Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



Karim Aïnouz
Toni Servillo
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Rohena Gera







 (c) Ecran Noir 96 - 24



Le 104 est un nouveau lieu. Un établissement insolite : de la culture éphémère dans un environnement social précaire. Ouvert depuis moins d'un an, cet espace pluridisciplinaire, du cinéma à l'écriture en passant par les arts plastiques. Rencontre avec Frédéric Fisbach, chef d'orchestre de ces pompes funèbres métamorphosées en résidence d'artistes.


EN : Pour aller plus loin dans votre réflexion, pouvez-vous nous parler du lieu, de son intégration au cœur du quartier et de la symbolique très forte qu’il représente au niveau culturel ?

FF : Pour aller vite, le quartier où nous nous trouvons, c’est 60% de logement social. Il s’agit du quartier le plus pauvre de Paris. C’est également le plus jeune avec 30% d’une classe d’âge ayant moins de 25 ans.

EN : Le quartier est également très cosmopolite…

FF : En effet. Cosmopolite en ce sens où il y a plus de trente communautés d’origine différente qui constituent ce quartier. Ce Melting-pot est tout ce que je recherche dans une ville comme Paris, dans une grande capitale. Ce qui n’est pas le cas dans d’autres capitales du monde. Mais Paris est particulièrement cosmopolite. Malheureusement elle l’est de moins en moins car les populations sont inexorablement repoussées dans ce qui sera, j’espère bientôt, Paris Métropole ou le Grand Paris. Nous nous trouvons dans un quartier riche culturellement mais enclavé, avec des habitants qui bougent peu et qui de fait ont peu accès à la culture.

EN : Ainsi, vous faites office, si j’ose dire, de service public de la culture…

FF : Ah, mais totalement ! On le revendique même. En parlant de service public, le service public municipal des pompes funèbres avait été construit à l’origine pour que tout le monde, quelque que soit sa confession religieuse, puisse avoir un enterrement décent. Là, c’est identique. Il faut avoir accès à l’art en train de se faire. Ce lieu est conçu pour cela c'est-à-dire qu’il est traversé par des populations très différentes.

EN : Quel est le public type du 104 ?

FF : Il est très mélangé

EN : Le public du quartier est au rendez-vous ?

FF : Comme les entrées sont libres il nous est difficile de savoir. Pour ceux qui laissant une trace, nous savons que 40% viennent du 18e et 19e arrondissement. Mais seulement sur une population acceptant de laisser leurs coordonnées.

EN : Donc, pour vous, le succès est là…

FF : Oui, mais vous savez nous ne sommes jamais vraiment satisfaits. On veut que cela soit toujours mieux. Mais, c’est vrai que le 104 « marche » très bien. Nous avons eu plus de 300 000 visiteurs en six mois.


   geoffroy

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