Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


© Mars Distribution  

Production : Studio Canal, Camerimage, Asymmetrical Prod.
Distribution : Mars Distribution
Réalisation : David Lynch
Scénario : David Lynch
Montage : David Lynch
Photo : Odd-Geir Saether
Décors : Melanie Rein
Son : David Lynch
Musique : David Lynch, Krzysztof Penderecki
Costumes : Heidi Bivens, Karen Baird
Maquillage : Michelle Clark, Duke Cullen
Directeur artistique : Christina Wilson
Durée : 172 mn
 

Laura Dern : Nikki Grace / Susan Blue
Jeremy Irons : Kingsley Stewart
Justin Theroux : Devon Berk / Billy Side
Harry Dean Stanton : Freddie Howard
Julia Ormond : Doris Side
 

Site Officel
The Air is on Fire / Fondation Cartier
 
 
Inland Empire


USA / 2006

07.02.2006
 

Mais où était David Lynch durant tout ce temps ?




Dans les salles obscures on l’avait perdu de vue depuis Mullholland Drive. C’était en 2001.

En 2002, David Lynch bricole un site web ésotérique sur Internet, média éminemment indépendant, ou en tout cas qui permet encore de l’être. Il y développe plusieurs expérimentations vidéo.
Rabbits, série flirtant avec le non sens, dans laquelle 3 acteurs portant des têtes de lapins déclament des répliques décalées, déclenchant invariablement des rires pré enregistrés. On retrouve dans Inland Empire plusieurs passages des 9 épisodes réalisés.
Dumbland, série animée destroy en noir et blanc, dans la lignée minimaliste du comics trip The Angriest Dog in the World que Lynch publiait naguère dans le New York Press. Une brute grossière et énervée passe son temps à torturer sa femme hystérique et son fils chétif. Parfois sa colère se retourne contre lui. 8 épisodes mis en boîte.
Darkened Room : Court métrage vidéo pouvant figurer une transition entre Mullholland Drive (le duo féminin) et Inland Empire. On y retrouve en tout cas des éléments épars annonciateur du nouveau Lynch, comme ce trou de cigarette dans un tissu ou la présence de la comédienne Jordan Ladd. Deux femmes en plan fixe dans une chambre plongée dans la pénombre, l’une se livre à une séance d’intimidation intensive sur l’autre…

Accessoirement, Lynch joue l’ambassadeur pour le guru bio Maharishi Mahesh Yogi, on le soupçonne d’avoir un penchant pro secte. Nul n’est parfait.

2003, David Lynch respectable réapparaît sur la scène internationale cinématographique en président du jury cannois. La Palme ira à The Pianist de Polanski. On a connu Lynch plus audacieux…
David Lynch sur la scène musicale, joue du blues industriel dans la formation Blue Bob ou fait le b½uf avec l’actrice Rona Hartner.

Une rencontre ou une retrouvaille plutôt, produira le déclic qui engendrera le projet Inland Empire. Laura Dern s’installant dans le quartier de Mullholland Drive se retrouve du même coup à deux pas de la maison de David Lynch. Lors d’une visite de voisinage, l’actrice soumet au réalisateur son envie de retravailler avec lui. Dans la conversation le lieu Inland Empire (où vivait le père de Dern) est évoqué. La sonorité du nom plait à Lynch. Le projet prend forme, les idées s’assemblent, mais Lynch tournera pratiquement sans scénario et avec les outils numériques (caméra Sony DSR-PD150) qu’il a appris à domestiquer lors de ses récentes expérimentations. Il juge en effet que même si le 35 mm offre une qualité extraordinaire de rendu, la vidéo garantit une stabilité du résultat et une souplesse de travail incomparables. L’équipe n’hésitera pas même à voyager, partant tourner certaines séquences à Lodz en Pologne, pays que Lynch connaît très bien pour y avoir de nombreuses affinités cinématographiques. Le film sera d’ailleurs présenté au festival polonais Camerimage en avant première mondiale dans une version longue de 197 minutes (en salle le film durant 172 mn). La tournée en festivals sera l’occasion pour le cinéaste d’apprécier la considération que lui porte aujourd’hui la profession. Lion d’or à Venise pour sa carrière, Prix des Independent Film Awards.
La relation qui noue le réalisateur au public américain est un peu plus trouble. Si Inland Empire sera apparu dans beaucoup de festivals locaux (de New York à Palm Springs), son exploitation en salles sera réduite à deux écrans. On aura même vu Lynch assurer lui-même la promo dans les rues de Los Angeles, s’allouant les services d’une vache pour retenir l’attention. Peu importe, l’artiste se dit résolu à se couper des systèmes de distribution traditionnels. Une ultime mauvaise expérience avec la télévision à l’époque de Mullholland Drive le dissuadera définitivement de revenir sur ce mode de diffusion, jugeant que l’avenir appartient au multimédia et à l’évolution d’Internet où il considère avoir « sa propre maison ».

On notera enfin que la Fondation Cartier gratifiera les fans français d’une exposition (The Air is on Fire) au printemps 2007 rassemblant les travaux plastiques que David Lynch a produit depuis qu'il sait tenir un crayon.
 
PETSSSsss-
 
 
 
 

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