Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


Paramount  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 19

 
Wonder Boys


USA / 2000

10.01.00
 



LE CERCLE DE L'ECRIVAIN DISPARU





"- Un livre cela ne sert à rien "

Avec Wonder Boys, Curtis Hanson, le réalisateur de L.A. Confidential prenait un risque : se confronter au cinéma d'auteur, créer un suspense non pas criminel comme dans ces précédents films mais psychologique, réussir à nous faire aimer un personnage de " looser " quinquagénaire, ou nous passionner pour les émois d'un jeune étudiant pâlot et hésitant.
La chance de Curtis Hanson est d'avoir bénéficié d'un script d'une rare intelligence, ne négligeant aucun rôle secondaire, jouant sur les mots et les répétitions de dialogues avec une habilité rare. Certes, Wonder Boys comporte des clichés, confortant une certaine image d'Épinal de l'attitude bohême de l'écrivain - il fume des pétards et écrit en peignoir rose, mais cela est contrebalancé par la douce folie, le décalage permanent du ton. Car, malgré la tentation de prise au sérieux que supposait un tel sujet, on ne s'ennuie pas une seule seconde tant les péripéties s'enchaînent, tant le rythme est enlevé. Certes, la crise que traverse Grady Pitts est assez semblable à celle de Kevin Spacey dans American Beauty ou Jean-Pierre Bacri dans Kennedy et Moi, mais ici la noirceur est remplacé par la poésie. De l'importance quasi-mythologique de Marilyn Monroe, ou l'encombrement d'un cadavre de chien, tous les éléments du script s'imbriquent à merveille pour un divertissement intelligent.
De plus, les acteurs sont remarquablement dirigés dans des rôles qui semblent écrit sur mesure, alors qu'en réalité il s'agit de contre-emplois. Rarement Michael Douglas n'a paru aussi " comédien " que dans ce rôle, se glissant à la perfection dans la peau de cet homme usé. Il aurait pu sombrer dans le cabotinage et pourtant, cet acteur qui, habituellement garde en permanence la mâchoire serrée, est ici relâché, étonnamment sobre, loin d'une " performance " mais bien dans l'exact ton que demandait le rôle.
Tobey Maguire, le futur Spider-man prouve une fois de plus qu'il est l'acteur de demain et le film sonne le grand retour de Robert Downey Junior, épatant en Directeur Littéraire déjanté. Plus en retrait car moins développé, Katie Holmes et Frances McDormand bénéficient également de rôles complexes qui dépassent la fonction de bouche-trou.
Quant à la réalisation, Curtis Hanson a l'intelligence de s'effacer derrière les acteurs, le texte et les chansons de Bob Dylan par une mise en scène simple et efficace.

L'unique bémol du film tient dans son dernier quart d'heure, étonnamment "hollywoodien" et morale avec l'inévitable remise de prix. Reste qu'avec Wonder Boys, Michael Douglas a certainement joué dans son meilleur film depuis 1992 et Basic Instinct et l'Oscar de Meilleur Acteur promis, non seulement récompensera sa prestation mais aussi un très bon film.
 
yannick

 
 
 
 

haut