Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : La petite reine, Pathé Renn productions, Constantin, TriPictures, TF1 films, Canal +, Les éditions Albert René
Distribution : Pathé distribution
Réalisation : Thomas Langmann, Frédéric Forestier
Scénario : OlivierDarzat, Thomas Langmann, Alexandre Charlot, Franck Magnier, d'après la BD de Goscinny et Uderzo
Photo : Thierry Arbogast
Décors : Aline Bonetto
Effets spéciaux : Les versaillais
Durée : 113 mn
 

Clovis Cornillac : Astérix
Gérard Depardieu : Obélix
Alain Delon : Jules César
Benoit Poelvoorde : Brutus
Stéphane Rousseau : Alafolix
Vanessa Hessler : Princesse Irina
José Garcia : Couverdepus
Franck Dubosc : Assurancetourix
Jean-Pierre Cassel : Panoramix
 

Ecran Noir : spécial Astérix
site internet du film
le site internet d Astérix
 
 
Astérix aux Jeux Olympiques (Astérix 3)


France / 2008

30.01.2008
 

On limite la casse. Tous les journalistes n'ont pas été autorisés à voir ce film. L'accueil tiède des premiers privilégiés a refroidit la générosité des producteurs. La presse écrite est considérée comme trop partisane. On a donc privilégié les mensuels et les télés. Surtout pas de buzz sur le web : on vise les jeunes (6-12 ans, leurs accompagnants et quelques ados). L'enjeu est trop important. Même Le Monde s'oblige à nuancer l'impressionnante armada marketing en soulevant l'aspect positif d'énormes recettes au box office : la redistribution du cash dans le circuit d'aide à la production. Le fiasco d'Asterix ne ferait verser aucune larme. Sa réussite soulagera tout le monde : les producteurs du film mais aussi les producteurs français en général, les exploitants et même la ministre puisque, désormais la part de marché du cinéma français fait partie de ses critères d'évaluation.





On met la pression. Car avec 37% de part de marché en France, un public en baisse sur les marchés internationaux et seulement un film au dessus des 5 millions d'entrée en 2007, le cinéma français sort d'une année passable. Astérix aux Jeux Olympiques est ainsi considéré comme le sauveur. Il part d'une bonne base : un plan média tonitruant et un budget de 78 millions d'euros. un record pour un film en langue française. C'est en effet plus que Le cinquième élément de Luc Besson (75,2 millions d'euros, 7,7 millions de spectateurs), qu'Arthur et les Minimoys de Luc Besson (65, 2 millions d'euros, 6,4 millions de spectateurs), que Jeanne d'Arc de ... Luc Besson (59,5 millions d'euros, 2,9 millions d'entrées). Car gros budget ne rime pas avec record d'entrées. Aucun des 8 films français ayant passé le cap des 10 millions d'entrées n'a atteint de tels budgets. Il y a trois records en vue : Les Bronzés 3, dernier film français à avoir attiré les 10 millions de fans, Astérix et Obélix : mission Cléopâtre , la référence de la série, avec ses 14, 3 millions de spectateurs et enfin La Grande Vadrouille, toujours détenteur du record national avec ses 17, 2 millions de fidèles. En dessous de 9 millions d'entrée, il aura fait moins que le premier épisode. Pire en dessous de 7 millions d'entrées, il ne rentre pas dans ses frais...

On envahit le marché. 1066 écrans en France, 5000 dans les 40 pays d'Europe où il sort simultanément (ça évite le piratage paraît-il). Car le marché mondial est primordial. Vendu dans tous les pays hors USA (qui se foutent du petit Gaulois), le premier Astérix avait ramené 15 millions de spectateurs dans le monde (plus qu'en France) et le second n'avait séduit que 10 millions de spectateurs dan le monde. L'humour de Jamel était trop local. On est donc revenu à du lourd avec un casting cosmopolite, des blagues ciblées pour chaque pays. Rien n'est laissé au hasard donc, ni les seconds rôles, ni les licences de produits dérivés : Orange, McDo, Nestlé, Volkswagen, Intermarché, Nintendo, ...

Des millions de sesterces... Canal + a investit 7 millions d'euros, TF1 plus de 5 millions d'euros et l'Espagne a fait quelques concessions pour attirer les 5 mois de tournage et ses retombées économiques dans la région d'Alicante. De quoi diminuer un peu la facture : 10 millions pour les comédiens, 8 millions pour les décors et costumes, 7 millions pour les droits d'auteur, 32 millions pour les moyens techniques. Sans compter les journées de tournage des sportifs mondialement connus : Michael Schumacher, Zinedine Zidane, Amelie Mauresmo, Tony Parker. La pub, elle, n'a pas coûté trop chère. Entre les plateaux de télé (avec des émissions dédiées qui pourraient relever de la publicité déguisée) et le partenariat RTL, la production n'a pas eu à trop se fouler sur la campagne, qui d'ailleurs se révèle très banale.

Et si les Bronzés avaient été plus audacieux. Car à l'origine de l'épisode trois, il y avait Gérard Jugnot et la BD Astérix en Hispanie, qui devait regrouper tout le casting du Splendid. Uderzo n'aime pas le projet, vire Jugnot et son staff, qui décident de faire la suite des Bronzés, 30 ans après. Avec le succès que l'on sait. C'est donc Thomas Langman, fils de Claude Berri, producteur des Astérix, qui reprend les rênes et décide d'opter, année des J.O. oblige, pour la BD Astérix et les Jeux Olympiques, première satire sur le dopage (et ça date de 1968). Et si le film innove avec le "test du coléoptère", les langues bleues se délient à l'écran comme dans la BD... Là tout est basé sur la puissance économique de Poelvoorde, l'autodérision de Delon et l'interprétation forcément plus juste de Cornillac. On a aussi le droit de ne pas aller le voir, de résister à ce matraquage indécent. Mais les familles auront-elles le choix si leurs enfants veulent voir absolument Astérix? Une solution : leur offrir la BD : une pépite à lire. Goscinny, lui, n'avait pas besoin de broder et d'utiliser des effets spéciaux pour faire contemporain. Les aventures d'Astérix sont modernes en soi.

Infidèle à la BD. Si de nombreuses séquences de l'oeuvre graphique se retrouvent dans le film, toutes les séquences avec Brutus sont imaginées pour le film. La course de chars est tirée de Astérix Gladiateur et le char de Goth de Schumacher rappelle celui de Goudurix dans Astérix et les Normands. Le personnage de Stéphane Rousseau, Alafolix, rappelle surtout, notamment par sa scène du balcon, celui de Comix dans Le grand fossé.

La BD se relifte. Une nouvelle couverture pour l'album sera mise en vente, dans une édition limitée de 100 000 exemplaires. A l'origine, la BD a été tirée à 1,2 millions d'exemplaires.
 
vincy
 
 
 
 

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