Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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C'est le bouquet!


France / 2002

11.12.2002
 



FILM CHORAL FANTAISISTE





"- Kirsch, c'est allemand ça ? Ils n'ont pas fait assez d'horreurs comme ça pendant la guerre ?!"

Avec sa seconde fantaisie, Jeanne Labrune nous offre un nouveau régal cinématographique. L'humour farfelu y est certes légèrement moins entraînant que dans Ca ira mieux demain et l'on peut regretter que parfois, certaines scènes s'enlisent.
Néanmoins, C'est le bouquet ! demeure un film très plaisant. On ressent parfaitement la liberté recherchée par la réalisatrice. La légèreté de construction du scénario confère au film une dimension aérienne. On a le véritable sentiment de glisser d'une scène à l'autre. Le flot de dialogues amplifie le côté léger et constitue un lien fluide entre les différentes scènes. La parole a ici une fonction ludique et mène le film joyeusement. Jeanne Labrune et Richard Debuisne jouent sans cesse sur les mots. C'est ainsi qu'un valet de pied ne s'occupe que des pieds de son maître, qu'un couple se chamaille à propos d'un protège-protège-slip et qu'on ne sait plus très bien ce que veut dire la flexibilité dans le monde du travail. Ces mots, tiraillés dans tous les sens, sont à la base de chaque situation et de chaque rebondissement.
Pour accompagner ce verbe omniprésent, Jeanne Labrune a orchestré une véritable chorégraphie : ses personnages et ses mouvements de caméra semblent régis par le même courant aérien que la parole. Le rythme est soutenu et les différentes scènes se succèdent la plupart du temps sans traîner.
Côté histoire, la légèreté est aussi de mise. On sent bien que ce n'est pas ici le propos et que l'histoire annoncée n'est qu'un prétexte pour amener des scènes farfelues. La fantaisie tire de cela tout son charme. La liberté de l'écriture fait se succéder les scènes montées en cascade et toutes enchevêtrées les unes aux autres.
Jeanne Labrune, avec ses deux fantaisies, s'inscrit dans une certaine catégorie de films français ("une certaine tendance du cinéma français" !), à savoir des films ludiques davantage construits sur la forme (la mise en scène) et sur les signifiés (les mots et les idées) que sur l'histoire en elle-même. Devant C'est le bouquet ! on ne peut s'empêcher de penser à des films comme On appelle ça le printemps d'Hervé Le Roux ou encore Rien sur Robert de Pascal Bonitzer. Ces films partagent une galerie de personnages épatante et attachante qui nous entraîne dans des aventures simples de la vie quotidienne. Sous des allures de films purement divertissants et lorgnant du côté de la caricature (les personnages et les situations sont clairement caricaturaux et souvent abracadabrants), ces cinéastes nous parlent de la vie, des sentiments et des interrogations existentielles sur un ton de farce plutôt charmant.
 
laurence

 
 
 
 

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