Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Un crime au Paradis


France / 2001

28.02.01
 



UN FILM DE PARODIE





Le titre de la critique aurait pu être plus méchant. Mais il n’y a pas de quoi.
Même si l’on s’interroge sur l’objet cinématographique non identifié qu’il nous été donné de voir, le nouveau Jean Becker est fidèle à sa filmographie, dans une veine provinciale, naturaliste, humaniste (même dans son aspect le plus sombre). Cette fidélité au travail engagé par son père (Casque d’Or, quand même) mérite qu’on s’y attarde, un peu. La désuétude d’Un crime au paradis n’est pas seulement une question d’anachronisme. Adapté du Guitry avec une histoire transposée au temps de Giscard et de la Guillotine, en plein début de troisième millénaire, c’est presqu’une provocation. Mais ce n’est pas un crime. Ce qui l’est plus c’est la désinvolture artistique du projet. On croirait un téléfilm. Musique ringarde (Pierre Bachelet), couleurs plates, ... sans parler des résurrections de Valérie Mairesse, Gérard Hernandez, Roland Magdane dans le rôle de leurs propres caricatures. Bref il n’y a rien là dedans qui nous ferait croire à du cinéma. La campagne marketing en rajoute pour nous faire croire à un film oublié des années 70, période faste des comédies populaires et kitschs, mais aussi des polars et drames à base de faits divers sordides. Le Becker est un hommage involontaire à ce cinéma dont il a été absent. Une parodie plutôt qu’un remake. Les quatre vedettes ­ Villeret, Balasko, la fabuleuse Flon et le très drôle Dussollier ­ sont les acteurs tragi-comiques de cette farce meurtrière où même le procès déjante. Ce sont bien eux qui sauvent le spectacle. Et particulièrement les scènes avec " l’avocat " Dussollier , les mieux écrites, où l’humour nous évade de ce climat villageois un peu renfermé. Un crime au paradis ne parvient jamais à nous impliquer émotionnellement, à nous faire peur ou à nous faire rire. L’esprit se détourne du film par le manque de consistance et son approche pauvre de l’image nous désintéresse. Le scénario nous distrait par moments. Un bon mot tout au plus. Mais on ne peut pas dire que ce film soit écrit et soit digne d’un Guitry et d’un Japrisot. Il n’ a même aucun sens, aucune morale. Juridiquement le procès est invraisemblable. Pire, le jugement n’a ni queue, ni tête. Au final, le film manque de la noirceur nécessaire qui en aurait fait un grand film d’époque (comme Les Blessures Assassines) ou de l’humour franchement décalé d’un Serial Mom. Ce criminel aux circonstances atténuantes n’a pas le sort qu’il mérite : ni condamné, ni pardonné par la justice, son crime est louangé par la population.
Drôle de drame. Becker n’a pas été assez perfectionniste, et contrairement à ses autres films, n’a mis aucune beauté dans le paysage. Et son habituelle compassion pour les p’tites gens et les esprits dérangés ne suffira pas à compenser ce relâchement inexplicable. Sa rareté sur grand écran était peut-être le gage de son succès auprès du public. Son crime est d’avoir voulu faire un film de cinéma avec l’ambition à peine plus grande qu’une lucarne de télévision.
 
vincy

 
 
 
 

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