Berlin 2016
18 films en compétition pour le jury de Meryl Streep. Le grand chelem des festivals est lancé pour la saison 2016, avec, au programme Denis Côté, Jeff Nichols, André Téchiné et Mia Hansen-Love.


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Site officiel du festival
Interview de Isabelle Massot, la déléguée générale du festival
Bourges au quotidien le blog du festival
Festival 2007 10e anniversaire

Festival international des scénaristes
11e édition, Bourges
27/30 mars 2008 à L'auditorium, aux Rives d'Auron, au 22 Auron, au 22 Ouest, au Cabaret, au 22 Est.
Ecran Noir réalisera le quotidien du Festival

Programme (téléchargez le en format pdf
- Gérard Krawczyk : rétrospective, signature Fnac, rencontres
- Université populaire de l'écriture et de l'image : projection et débat avec Henri-François Imbert (No pasara, l'album souvenirLa haine par Frédéric Bas ; "L'écriture de scénario"
- Au coeur de l'animation : courts métrages, making of de Persépolis, carte blanche à La poudrière (école de Valence) ; ateliers découvertes avec U et Persépolis
- Soirées : Concert d'Eric Serra ; ciné-concert de Retour de flamme



UN PRINTEMPS EN PENTE DOUCE





Quand Besson produit un film, on le considère trop américanisé. Ce n’est pas le fond qui est attaqué mais les recettes pour produire un style formaté hollywoodien. Ce qui ne veut rien dire tant Hollywood produit de films esthétiquement distincts. Il y a une forme de malaise en France : un dénigrement permanent et inconscient du cinéma français par les français. Un film populaire ? Les cinéphiles font la fine bouche à cause du mot même, « populaire ». Un film d’auteur ? Les spectateurs vont faire la moue devant ce synonyme d’ennui, a priori. Et tous blâment que le film est « moche », que la musique est « naze ». Ironique pour un pays qui fournit quelques uns des meilleurs chef-opérateurs ou compositeurs de B.O. du cinéma mondial. Mais le sentiment est désormais généralisé. Doit-on condamner les films français à rester dans le registre du « look cheap » au nom de notre exception culturelle?

Heureusement, quelque soit le niveau du budget ou les moyens employés, il reste l’élément fédérateur et séducteur des spectateurs occasionnels comme des cinéphiles passionnels : le scénario Le seul matériau qui peut être réutilisé et varié selon le genre (animation ou comédie musicale par exemple) ou le cinéaste (il suffit de voir les remakes). Original ou adapté, le script bien écrit donne généralement un bon film.
Malgré les aides publiques, les résidences d’artistes, les départements spécialisés dans les écoles, le scénario demeure, à la télé comme au cinéma, un outil délaissé. Soit il s’agit d’un « logiciel propriétaire » de l’auteur et il est intouchable, inviolable, incorrigible. Soit il est une version bâclée pour raisons financières. En France, peu d’équipes travaillent, comme dans Saga, le roman génial de Tony Benacquista, sur un produit, à l’instar des pools des studios américains. Les producteurs investissent peu sur l’écriture. Il faut attendre que le film se monte pour que les jeunes plumes, qui déploient leur énergie et use de leur temps, soient rémunérées correctement. Objectif de résultat nécessaire, pire qu’un VRP. Il serait temps de valoriser l’écriture cinématographique sous toutes ses formes, de stimuler la création avec des rencontres. Tandis que le spectacle vivant s’est enrichit de nouvelles formes de narration, se mélange au multimédia ou au cirque, le cinéma continue d’être un art souvent trop personnel, où le scénariste se voit comme un écrivain, attendant qu’on producteur / éditeur le contacte.

Bourges sert à cela mais les pouvoirs publics et l’action culturelle devraient le soutenir davantage encore. Une journée en moins dans le programme c’est le risque qu’une dynamique humaine, professionnelle, collective et individuelle, ne prennent pas. Le cinéma français aurait intérêt à s’intéresser aux scénaristes, à encourager le développement d’une écriture où l’auteur serait en position de force pour que son projet se concrétise. Le CNC a créé récemment un soutien spécifique pour des œuvres multi-supports. L’avenir passe certainement par là : des scénarii pour des courts métrages en ligne, pour des jeux vidéos très narratifs, ou même pour des spectacles utilisant le cinéma. Il y a différents débouchés qui offrent de vastes perspectives pour le scribouillard à l’imaginaire fertile. Peu importe qu’il rêve de faire rire ou de faire réfléchir.

Cette onzième édition du Festival préfère l’audace au snobisme en s’ouvrant à l’écriture musicale, aux films d’animation ou en invitant Gérard Krawczyk, réalisateur nommé aux César, filmant l’action ou réécrivant des classiques. Bref un cinéaste qui a exploré tous les styles d’écriture pour le cinéma, du drame aux cascades, du remake à l’adaptation littéraire. L’ombre de Besson planera sur la manifestation, qui reçoit aussi Eric Serra. Comme si le cinéma français, pour sortir des préjugés qui lui colle à la peau, tentait de s’acclimater au humeurs évolutives du cinéma mondial, de plus en plus concurrencé par les Nintendo, les séries TV et les courts métrages parodiques forwardés sur Internet.



vincy