Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Chloé


/ 2009

10.03.2010
 



C'EST SUR QU'ELLE N'AVAIT PAS PIED, CHLOE, MA MOITIE...





Impression mitigée. Mitigée car sur les 1h38 que dure le film, il faut endurer une heure de longueurs, de lenteur, de dialogues sans rythme, de décors luxueux. Une heure de minutieuse mise en place pour qu’enfin Egoyan donne un coup de fouet à son long métrage, qu’enfin il donne de la consistance et un propos à Chloé. Le reste n’est que maîtrise, surprise et plaisir. Alors, faut-il jeter la pierre à Chloé qui prend plus de temps à installer son propos qu’à le développer ? Faut-il fustiger un film difficilement accessible mais pourtant « intelligent » ?

Situé au sein d’une famille américaine bourgeoise, Atom Egoyan n’invente rien avec Chloé. Souvent, ce sont les couples « riches » approchant la quarantaine qui sont tenus pour cibles. Une gynécologue, un professeur d’université, un adolescent rebelle que l’on force à jouer du piano et que l’on préserve tant bien que mal des relations sexuelles. Les clichés sont réunis, y compris la maison ultra design en forme de cube où les vitrages intérieurs/extérieurs abondent. Mais ce n’est pas parce qu’Egoyan utilise des clichés qu’il fait un simple copier/coller. Par exemple, cette maison spacieuse et moderne devient un lieu labyrinthique où chacun s’évite et où la mère (profonde Julianne Moore) surveille chacun derrière ces grands vitrages. Chaque membre de la famille à en réalité ses secrets, cachés derrière une morale bien pensante et un ordre impeccable. C’est bien connu, c’est parfois dans les foyers les plus « propres » que se cachent les plus grandes douleurs.

En réalité, dans Chloé, la balance ne cesse de pencher pour ou contre son réalisateur. Tantôt il parvient à capter une intensité dans le jeu de ses acteurs où Julianne Moore est plus perdue que jamais et où Amanda Seyfried est incroyablement désirable. Et puis, à d’autres moments, c’est le vide total, le néant filmique, les acteurs jouent sans savoir où ils vont et la belle Amanda (qui joue Chloé) devient banale. Même la musique n’est pas toujours en accord avec les images. Le réalisateur canadien a énormément de mal à poser son sujet et à assembler son puzzle. De même que dans sa façon d’aborder la sexualité. Si son objectif était d’apporter un côté sulfureux et « provocateur » à son film, et bien c’est largement raté. La sexualité y est gentillette et ce ne sont pas les apparitions détournées-dénudées d’Amanda Seyfried ou alors ses propos salaces qui feront grimper la température du film. Mais là encore, si les critiques émises peuvent être sévères, il faut reconnaître à Atom Egoyan son acharnement à mener à bien son projet. Alors, si le spectateur a la patience et la force de supporter cette heure de vagabondage presque sans saveur, il pourra se délecter de ces 38 minutes où chaque acteur se révèle enfin.

Durant cette deuxième partie où l’intrigue avance enfin et où un but devient distinct, Egoyan appuie sur l’accélérateur. Chloé prend alors une tournure quelque peu machiavélique, voire hitchcockienne sur les bords. Les intentions des protagonistes apparaissent au grand jour et tout s’éclaire. Même si le dénouement est extrêmement logique et sans surprise, le traitement des personnages par rapport au thème de l’infidélité est très surprenant. La séquence finale, avec ces regards complices que s’échangent les trois membres de la famille est savoureux, liés par la chair et par le sang, ils le sont désormais par autre chose…
 
benjamin

 
 
 
 

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