Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 21

 
Hors de contrôle (Edge of Darkness)


USA / 2010

17.02.2010
 



DERAPAGE VOLONTAIRE?





Huit ans après son dernier rôle au cinéma devant la caméra (Signs, 2002), Mel Gibson fait son « come back » dans un polar mâtiné d’espionnage mis en boîte par le solide Martin Campbell (Casino Royale) qui, pour l’occasion, adapte sa mini-série éponyme anglaise « Edge of Darkness » sortie dans les années 80. L’idée de retrouver l’acteur de Mad Max dans un rôle de flic vengeur accablé par la mort de sa fille avait de quoi nous mettre l’eau à la bouche.

Autant le dire tout de suite, Hors de contrôle est une déception. L’enquête, rattachée à un pseudo complot politico-industriel, fait pschitt si rapidement qu’elle dégomme dans l’œuf sa raison d’être ainsi que sa crédibilité.S’il ne fallait pas s’attendre à un chef-d’œuvre digne des grands films d’espionnage américains des années 70, l’indigence des situations nous rappel au bon souvenir des polars bien bourrins issus des eighties, la donne écologiste en plus. Fade, convenu dans sa mise en scène (alors que le cinéaste nous avait habitué à mieux depuis quelques années) et sa direction d’acteurs, Hors de contrôle patine dès les premières bobines.

En effet, lorsque Thomas Craven (Mel Gibson en mode automatique) reprend à son compte une enquête délaissée par les flics, le film change de ton (enquête virant à la vendetta personnelle), de rythme (Campbell nous la joue faux suspense de circonstance) et donc de structure scénaristique. Et c’est sans doute l’erreur du cinéaste. Au lieu de sonder l’âme d’un père abasourdi par les vérités entourant l’intimité d’une fille qu’il ne connaît en vérité très peu, Campbell préfère circonscrire celui-ci au complot supposé. Le sujet du film n’était évidemment pas là et voir sacrifier la portée psychologique d’une telle perte au profit d’un métrage « boum boum rétro » sans grande consistance nous remplit de frustration. Cette dichotomie entre les agissements d’un homme touché par l’affliction et le comportement immoral des puissants rend le film bancal, absurde, inopérant. Les personnages, frappés de caricature aigüe, verrouillent si bien cette histoire aux multiples entrées que Hors de Contrôle devient très vite linéaire, basique, frigide dans sa construction thématique. Le dernier quart du film vire même au catastrophique avec comme point d’orgue une dernière séquence flinguant sans vergogne les enjeux de départ.

Tout simplement grotesque!
 


 
 
 
 

haut