Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


United Artists  

Production : United Artists, Lions Gate Entertainment, Industrial Dev. corp. of South Africa, Miracle Pictures, Seamus, Mikado
Distribution : Metropolitan Filmexport
Réalisation : Terry George
Scénario : Terry George, Keir Pearson, d'après l'histoire de Paul Rusesabagina
Montage : Naomi Geraghty
Photo : Robert Fraisse
Format : 1:85, Dolby SR SRD DTS
Décors : Tony Burrough, Johnny Breedt
Musique : Andrea Guerra, Rupert Gregson-Williams, Afro Celt Sound System
Durée : 120 mn
 

Don Cheadle : Paul Rusesabagina
Sophie Okonedo : Tatiana Rusesabagina
Nick Nolte : Col. Oliver
Joaquin Phoenix : Jack
Jean Réno : le président de la Sabena
Cara Seymour : Pat Archer
Desmond Dube : Dube
David O'Hara : David
Fana Mokoena : General Augustin Bizimungo
 

site officiel
dossier du Monde Diplomatique
 
 
Hotel Rwanda


/ 2004

30.03.05
 

Le film est venu de nulle part. Qui s'attendait à ce qu'Hotel Rwanda accueille 3 nominations aux Oscars (acteur, second rôle féminin, scénario) quelques mois après son Prix du Public au Festival de Toronto, définitivement plein de flair (Amélie, Tigre et dragon, American Beauty, La vita è bella, Shine, ...). Un Hotel Rwanda qui s'avère aussi rentable, avec un Box Office décent (21 millions de $) pour un tel sujet. Le cinéaste, Terry George, est davantage connu pour ses scénarii, co-écrits avec l'Irlandais Jim Sheridan (In the name of the Father, The Boxer) mais aussi le navet Hart's War (avec Bruce Willis) ou le hit télévisé The District. Il avait, dès l'origine, l'acteur Don Cheadle en tête (tandis que les studios préféraient Denzel, Wesley ou Will). En montant financièrement le projet loin des Majors hollywoodiennes (la production réunit des capitaux britanniques, sud africains et italiens), il a pu conserver ce choix pertinent. Cheadle est connu pour ses participations dans les films de Soderbergh, faisant même partie des Ocean's Twelve. Il navigue grâce à des seconds rôles dans différentes productions américaines, de Boogie Nights à Rush Hour 2, de Volcano à The Assassination of Richard Nixon. Il est le pilier de ce film cosmopolite : la britannique Sophie Okonedo, les français Jean Réno et Robert Fraisse (directeur de la photo), des comédiens sud africains (le film a été tourné dans les environs de Johannesburg), l'italien Andrea Guerra (compositeur de musique), quelques irlandais à la technique et un rwandais exilé en Belgique comme consultant.





Il s'appelle Paul Rusesabagina. Il existe vraiment. Il est l'homme incarné par Don Cheadle. "Il y a trois ans, Keir Pearson (co-scénariste) et moi étions assis à une table, à écouter Paul nous raconter son histoire. Alors qu'il parlait, j'ai fait de mon mieux pour cacher deux émotions contradictoires : l'excitation et la peur." Car Hotel Rwanda est bien inspiré d'une histoire réelle. Celle d'un homme qui sauva presque malgré lui 1268 Tutsis en 1994. L'homme travaille dans un hôtel de luxe, les Mille Collines, un des trois établissements de luxe de la capitale rwandaise, Kigali. Le nom de l'hôtel est en fait le surnom du Rwanda. A l'époque la compagnie aérienne belge, la Sabena, qui n'existe plus, règne sur l'ancien empire colonial du royaume. Elle possède donc cet hôtel, qui va vite devenir un refuge vaguement protégé par les casques bleus.
"Le film est honnête. Authentique à 90%", confirme l'intéressé. Au départ on l'avait démarché pour un documentaire puis un téléfilm, mais il souhaitait que cette tragédie vécue soit vue par le plus grand nombre. "Transmettre un message à une audience aussi large que possible. Pointer l'absence des superpuissances qui auraient pu éviter ce carnage." Encore aujourd'hui, il avoue : "ce qui me marque le plus, c'est le sentiment d'abandon de la part de la communauté internationale."
Mais il y eut quelques courageux : journalistes, médecins, et le Lieutenant Général Roméo Dellaire, ici déformé en Colonel Oliver (Nick Nolte) pour désobéir, témoigner, agir en dépit de l'indifférence. Oliver est d'ailleurs le seul rôle fictif du film. Dellaire a eu le droit à un documentaire, primé par le public de Sundance, Shake Hands with the Devil, retraçant le traumatisme subit par le Général.
Bien sûr il y a quelques erreurs dans ce film : des faits, des traductions anglaises approximatives pour un pays a priori francophone, des éléments qui trahissent le pays où le tournage a eu lieu.

Mais rappelons les faits, pour conclure; Dans ce petit pays de la taille de la Belgique (8 millions d'habitants), au coeur de la région des Grands lacs, le Rwanda, république présidentielle, est surtout pauvre (60% de la population), agricole, catholique (56%), et atteint du SIDA (51% de la population sont atteints par le virus HIV positif ou vivent avec le SIDA). On ne dépasse pas les 40 ans et la lutte fratricide entre Hutus (84% de la population) et Tutsis (15%) n'a rien arrangé. Le 1% restant sont les pygmées, premiers peuples installés sur ces hauts plateaux. Les Tutsis résident là depuis le Moyen Age. Lorsque les Belges prennent le territoire aux Allemands (on est dans la zone d'African Queen...), les Tutsis sont choisis pour les postes principaux du pouvoir. Les Belges vont même inventer un système d'identification par ethnie (les Tutsis sont "plus grands"). Les Hutus, brimés, commenceront à se révolter avec l'indépendance coloniale. Les premiers massacres de Tutis dès 1963. A cette époque, le protectorat est divisé en deux états distincts, le Rwanda et le Burundi, où de nombreux Tutsis se réfugient. Pourtant dans les deux pays, les Hutus représentent une majorité écrasante de la population.
Dès lors, les deux peuples se révoltent, s'entretuent, se défient. Les horreurs s'accélèrent au début des années 90. Le printemps 94 sera sanglant : 1 million et demi de morts, principalement des Tutsis, 250 000 viols.

Le Rwanda commence à intéresser le cinéma. L'haïtien Raoul Peck a engagé Debra Winger pour Sometimes in April, sélectionné à Berlin cette année. Comme Hotel Rwanda.
 
vincy
 
 
 
 

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