règle son problème avec son père (autre grand classique des Super héros...) à l'aide d'une formule à l'emporte-pièces et de quelques notes de violon.

Et pendant ce temps, les deux "méchants" du film s'allient dans l'indifférence quasi générale. Sam Rockwell cabotine tant et plus (probablement pour rivaliser avec Robert Downey jr, lui aussi en roue libre, à défaut d'avoir quelque chose à jouer), passant pour un rigolo. Mickey Rourke est impénétrable mais pas très effrayant. Il leur manque à tous deux de la fantaisie, de l'audace et un rien de cruauté pour représenter une véritable menace pour Iron Man. Lequel n'a finalement pas de meilleur adversaire à sa mesure que lui-même... Dommage, car sans super ennemi, pas de super héros digne de ce nom.

Résultat, à défaut de psychologie et d'action réellement spectaculaire (4 malheureuses scènes en plus de deux heures, dont certaines relativement confuses), seule une histoire béton aurait pu sauver Iron Man 2, et là encore, c'est un fiasco. On se demande ce que Justin Théroux est allé faire dans cette galère, contraint d'aligner les situations convenues, les rebondissements de pacotille et, pire, les scènes-prétexte donnant l'impression de faire du remplissage (la démonstration d'armes de Hammer, l'échange entre Stark et Carlson...). Le ton badin du premier film s'est transformé en légéreté forcée et systématique qui aboutit à l'effet inverse. Les dialogues ne font pas mouche et les bons mots supposés de Stark tournent à l'insupportable blabla.

Soyons clairs : on ne demande en général pas grand chose à un film de super-héros, sinon d'être au moins divertissant. Quand il arrive en plus à être intelligent, esthétique, drôle, spectaculaire ou bien écrit, tant mieux. Mais s'il n'est rien de tout cela, alors on a d'autant plus de raisons de se sentir floué.
 
MpM

 
 
 
 

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