Berlin 2016
18 films en compétition pour le jury de Meryl Streep. Le grand chelem des festivals est lancé pour la saison 2016, avec, au programme Denis Côté, Jeff Nichols, André Téchiné et Mia Hansen-Love.


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 (c) Ecran Noir 96 - 24






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Précédentes éditions

Palmarès
- Lion d'or : Still Life (Jia Zhang-Ke) - Chine
(ironiquement ce film a été ajouté à la compétition officielle au dernier moment; il était dans une autre sélection auparavant ; Zhang-Ke présentait aussi un documentaire Dong à Venise. Le prix coïncide avec la célébration en Chine de Mao et la censure du cinéaste Lou Ye, sélectionné à Cannes. )
- Meilleur réalisateur : Alain Resnais (Coeurs)
- Meilleure actrice : Helen Mirren (The Queen)
- Meilleur acteur : Ben Affleck (Hollywoodland)
- Meilleure révélation: Emanuele Crialese (Nuovomondo)
- Prix spécial du Jury: Daratt ("La Saison sèche (Mahamat-Saleh Haroun)
- Meilleure jeune artiste (Prix Marcello Mastroianni) : Isild Le Besco
- Prix de la meilleure contribution technique: Emmanuel Lubezki, directeur de la photographie (Children of Men)
- Prix du meilleur scénario: Peter Morgan (The Queen)
- Lion spécial (innovation pour le langage cinématographique) : Jean-Marie Straub et Danièle Huille

Prix Horizon : Mabei shang de fating (Liu Jie) - Chine
  Prix Horizon du documentaire : When the Levees Broke: A Requiem in Four Acts ( Spike Lee)
Prix de la meilleure première oeuvre (Luigi Fe Laurentiis) : Khadak (Peter Brosens et Jessica Woodworth)

Jurys
Compétition officielle : Catherine Deneuve (France, actrice, Présidente) ; Juan Josè Bigas Luna (Espagne, réalisateur) ; Paulo Branco (Portugal, producteur) ; Cameron Crowe (USA, producteur, scénariste, réalisateur) ; Chulpan Khamatova (Russie, actrice) ; Park Chan-wook (Corée du sud, réalisateur, scénariste), Michele Placido (Italie, réalisateur, acteur)
Horizons (Orizzonti) : Philip Gröning ; Carlo Carlei ; Giuseppe Genna ; Keiko Kusakabe ; Yousri Nasrallah
Corto Cortissimo : Teboho Mahlatsi ; Francesca Calvelli ; Aleksey Fedortchenko
“Luigi De Laurentiis” (Premier film) : Paula Wagner (USA, productrice, Présidente) ; Moshen Makhmalbaf (Iran, réalisateur) ; Guillermo Del Toro (Mexique, réalisateur) ; Stefania Rocca (Italie, actrice) ; Andrei Plakhov (Russie, critique)

Stars
Hugh Jackman, Rachel Weisz, Adrien Brody, Diane Lane, Ben Affleck, Bob Hoskins, Charlotte Gainsbourg, Clive Owen, Julianne Moore, Michael Caine, Josh Hartnett, Scarlett Johansson, Aaron Eckhart, Hilary Swank, Sharon Stone, Anthony Hopkins, Demi Moore, Isild Le Besco, Isabelle Huppert, Jérémie Renier, Lambert Wilson, Sabine Azema, André Dussollier, Laura Morante, Pierre Arditi, Isabelle Carré, Juliette Binoche, John Turturro, Sara Forestier, Nick Nolte, Ziyi Zhang, Jackie Chan, Meryl Streep, Nicolas Cage, Michael Pena, Maggie Gyllenhaal, Maria Bello, Michel Piccoli, Bulle Ogier, Catalina Sandino Moreno, Laura Linney, Sonia Braga, Ethan Hawke, Sandra Bullock, Daniel Craig, Peter Bogdanovich, Jeff Daniels, Gwyneth Paltrow, Isabella Rossellini, Sigourney Weaver

Reste du Programme
* Corto Cortissimo (courts métrages)
* L’histoire secrète du cinéma russe
* Rétrospective du cinéaste brésilien Joaquim Pedro de Andrade
* L’histoire secrète du cinéma italien, 3e chapitre (1937-1979)
* Semaine internationale de la critique
* Journée des auteurs (Gironate degli autori) – Venice Days





THE QUEEN, CATHERINE ET DEPRIMES …





La vénérable Mostra de Venise, 63 étés au compteur, accuse un coup de blues. Tous les chemins ne mèneraient pas à Venise et certains auraient même la tentation de Rome. Venise traverse les mêmes tourments que Berlin ou Cannes, avec quelques variantes. Les grands festivals cherchent leur positionnement entre un show médiatique en quête de spectaculaire et un miroir / musée des productions les plus ambitieuses et artistiquement pertinentes.
A Berlin, Cannes comme Venise cela passe aussi par une mise en scène qui doit s’adapter aux nouveaux besoins des professionnels. Venise en accueille environ 1500, ce qui en fait un « petit » rendez-vous. La ville est chère, les hébergements sont rares, le palais des festivals est vétuste. Là aussi il faudrait investir (100 millions d’euros au bas mot). Or, Venise est menacé. D’une part son budget est trop dépendant de l’Etat italien (60% de son budget de 8,5 millions d’euros), d’autre part, un nouveau rival apparaît avec le Festival de Rome.
Tandis que Venise pensait récupérer les clients du défunt marché du film milanais, Venise doit affronter une richissime manifestation romaine qui, malgré son gauchisme affiché, ne sera pas avare en stars (Connery, Kidman,…). Sur le registre artistique il n’est jamais évident d’être créé ex-nihilo. On l’a vu l’an dernier avec Montréal : deux vétérans et un petit nouveau. Tombé à l’eau.
Mais le parasitage est suffisamment important pour que la Mostra soit inquiète. Ses finances vont mal, Toronto a pris l’ascendant et attire de plus en plus de professionnels (y compris européens) et il n’est pas sûr qu’un homme nommé par Berlusconi résiste au récent changement politique italien. Marco Müller - qui avait fait renaître Rotterdam et Locarno – a pourtant un bilan flatteur. Les récents films sélectionnés et primés ont souvent été oscarisés, sollicités par le public et mieux, reniés par Cannes avant d’amerrir à Venise. Le secret de Brokeback Mountain, Vera Drake, Mar Adentro, The Magdalene Sisters, Good Night and Good Luck, 21 grammes, Loin du Paradis… ont tous eu des destines heureux. A défaut d’être un réel prophète, Müller est un Polo, grand découvreur. Jouissant du fait de récupérer les rejetés de Cannes, il aligne cette année encore des grands noms : Lynch (Lion d’or d’honneur), Atronosky, De Palma, Cuaron, Frears, Jacquot, Resnais, Verhoeven… Parfois cela confine au remake cannois : de Johnny To à Weerasethakul.
Mais peu importe, entre Deauville et Toronto, puisque Montréal a disparu de la carte des événements incontournables, Venise doit assurer sa réputation de glamour et surtout défendre ses prérogatives historiques, critiquées de manière cyclique. On crie même à la récup’ avec désormais les traditionnels films d’animation (japonais cette année avec le nouveau Kon Satoshi, le réalisateur de Perfect Blue) ou les avant-premières hollywoodiennes (sans éclats puisque la plupart des films sont déjà vus par l’ensemble de la presse internationale).
Coup de fatigue ? Müller a menacé de démissionner l’an dernier. Finalement, Venise et Rome ont tenté de collaborer respectueusement sur certaines rétrospectives. Il n’est pas question de tuer Venise et le modèle envisagé serait plus proche de Cannes et de la Fête du cinéma à Paris. D’ailleurs Rome suit d’un mois Venise, comme Paris avec Cannes. Et, après tout, la capitale italienne accueille aussi une Nuit blanche et a testé le format Roma Plages…
Cependant, en prenant Deneuve comme Présidente et figure emblématique de l’année, en draguant Hollywood (Paula Wagner, l’associée de Cruise, est présidente du jury « premier film »), et sélectionnant davantage de films asiatiques, l’objectif de Müller est bien de faire contrepoids à Toronto plus que de se confronter à Cannes. Les priorités de Müller sont similaires à celles de Jacob : palais, marché, hôtels, durée et saisonnalité…
À cran, les présidents des grands Festivals ? «L’époque actuelle n’est pas simplement celle d’un cinéma incapable de manifester un autre futur que la simple extrapolation du présent. Un cinéma qui n’est plus capable de construire sa propre mémoire…» explique Müller. Ce qui signifie, en creux, que Venise doit être bâtisseur de mémoire et chercher des films qui nous projettent en avant. D’autant que Venise n’aura rien à célébrer l’an prochain, au contraire de Cannes et Locarno, « petits jeunes » de 60 ans.

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Programme

Compétition officielle
Brian DE PALMA (The Black Dahlia) – ouverture
Barbara ALBERT (Fallen)
Gianni AMELIO (La stella che non c’è)
Darren ARONOFSKY (The Fountain)
Allen COULTER (Hollywoodland)
Emanuele CRIALESE (Nuovomondo (Golden Door))
Alfonso CUARÓN (Children of Men)
Emilio ESTEVEZ (Bobby. Work in progress)
Stephen FREARS (The Queen)
Mahamat-Saleh HAROUN (Daratt)
Benoît JACQUOT (L’intouchable)
KON Satoshi (Paprika)
Joachim LAFOSSE (Nue propriété)
ÔTOMO Katsuhiro (Mushishi)
Alain RESNAIS (Petites peurs partagées)
Jean-Marie STRAUB, Danièle HUILLET (Quei loro incontri)
Johnnie TO (Fangzhu (Exiled))
TSAI Ming-Liang (Hei yanquan (I don’t want to sleep alone))
Paul VERHOEVEN (Zwartboek (Livre noir))
Ivan VYRYPAEV (Ejforija)
Apichatpong WEERASETHAKUL (Sang sattawat (Syndromes And A Century))
Jia ZHANGKE (Sanxia haoren (Still Life))

Hors Compétition
Santiago AMIGORENA (Quelques jours en Septembre)
Kenneth BRANAGH (The Magic Flute)
Vittorio DE SETA (Lettere dal Sahara)
FENG Xiaogang (Yeyan)
David FRANKEL (Devil Wears Prada)
Pavel LOUNGUINE (Ostrov)
David LYNCH (Inland Empire)
MIYAZAKI Goro (Gedo senki)
Manoel de OLIVEIRA (Belle toujours)
Oliver STONE (World Trade Center)

Séances de minuit
Jaume BALAGUERÒ (Para entrar a vivir)
CHAN Benny (Rob-B-Hood)
FAZLI Bayram (Baaz ham sib daari?)
KUROSAWA Kiyoshi (Sakebi (Retribution))
Neil LABUTE (The Wicker Man)
RYOO Seung-wan (Jakpae (The City of Violence))
Piotr UKLANSKI (Summer Love)

Dans les autres sélections (Horizons, etc…)
Ethan HAWKE (The Hottest State) ; JIA Zhangke (Dong (Orient)) ; Spike LEE (When the Leeves Broke. A Requiem in Four Acts) ; Douglas McGRATH (Infamous) ; Edgar REITZ, Christian REITZ (Heimat – Fragmente) ; Giuseppe BERTOLUCCI (Pasolini prossimo nostro) ; Alain ROBBE-GRILLET (C’est Gradiva qui vous appelle) …





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