Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : DreamWorks SKG, 20th Century Fox, The Zanuck Company
Distribution : UFD
Réalisation : Sam Mendes
Scénario : David Self, d'après la BD de Max Allan Collins, Rochard Piers Rayner
Montage : Jil Bilcock
Photo : Conrad L. Hall
Décors : Nancy Haigh
Musique : Thomas Newman
Costumes : Albert Wolsky
Directeur artistique : Richard L. Johnson
Durée : 125 mn
 

Tom Hanks : Michael Sullivan
Paul Newman : John Rooney
Jude Law : Maguire
Tyle Joechlin : Michael Sullivan Jr.
Jennifer Jason Leigh : Annie Sullivan
Daniel Craig : Connor Rooney
Stanley Tucci : Frank Nitti
Dylan Baker : Alexander Rance
 

site officiel
 
 
Les sentiers de la perdition (Road to Perdition) (Road to Perdition)


USA / 2002

11.09.02
 

Après la pluie de récompenses (entre autres les Oscars) d'American Beauty, Mendès ne pouvait pas décevoir pour son deuxième long métrage.




Il a choisi d'adapter un roman graphique (illustré) de Max Allan Collins (dessiné par Richard Piers-Rayner), à mi chemin entre littérature et bande dessinées, publiée en 98. L'histoire elle-même se base sur des faits réels. Un maffieux du nom de John Looney, trahi par les siens, a servi de modèle pour Rooney, le personnage de Newman. De même, Maguire, incarné par Jude Law, a ses origines dans le photographe Arthur Fellig (dit "Weegee"), qui arpentait les rues de NY dans les années 30 pour prendre des photos de scènes de crimes. Les photos de Maguire dans le film sont de véritables créations de "Weegee" ou elles proviennent des archives de la police de New York. Enfin, un autre personnage n'est pas fictif : Al Capone. Mais Capone a été coupé au montage. Tom Sizemore, puis Alfred Molina ont failli avoir le rôle, avant qu'Anthony LaPaglia, qui joua Frank Nitti (ici interprété par Stanley Tucci) dans Nitti (un téléfilm sur le bras droit de Capone) ne prenne le rôle. LaPaglia est remercié dans le générique, bien qu'il n'apparaisse jamais dans le film.
C'est l'approche visuelle de l'époque qui intéressa Mendès. Le projet a pris d'abord ses origines chez Spielberg. Le réalisateur de Saving Private Ryan recommande le roman à Tom Hanks. DreamWorks, le studio de Spielberg, produira d'ailleurs le film, après avoir déjà financé American Beauty. C'est aussi à cause de Spielberg qu'une partie des droits du film ont été vendus à la Fox. Après Minority Report, le cinéaste devait encore faire un film pour la Fox (on parlait alors de Memoirs of a Geisha). En cédant une partie des droits de Road to Perdition, Spielberg s'est affranchi de cette obligation. De plus, le budget dépassant les 80 millions de $, et le sujet n'étant pas assez "grand public", DreamWorks a voulu limiter les risques.
Car il est de moins en moins évident de réussir sur la durée avec un film. La stratégie était de sortir sur 1500-2000 écrans (finalement 1800) au lieu des 3000-4000 désormais de rigueur, puis de progressivement grimper vers les 2500 écrans. Cela nécessite un bon démarrage et d'excellentes critiques. Les deux furent réunies, mais malgré tout, le film va difficilement atteindre les 100 millions de $ de recettes en Amérique du Nord. Le film devait originellement sortir en novembre 2001, avant d'être décalé à mars puis à juillet. La sortie de juillet fut définitivement actée pour 3 raisons : le retrait de Gangs of NY de cette date, des films comme Saving Private Ryan sortis à la même date ont cartonné, enfin les premières projections tests ont été couronnées de succès.
En fait, le studio mise beaucoup sur les Oscars. Et le casting est là pour l'y aider. Tom Hanks (deux fois gagnants) qu'on avait laissé Seul au monde, Paul Newman (une légende deux fois oscarisée), Jude Law (une des stars les plus prometteuses)... Ce dernier interprète donc le photographe-tueur Maguire, qui était en fait un peu plus âgé dans le script. L'autre acteur, moins connu, qui joue Franck Nitti, personnage emblématique de cette période, est l'excellent Stanley Tucci. Comme Hanks et Newman, il est aussi réalisateur. On l'a déjà remarqué dans L'Honneur des Prizzi, Billy Bathgate, L'Affaire Pélican, Deconstructing Harry, Couple de stars... Il a partagé l'affiche avec Jennifer Jason Leigh dans Mrs Parker and the vicious circle même si ici ils ne se croisent pas. Jennifer fut la vedette féminine de Backdraft, Single White Female, Dolores Claiborne, eXistenZ. Elle a aussi touché à la réalisation et s'était déjà offert Newman sur un plateau grâce aux Coen. Daniel Craig est moins connu, mais on l'a repéré dans Lara Croft 1.
L'autre casting important est situé derrière la caméra. Mendès est réputé pour son talent de metteur en scène : "Cabaret", "The Blue Room" (avec Kidman), "Little Voice", mais aussi "Richard III" (avec Ralph Fiennes), "La Tempête"...
Il a été épaulé par le producteur Richard Zanuck à qui l'on doit La Planète des Singes, Patton, La mélodie du Bonheur, French Connection, MASH, Les Dents de la Mer et trois films avec Newman : Le Verdict, Butch Cassidy, L'Arnaque. Il n'est pas étonnant donc de retrouver Conrad Hall à la photographie. Oscarisé pour Butch Cassidy et le Kid et pour American Beauty, il est le trait d'union entre les deux générations de cinéma qui se cotoient dans cette production. Conrad Hall justifie son travail sur ce film ainsi :"Je me suis efforcé à une monochromie généralisée. Ce n'est pas exactement un film noir, plutôt une variante soft du film noir, avec des ombres atténuées. J'ai particulièrement apprécié les chapeaux, qui me permettaient d'éclairer un personnage d'en haut tout en masquant totalement son visage." Les décors ont aussi été soignés par Dennis Gassner, qui avait collaboré à Bugsy, The Truman Show et la plupart des Coen à costumes.
De quoi en avoir plein les yeux...
 
vincy
 
 
 
 

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