Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'Age de glace 2 (Ice Age 2 : The Meltdown)


USA / 2006

05.04.06
 








UN GLAND DELIRE

"- Tout enfant sans surveillance sera mangé."

Les suites sont toujours périlleuses. Aussi, lorsque le plaisir est à peu près égal d'un épisode à l'autre, il y a tout lieu de se réjouir.
Pourtant L'Age de glace 2 a toujours ce problème de scénario : un manque certain d'originalité, un abus des clichés et des clins d'oeil. De Sid qui est le lointain cousin de l'âne de Shrek à cette scène de geysers qui se substitue en tout point à celle de la lave volcanique du premier en passant par la similitude entre le caractère de Manny et celui d'un Obélix : "je ne suis pas gros. C'est ma fourrure qui est un peu bouffante." Il n'y a pas d'histoire réelle, plutôt une succession de séquences inégales, heureusement pleines de tempérament. Hormis le fil conducteur - Manny le Mammouth, chaque personnage a son défaut et sa qualité lui permettant de faire rire ou de prouver son brio. L'ensemble est un peu décousu, soit au final un film un peu court pour un long.
En fait L'Âge de glace est avant tout une compilation de sketchs où la multiplication des personnages plus ou moins déjantés tient lieu d'objets de curiosité, soit l'idée que le spectateur va être intrigué par ces bêtes sauvages. Et justement, comme Kirikou 2, ce film prouve l'intensité et la légitimité du cartoon dans son format ancien : le court métrage.
On pourra toujours gloser sur cette Planète Blanche le jour d'après le jours d'après. Sur ces animaux, famille recomposée après/avant/après dévastation écologique : un tigre aquaphobe ("Diego, les continents dérivent plus vite que toi"), un Tonton Sid qui manque de confiance en lui ou encore Ellie, se prenant pour un Opossum, flattée d'avoir le plus énorme popotin de l'ère glaciaire - Ellie étant un Mammouth (par ailleurs le meilleur rôle de Queen Latifah depuis Chicago). Sans oublier ses deux petits frères, drôles de bestioles, gamins infernaux, "jackass" ingérables. Sous la glace du 3D il y a des êtres vivants qui essayent de s'accepter, de s'assumer, de s'adapter. Une histoire de famille(s) qui prend tout son sens et son ampleur en équilibre sur des rochers, jeu faussement ludique, révélant tous les déséquilibres de chacun, où tous ont un rôle à jouer pour que les autres survivent. De très loin loin la séquence la mieux écrite, la plus aboutie où me chaos sentimentale percute la mauvaise foi individuelle et les excuses formelles. "Mal bien vivre".
En terme d'animation cela sauve les premiers plans de migration collective, vite oubliés mais étonnement ratés pour une telle production. De toute façon tout cela parvient à être secondaire tant la véritable star est muette et solitaire. Encore plus que dans le premier film, Scrat l'écureuil vole la vedette. De Tex Avery à Roger Rabbit, les créateurs ont invoqué les grandes muses du cartoon. Il envahit une succession de courts metrages ponctuant le film comme des interludes qui, finalement, en boule de neige déclenchant l'avalanche, devient LE film.
De son ouverture "linguo-musuculaire" hilarante aux portes du paradis du gland, l'écureuil, obstiné et pas glandeur, pense avec son gland comme d'autres pensent avec leur b... La bêtise burlesque de son avidité le transforme en Coyote culte à la poursuite de son gland perdu, un Bip Bip tombé de son chêne. Et comme l'Arche de Noé n'est pas loin, la caricature biblique ne s'arrête évidemment pas là, offrant une quasi conclusion aux mésaventures de l'écureuil fou (mais pas roux celui-ci), artistiquement référencée Chapelle Sixtine, humoristiquement parmi les plus réussies de l'animation de ces dernières années...
Jouissif malgré sa superficialité (ou à cause de, après tout c'est mieux qu'un anti-dépresseur) et son manque de singularité (seul véritable reproche à faire à cette saga qui réchauffe), L'âge de glace 2 requiert un seul instinct basique - le rire, votre enfance - et ici, le pic à glace n'est pas nécessaire. On nage en pleine bonne humeur.
 
vincy

 
 
 
 

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