FILMOGRAPHIE

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AU PLUS PRES DU PARADIS
Des sentiments tournent autour de Deneuve...
 



Sortie France le 20 novembre 2002
Festival de Venise

Production : Lolafilms, France 2 Cinema, Havas Images
Réalisation : Tonie Marshall
Scénario : Tonie Marshall, Anne Louise Trividic
Photo : Agnès Godard
Musique : François Dompierre
Montage : Jacques Comets (100 minutes)

Casting:
Catherine Deneuve (Fanette)
William Hurt (Matt)
Bernard Le Coq (Bernard)
Hélène Fillières (Lucie)
et Patrice Chéreau, Nathalie Richard, Gilbert Melki, Emmanuelle Devos


HISTOIRE

Fanette est venue à une réunion d'anciens élèves. L'espoir de revoir Philippe, amour passé, au passif, mais très présent. Elle ne croise que Bernard, qui la colle depuis 30 ans. Il enrage de ne pas parvenir à la séduire.
Fanette l'éconduit. Fanette doit gérer sa vie. Sa fille qui a désormais son appartement. Son frère un peu alcoolique. Sa meilleure amie et ses déboires sentimentaux. Et puis son rapport au film Elle et Lui. Elle n'y voit que des signes.
Partout, elle croit voir Philippe.
Jusqu'au jour où elle reçoit une mystérieuse lettre lui donnant rendez-vous en haut de l'Empire State Building, au plus près du paradis...


CRITIQUE

ETAT DE PESANTEUR

"- Heureusement que ça se termine bien!"

Le film ne repose que sur elle. Catherine Deneuve. Le désir de la filmer devait être très grand pour que Tonie Marshall en oublie d'écrire un scénario. Pourtant, quelques bribes de dialogues plutôt bons nous font croire à 'l'illusion d'une histoire. Et même à l'existence d'une forme d'humour. William Hurt lui disant : "Et puis vous avez trop de cheveux. Ca fait casque." Mais voilà, de Ozon à Von Trier, nous avions déjà tout entendu sur elle. Cette idée de la malmener n'est pas très originale. Il n'y a même pas l'idôlatrie qu'un homme lui aurait porté. Non, marshall, décidément plus à l'aise dans la fantaisie et l'amertume, se défile dès lors qu'il s'agit de relations humaines.
Les meilleures scènes sont lorsque Deneuve est seule, dans le plan. Elle est de tous les plans. mais elle habite le film, debout dans un coin de salle de cinéma, se servant le thé chez elle, ou en train de jouer à la marelle. Là elle nous étonne encore un peu. Il y a quelques fulgurences qui nous réveillent ainsi d'une lente torpeur ouateuse dans lequel Au plus près du Paradis nous installe.
Derrière ce voile vaporeux et flou, il y a des êtres qui se cherchent, qui se fuient, qui s'esquivent. Et malheureusement, aucun duo ne fonctionne, hormis peut-être celui avec sa fille, Fillières, convaincante. Les autres n'ont qu'une scène pour envahir notre souvenir, pour nous faire croire qu'ils sont là. Pour plus d'épaisseur, pour approfondir l'intérêt, il aurait fallu plus de temps pour aimer ces personnages secondaires. De soutien, comme on dit au Québec. Ainsi l'introduction, almodovarienne, se transforme en gachis à cause d'une fause improvisation et d'une maladresse d'écriture. William Hurt, grand pro, sauve un peu l'ensemble, mais le coeur n'y est pas. Cette femme qui court après ses sentiments et qui gère sa folie légère, porte le film et tous les personnages. Jamais Deneuve n'avait parue si maternelle. C'est paradoxalement là que réside la beauté du personnage.
Film chatoyant et rouge passion, peu inspiré en terme de mise en scène (trop simpliste même), il s'enferme tout seul dans son impossibilité à traiter de l'imaginaire alors qu'il ne montre qu'une réalité dans laquelle Tonie Marshall l'enferme dès la première scène. La cinéaste a voulu rendre hommage à son actrice. C'est un semi-échec, tellement le film ne nous enthousiasme que par instants. Elle dit : "Je ne suis pas une fée". Qu'on le regrette! d'un coup de baguette, elle aurait mis un peu de rythme, des éclairs de magie pour pnctuer ce vide béant. Cette fêlure blonde ne demande qu'à sortir de son cadre par trop limité. Même un grand écran ne lui suffit pas, au plus près du paradis. Daho a beau chanté tu es mon délire, tu es mon amour, il n'y a que la gravité, pesante, qui transparait.
Peut-être que le 11 septembre et New York y ont laissé leur empreinte.

(Vincy)



BUZZ
Le film a été écrit spécifiquement pour Deneuve par Marshall, qui sortait de son césarisé Vénus Beauté Institut. Dans la lignée de Le Repentie (avec Adjani) et La Vie promise (avec Huppert), Au plus près du paradis est un film pour et autour d'une actrice.
La production a été complexe. D'abord il a fallu trouver le comédien américain. Plusieurs noms ont été envisagés avant de s'arrêter sur William Hurt, comédien très en vogue dans les années 80, ayant vécu avec Bonnaire. Deneuve avait déjà joué avec Kelly, Sharif, Lemmon, Reynolds, De Niro. Tourné à Paris, Montréal et New York, le film a surtout subit de plein fouet les attentas du 11 septembre 2001.
Le tournage devait débuter le 14 dans Big Apple. Toutes les autorisations furent retirées. Finalement une grande partie fut reconstituée en studio, au Canada. Et deux jours à Manhattan leur furent enfin accordés. L'ambiance sur le tournage était par conséquent lourde et complexe.
Le film a été présenté à Venise. Classé art et essai, il n'aura certainement pas le succès du précédent Marshall. Il permettra surtout de rédcouvrir Elle et Lui, avec Cary Grant et Deborah Kerr. Un grand classique du mélo qui parfume tout le film.

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