Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



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En plein tournage du film de Dominique Farrugia, Trafic d'influence, Aure Atika, jeune comédienne française talentueuse et à l'avenir prometteur, nous a accordé cette entrevue.
EN - Donc, en 1997, pour revenir à ta filmographie, tu as fait un Secret de polichinelle de Franck Landron. Ca s’est passé comment?

AA - Oui, ça c’était bizarre. En fait, c’était que des improvisations, c’était un week-end de temps en temps. Il nous appelait et nous disait : “Viens, on tourne deux scènes”. On arrivait, c’était des improvisations, rien n’était préparé, il disait : “Bien, tu vas là, et ton but c’est que tu arrives à lui soutirer de l’argent par exemple” puis, il disait autre chose à la fille donc ça faisait des sortes d’improvisation. Bon, ce n’est pas un film très réussi à mon goût, mais c’était marrant comme expérience.

EN - Ca t’a permis d’enchaîner pas mal de films?

AA - Non, c’est la Vérité si je mens qui m’a relancée. C’est marrant parce que le casting de la vérité j’y étais. Mon agent m’appelle et me dit : “Voilà il y a un casting...” Et j’y étais et je me suis dit : “Vraiment, si celui là ne marche pas, j’arrête” Et tac, ça a marché! Donc, c’était un signe du destin, c’est ça qui à fait boule de neige. Merci mille fois Thomas Giloux.

EN - Ca t’avais plu pendant le tournage?

AA - Ah oui c’était génial l’ambiance. Je pense que ça se ressent dans le succès du film, ça n’y est pas pour rien dans le succès du film. On a bien rigolé. Thomas nous laissait très libre. En même temps, je pense que c’était un parti pris de ça part de ne pas trop nous dire de choses justement pour nous laisser délirer et avec des gens comme José Garcia, Bruno Solo et Elie Kakou, ça partait bien dans tous les sens. C’était chouette.

EN - C’est un bon souvenir, pour toi?

AA - Ah oui.

EN - Puis, après tu as fait Vive la république d’Eric Rochant?

AA - Donc après, j’ai présenté une émission sur Paris Première, qui s’intitulait Nova sur l’actualité culturelle. Et après, j’ai fais le film de Rochant, où c’était aussi une super ambiance. Et j’aime bien en fait ces films de groupes comme ça parce que c’est une autre énergie, en plus on est tous un peu du même âge. Il y a un échange, c’est pas du tout la même chose quand on joue à deux. Eric Rochant, un énorme respect pour lui, je trouve que c’est quelqu’un de très intelligent qui a un vrai discours sur le cinéma, qui a une intelligence, qui sait exactement ce qu’il veut, qui dirige très bien les comédiens. Bon, son film n’a pas eu l’accueil souhaité en France, mais pour moi cela a été super de le faire. J’étais très fière de faire ce film qui était un peu militant. Moi j’aime bien un peu les trucs militants. Je trouve que ce film là était dans la lignée des films anglais qui parlent de la réalité sociale et avec une touche d’humour.

EN - Tu te sens un peu militante quelque part?

AA - Si on peut faire avancer le monde et les choses vers le bien, je suis toujours partante. Le journal avec Charlotte, c’était pour ça qu’on le faisait. Donc, je ne sais pas si c’est du militantisme, mais en tout cas c’est d’essayer d’apporter sa pierre à l’édifice tant qu’à faire.

EN - Donc, la Vérité si je mens a eu un vrai engouement populaire, après ce film, as tu reçu d’autres propositions?

AA - Oui, grâce à la vérité, oui. Après j’ai fais Grève party, c’était vraiment une participation parce que c’était Bruno(Solo) qui m’avait demandée ça. C’était marrant, une journée de tournage, c’était pas grand chose.

EN - Et puis Une vie de prince de Daniel Cohen...

AA - Une vie de prince, une expérience géniale pour moi.

EN - Quel est le sujet du film?

AA - Ca se passe dans une entreprise de rouge à lèvre de contre-façon en banlieue parisienne. Quand j’ai lu le scénario, moi j’ai flashé, c’est un truc un peu bizarre où il ne se passe rien d’extraordinaire, mais en même temps tout est dans les dialogues et les situations. Ca m’a fait penser à du Blier (Bertrand) quand je l’ai lu. Je fais une femme de ménage, c’est un second rôle, amoureuse d’un des employés, un peu folle. Et c’est marrant, quand je lis ce personnage, je m’appelle Josée dans ce film, et pendant un moment tu lis et tu te dis que c’est une femme de 50 ans, une femme de ménage genre un peu feuj, espagnole ou portugaise toujours en train de ronchonner. Et qu’il me propose ce rôle, j’étais très étonnée ; en même temps je dis : “Ok, je le fait”. C’est un peu un risque. Donc, je ne sais pas du tout et je ne l’ai pas vu. Je vais le voir la semaine prochaine le film. Mais, en tout cas, tourner avec Daniel Cohen, ce fut super parce que pour un premier film, il maîtrisait une équipe de 40 personnes sans aucun problème, sans aucune panique et il dirigeait aussi très bien, un mec très intelligent. Enfin, je pourrais dire la même chose de lui et de Rochant. C’est un plaisir de bosser avec des gens comme ça.
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