Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 59

 
Anna M.


France / 2007

11.04.2007
 



CONTE D’UNE FOLIE ORDINAIRE





« - Et l’hôpital ? T’as oublié ce qui s’est passé à l’hôpital ?
- L’hôpital ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »


Dérangeant, ce film. Spinoza dresse le portrait d’une érotomane, une femme qui s’imagine qu’elle est aimée par l’objet de ses désirs. Une sorte de mythomanie amoureuse relativement courante mais méconnue. Il aurait pu concocter un thriller psychologique classique, à la façon de JF partagerait appartement mais il a choisi de n’adopter que le point de vue de l’agresseur, jamais celui des victimes. Basant son scénario sur les étapes successives de la maladie (illumination, espoir, dépit, haine), sa caméra filme au plus près son inquiétante protagoniste. Anna aime, Anna épie, Anna délire, Anna harcèle, Anna se masturbe, Anna menace... La réalisation d’une extrême sobriété et d’une grande discrétion procure une sensation de malaise. Elle ne cède jamais ni au voyeurisme ni au regard clinique, de sorte qu’en regardant Anna M sombrer progressivement dans la folie et dans une violence intolérable, le spectateur ne peut se sentir ni étranger ni empathique. Si proche, si loin… Position troublante et inconfortable. Anna interpelle, elle ressemble à n’importe quelle amoureuse déçue. Mais Anna inquiète, révolte, c’est une psychotique qui dépasse toutes les limites.
Tout le film repose sur les épaules de son personnage éponyme. Anna M en constitue le centre d’intérêt, le véhicule et la finalité. Aux antipodes du glamour de 4 étoiles, Isabelle Carré offre une prestation rappelant celle d’une autre Isabelle dans La Pianiste de Haneke. A la fois glaçante et juvénile, antipathique et pathétique, passionnée et égoïste, dévouée et tyrannique, elle incarne magistralement son personnage et occupe toute la place. Face à elle, Gilbert Melki peine d’ailleurs à transmettre la peur et le désarroi de son existence secouée par la passion psychotique et destructrice dont il est l’objet involontaire. Son personnage, enfermé dans une passivité excessive n’existe pas. Mais cet effacement sert finalement le film : la folie dévore tout…
 
Karine

 
 
 
 

haut