- Site officiel
- Boutique Ecran Noir
   spécial Cannes
 
 
 
Réalisation : Alejandro Gonzalez Inarritu
Production: Alejandro Gonzalez Inarritu
Scénario : Guillermo Arriaga Jordan
Son : Zeta audio par Martin Hernandez
Montage : Alejandro Gonzalez Inarritu
Photo : Rodrigo Prieto
Durée : 153 mn

Interprétation: Emilio Echevarria
Gael Garcia Bernal
Goya Toledo
Alvaro Guerrero
Vanessa Bauche
Jorge Salinas
 

 LIENS :

 - La Cita de Biarritz
 - Site Officiel

 Amores Perros (Amours chiennes)
1999 / Mexique / Semaine internationale de la critique, présenté le 14 mai / La Cita 2000
 
Mexico, aujourd'hui : le destin de trois personnages basculent lorsque survient un terrible accident de voiture.
Octavio convoite la femme de son frère et fait combattre son chien afin de réunir l'argent qui leur permettra - c'est ce qu'il pense - à tous les deux de s'enfuir.
Daniel, un homme de 42 ans quitte sa femme et ses filles pour aller vivre avec Valéria, une superbe mannequin.
El Chivo, un homme agé qui n'attend plus rien de la vie, est recruté en tant que tueur à gages.
Lorsque les voitures d'Octavio et Valéria rentrent en collision, El Chivo se trouve à quelques mètres.
 
 
Après Short cuts, Magnolia ou cette année à Cannes, Ce que je sais d'elled'un simple regerd, voilà encore un film qui fait se télescoper troishistoires dans une mégalopole. La vie dans les grandes cités se déclinedonc de plus en plus souvent au pluriel comme pour mieux en souligner lesdifférences et le métissage. Mais aussi la confrontation, la violence etl'interaction entre les êtres.
Car c'est un peu la théorie de l'aile du paipillon qui déclenche letremblement de terre à Mexico.
On est loin de l'univers de Ripstein. Ici tout est agressif, moderne,épique, dramatique. Né en 63, le cinéaste Alejandro Gonzalez Inarritu estdevenu réalisateur, producteur et disc-jockey dès l'âge de 23 ans. Ilproduit 6 longs métrages à la fin des années 80 avant de devenir directeurartistique de Televisa, le TF1 mexicain. Il crée alors Zeta films, avant dese lancer dans la réalisation d'un moyen métrage en 95. Amores Perros, sonpremier film, bénéficie d'éloges impressionnants : semaine de la critique àCannes, festival du film de New York, compétition à Biarritz...
 
CRASH

Ames sensibles s'abstenir. Voilà un film coup de poing. Une oeuvreoriginale dont les images poursuivent le spectateur longtemps après laprojection. Pour capter la vie à Mexico, Alejandro Gonzalez Inarrito n'yest pas aller par quatre chemins.
La réalisation est au diapason des personnages : à vif. La caméra filme auplus près des corps. Elle laisse apparaître toutes les contradictions, tousles sentiments mêlés qui habitent les personnages peuplant cet universéminemment matériel. Même les chiens y montrent une agressivité quiremettrait presque en cause l'amour des humains pour les canins.
Les images sont parfois très dures - que de vies gâchées avant et aprèsl'acciden!. On peut s'en agacer parfois, trouver quelque peu gratuit d'enrajouter dans le côté violent. Et finalement non. Le film parle avant toutd'apprentissage. Il met à l'épreuve ses personnages (tous les acteurs sontexcellents), teste leur affectif (souvent le chien prime sur l'humain,avant de ne redenir qu'accesoire à sa survie), défie leur amour. Trahisons,tromperies... mais aussi réconciliation. La fin du film se dénote par unetouche d'espoir et une belle leçon de vie.
Tous ces duels à trois rythment intelligemment un film long et jamaisennuyeux. Bien réalisé, techniquement parfait (une photo très"occidentale"), et un scénario complexe mais brillant, Amores Perros joue àl'amour vache avec le spectateur.
Justement, certains apprentissages sont plus douloureux que d'autres. Leshasards de la vie la rendent aléatoire chaque jour, et remmettent enquestions projets et espoirs. Partant de là, on peut imaginer toutes sortesde pistes pour traiter un tel sujet. Le réalisateur méxicain a opté pour untraitement plutôt brutal. Cela pourra déplaire mais en même temps, ça nemanque pas de tripes.
Chacun des destins nous aura marqué et nous aura bien remis à notre place :nous sommes bien peu de choses et nous avons peut être une bien trop hauteidée de nous-mêmes. Peut-être que ce film ne change pas le cinéma, mais ilpartage un goût certain pour le 7ème Art.

Anne et Vincy  

 
 
   (C) Ecran Noir 1996-2000