Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : UGC, France 2 Cinéma, Le StudioCanal
Distribution : UFD
Réalisation : Michel Blanc
Scénario : Michel Blanc, d'après le roman de Joseph Connolly
Montage : Maryline Monthieux
Photo : Sean Bobbitt
Musique : Mark Russell
Durée : 103 mn
 

Charlotte Rampling : Elisabeth
Jacques Dutronc : Bertrand
Carole Bouquet : Lulu
Michel Blanc : Jean-Pierre
Karin Viard : Véronique
Denis Podalydès : Jérôme
Clotilde Courau : Julie
Vincent Elbaz : Maxime
Lou Doillon : Emilie
Sami Bouajila : Kevin
 

 
 
Embrassez qui vous voudrez


France / 2002

09.10.02
 

Voyez comme on danse. Tel était le premier titre choisi par Michel Blanc pour adapter le roman de Joseph Connolly, "Summer Things (Vacances Anglaises)". Il s'agit de son quatrième long métrage, après la comédie potache (mais carton ultra populaire) Marche à l'Ombre, la comédie amère et primée à Cannes (pour son scénario), Grosse Fatigue, et un drame sombre d'auteur, Mauvaise Passe.




Si le réalisateur est rare (Mauvaise passe, son seul flop, a été distribué il y a 3 ans), l'acteur l'est davantage : son dernier rôle remonte aux Grands Ducs de son ami Leconte; un bide, également. Autrement dit, depuis 8 ans, Michel Blanc, éternel Jean Claude Dusse pâle même au Sénégal, est quasiment aux abonnés absents.
Embrassez qui vous voudrez devrait signer son grand retour, l'anne de ses 50 ans. La production est soignée et ambitieuse; l'affiche, très Goût des Autres est placardée un peu partout en France et UGC n'hésite pas avec un Label Qualité des spectateurs et 400 salles dès mercredi, à parier sur ce film "à la française". Ou à l'anglaise plutôt.
Depuis Mauvaise Passe tourné essentiellement à Londres, Blanc avoue son amour pour le cinéma anglais. Il avait tourné avec Greenaway (Prospero's Book, mais aussi dans Chambre à part, avec déjà Dutronc, qui l'avait entraîné dans la capitale britannique. Il y a quelques années, il avait adapté sur scène "La Chambre Bleue" de David Hare (jouée à Paris par Dennicourt). Là il cumule : l'auteur du roman initial ("Gamin, je dévorais les romans de Conan Doyle"), le chef opérateur, le compositeur de musique, une partie de la production et bien entendu, l'actrice principale.
Blanc s'avoue très français pourtant. Il apprécie le talent des comédiens britanniques, l'image carte postale de la perfide Albion, mais a préféré transposé son film au Touquet, de l'autre côté du Channel, justement. A L'Hôtel Westminster, précisément.
Charlotte Rampling, qui revient parmi les têtes d'affiches depuis Sous le sable de Ozon, découvre le réalisateur, comme la plupart des membres du casting. Excepté Dutronc (en tant qu'acteur) et Bouquet (Grosse Fatigue lui avait déjà permit de casser son image), tous ont eu le loisir d'imposer un nouveau style : Bouajila dans un rôle plus romantique et grand public que Nid de guêpes et Drôle de Félix, Viard avec un personnage bien plus déluré et distrayant que dans La Nouvelle Eve ou L'emploi du temps, ou encore Courau qui affirme davantage sa féminité.
Ce "vaudeville" où les portes claquent et les quiproquos s'entremêlent, a surtout attiré le cinéaste par son humour, son aspect un peu irrationnel. Il a gommé l'outrance pour ajouter de la tendresse. Bien qu'il ait conservé la trame entrecroisée et l'allure loufoque, il a du inventer une fin, puisque le roman de Connolly s'offrait une suite, à l'époque non publiée. Mais dans l'ensemble, les fans de Grosse Fatigue trouveront matière à rire jaune ou noir. Il n'y a rien du film social. Et à part le personnage de Bertrand, Blanc a rajouté plusieurs couches aux personnages, jusqu'à changer leur caractère, comparé au livre. Tous sont plus ou moins victimes, et tous se battent pour sortir de cette condition. C'est ce qui pourrait rapprocher celui qui fut le raté du Splendid de ces personnages.
Avec une affiche de rêve, un script précis, Blanc a fait mouche dans tous les Festivals pour alimenter un bouche à oreilles favorable. Il s'exhibe (il a pris de spectoraux mais est toujours crâne rasé) dans un plan média important (qui a malgré tout omis le web : pas de site officiel). UGC s'adresse clairement au cinéphiles ou plus de trente ans. La rude concurrence en salles ne devrait pas trop nuire sur le long terme à la carrière du film.
Alors dénouement optimiste ou clap de fin dramatique pour cette production française qui devra résister à tant d'envahisseurs hollywoodiens : "J'ai toujours l'impression de faire des films optimistes au fond. C'est certainement ma limite... Je suis un optimiste anxieux. Je pense que tout peut aller mal mais que ça vaut le coup de se battre. Le roman était plus cynique et négatif que mon film. Les personnages y sont comme des insectes pris au piège. Moi je n'ai pas ce regard-là sur la vie. Ou plutôt je me bats peut-être désespérément pour ne pas l'avoir." confie le réalisateur-scénariste-acteur Michel Blanc.
 
vincy
 
 
 
 

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