Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les bronzés font du ski (Les bronzés 2)


France / 1979


 



DES FONDUS





"- Je ne vous colle pas mon poing sur la gueule, je pense que ce n'est pas la peine.
- Non ce n'est pas la peine.
"

Une suite dans le cinéma français a souvent été une déclinée en série policière ou comique, avec systématisme, de Fantômas aux Gendarmes. Généralement, chaque épisode supplémentaire dilue le film originel. Ni meilleur ni pire, la suite des congés scolaires de ces beaufs français (Val d'Isère remplace la Côte d'Ivoire) ressemble moins à la succession de sketches du premier qu'à une véritable aventure sous forme de film catastrophe (à hauteur d'homme, sans démesure).

Oublions les moeurs débridés et l'amour libre, les couples sont installés. Hormis ce pauvre Michel Blanc, qui après ses ouvertures au Club Med, pense qu'il va conclure dans sa résidence hôtelière. Tous sont à cran, en crise, aucun ne fait confiance à l'autre. Ces potes se forcent à être aimables puisque le rire est déclenché par leur antipathie quand ce n'est pas leur bêtise, crasse.

Toujours prompts à juger et casser l'autre, ils se remettent rarement en question, et ne pensent qu'à leurs bobos. Pas un gramme d'humanisme dans cet humour au kilo. Parfois l'absurde prend le dessus : un jeu de Scrabble balancé par la fenêtre, un tord-boyau (avec ou sans pomme?) de derrière les fagots, l'hystérie de la crêpière qui refuse de faire des crêpes sucre, une R20 (mais pas la bonne) qui sert d'urinoir, un Lhermitte dans le lit de Blanc...

Pourtant leurs malheurs n'inspirent rien d'hilarant. Mais le situation contextuelle rend les événements un peu plus drôles qu'ils ne le sont; un peu comme un vacancier qui raconte une journée désastreuse de son voyage mais qui, au final, n'en raconte que les moments les plus intenses...

En les sortant de la station et en les perdant dans la montagne, ils essaient surtout de montrer toute la faillite de l'utopie communautaire, l'absence de solidarité du groupe. La somme des intérêts individuels ne résultent pas un lendemain plus heureux. Entre "joies" du ski (et grosses arnaques de cet or blanc tant vanté à l'époque) et incapacité à profiter de l'instant présent, ces frustrés aigris démontrent toute la stérilité de cette société tyrannique des loisirs.

Musique pop pas top, réalisation assez plate malgré les reliefs : le film est marqué par son époque. Il faut vraiment voir entre les images et comprendre entre les répliques pour saisir l'aspect culte de cet opus. La vision Paris contre Province reste assez classique comparé à d'autres comédies contemporaine du même genre, dénotant un regard un peu émoussé, ou fainéant, sur le sujet. Leur expédition en montagne se perd littéralement et formellement, accusant une sensible baisse de rythme où la situation (et le paysage), et donc le vide, dominent les mots (et les hommes), et donc la vie.

Acide, le Splendid a peut-être écrit cette suite trop vite. Ils ont progressé sur de nombreux points. Mais ne parviennent pas encore à être intelligemment méchants ou bêtement drôles à 100%. Ils cherchent encore la vocation cinématographiques de leurs habitudes scéniques. On ne leur jette pas la pierre...
 
vincy

 
 
 
 

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