Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24



Sexualité, religion, chrétienté, amour, cinéma, siècles passés et même théâtre. L'interview survole les visions pas si mystiques du jeune prodige Olivier Py. Lors du dernier FCMM de Montréal, Ecran Noir a rencontré l'auteur, le metteur en scène chouchou d'Orléans à Avignon, l'acteur (chez Klapisch entre autres), l'activiste et désormais le réalisateur. A la suite de Planchon ou Chéreau, il est passé à la réalisation. Les yeux Fermés, tourné en numérique pour Arte et les salles de cinéma, aborde toutes ses obsessions. Py n'a pas finit de tourner en rond autour de ses questions, existentielles.
Ecran Noir : Vous êtes metteur en scène, acteur et réalisateur. Et puis auteur aussi...





Olivier Py : Surtout.

EN : C'est votre casquette préférée ?

OP : C'est surtout le métier de poète ... si c'est un métier.

EN : Qui dit poète, dit inspiration...

OP : La vie probablement.www.yumy.fr

EN : Vous avez écrit sur des thèmes très différents : la théologie, la sexualité...

OP : Je n'ai pas vraiment écrit "sur". Les thèmes, ou les mythes, que je choisis, c'est évidemment des médias, pour sûrement raconter toujours la même chose. Une passion pour la parole, notamment. Je crois que c'est fondamental dans tout ce que j'écris. L'apparition de l'épiphanie d'un sentiment surnaturel, qu'on appelle la joie, qui apparaît quelques fois dans des moments de détresse. C'est peut être le noyau du de mon inspiration. La vie même, en fait.

EN : Cette apparition, vous la qualifiez de divine, d'inexplicable... ?

OP : C'est divin, bien sûr. C'est l'accession au divin. Et sans idôle en soi. C'est sûrement le centre de ce que je raconte. Je raconte souvent des histoires, si ce n'est croyantes, au moins hautement spirituelles.

EN : On est dans une ville où il y a énormément de sectes. Où le catholicisme, trop opressant, a été totalement remis en cause. Comme définireriez-vous la spiritualité aujourd'hui ?

OP : C'est un problème religieux, là, c'est autre chose. Je n'ai rien contre le religieux de toute façon.

EN : Les Hommes ont quand même besoin de croire en quelque chose...

OP : Tous les Hommes ont besoin de croire en quelque chose.

EN : Vous croyez ?

OP : Evidemment. Enfin non. Oui et non. On vit dans une société tout à fait désespérée. Dans un monde qui est le même un peu partout. Dans un monde de la consommation où des tas d'objets viennent prendre la place de la vie même.

EN : Et comment s'exprime votre détresse ?

OP : Je n'ai aucune détresse, moi. Au contraire, je crois que ce qui est marquant dans ma génération, c'est que je ne suis pas désespéré. Je suis un des rares créateurs non désespérés. C'est très rare, même en Europe.

EN : Pourtant vous avez fait une grève de la faim...

OP : Ca n'a rien à voir. Il n'y a rien de plus joyeux, de plus... qu'une grève de la faim. Bien sûr.

EN : Il n'y a aucune douleur ?

OP : Mais attendez : la joie c'est douloureux, la vie c'est douloureux. Un bébé qui arrive au monde, il souffre. Il faut un courage incroyable pour se jeter dans la vie. La vie c'est la douleur. Cette douleur est une joie. C'est tout ce que je dis, tout le temps. Qu'est-ce qui m'inspire, la vie même. On vit dans une culture de la mort, probablement... c'est assez juste cette formulation.

EN : Et pas dans une culture qui idéalise la jeunesse, le factice, l'impérialisme... ?

OP : Si. dans un monde infiniment médiocre. Je déteste absolument mon époque. Elle est ignoble, abjecte, imbécile, ... surtout imbécile. Au mieux, on pourrait en rire. C'est une époque odieuse.

EN : Pourquoi ?

OP : Parce qu'il n'ya rien; c'est un désert. Complet. Rempli de divertissements tous plus débiles les uns que les autres. C'est un monde où on s'ennuie terriblement, on s'ennuie affreusement. On est devenu dépendant de toutes sortes de divertissements qui n'ont aucun intérêt. Le sport...

EN : Le sport-spectacle, alors...

OP : Le spectacle, le sport...

EN : Où vous situez-vous ?

OP : Je crois que je m'inscris dans la lignée des poètes qui ont la détestation absolue de leur temps.

EN : Vraiment ? Vous auriez aimé vivre à quelle époque ?

OP : Je crois qu'à toutes les époques, les gens ont détesté leur temps. A quelle époque aurais-je aimé vivre? Entre 1800 et 1810...

EN : Napoléon ?

OP : Oui. Mais en Allemagne. L'époque romantique. Par exemple, ça devait être très amusant. Il devait se passer quelque chose. Les années 50 à Paris, il devait se passer quelque chose. Le XIIIème siècle. Ca m'aurait bien plu. Et les premiers siècles, ça devait être quelque chose! Cette énergie spirituelle, partout dans l'air. Non, les Hommes sont très miséreux...

EN : Ils aiment, ils pleurent, ils meurent... ce même besoin d'absolu...

OP : Oui, mais il leur manque de plus en plus la capacité de formuler leur condition et d'accéder à un sens. C'est un monde insensé. Ils ont perdu espoir d'accéder à un sens. C'est un monde inepte celui dans lequel nous sommes.

EN : Revenons à la création; qu'est-ce qui vous conduit par l'intermédiaire de différents médias à exprimer ce que vous avez en vous? Que ce soit le jeu, l'écriture, la mise en scène, et maintenant la réalisation de films... ?

OP : Oh, je m'ennuie facilement. Faire un spectacle par an, ce n'est pas suffisant pour remplir 12 mois de l'année.

EN : Il n'y a pas autre chose que le travail ?

OP : Ah bon, il y a quoi d'autre? Non, pour moi il n'y a pas grand chose d'autre. Le travail, si on peut parler de travail... Non, je ne vois pas bien ce que je pourrais faire d'autre. On appelle ça du travail, si on veut.

EN : Vous parliez d'un monde dénué de sens. Quel sens donnez-vous à tout ça ?

OP : La tentative de réunir quelques individus de bonne volonté pour essayer de formuler quelque chose. Je n'abandonnerai jamais le théâtre. Je reste un homme de théâtre, un poète des planches. Ensuite, si j'ai un peu de temps, l'été, ce sera bien de faire un film.

EN : Ca vous a plu de faire un film ?

OP : Oh, c'était très amusant à faire ! C'est très reposant aussi. C'est très facile à faire par rapport au théâtre. Techniquement, ça ne demande pas beaucoup d'énergie. Mais au théatre on perd tous les jours ce qu'on a construit. C'est "Barrage contre le Pacifique", c'est effrayant. Tandis qu'au cinéma, il y a toujours la possibilité de rattraper ce qu'on a raté avec le montage : le tournage, le montage et encore le montage son... C'est très difficile de faire un grand film. Ca reste une sorte de grâce à laquelle je ne comprend pas grand chose d'ailleurs. Personne ne comprend rien, et heureusement. Mais c'est des vacances, comme quand je fais un opéra. C'est amusant...

EN : On justement cette impression pour des cinéastes comme Egoyan ou Kaige que l'Opéra est leur cour de récréation...

OP : Oui c'est une passion.

EN : Vous avez un chemin inverse à beaucoup de vos confrères cinéastes qui est de débuter avec le cinéma numérique.

OP : C'est une incidence, c'est pas vraiment pas un choix. J'avais des projets de 35 (mm, NDR) que j'ai ajourné pour faire ce film. Parce que la proposition d'Arte me semblait très excitante. Très libre. Moi j'avais l'idée de faire du cinéma avec en effet l'envie du cinéma. D'ailleurs, j'ai fais du cinéma, pas de la vidéo. Ca ne veut rien plus dire. Le télescopage est passionnant. Ca m'arrangeait, aussi, parce que je n'aime pas beaucoup le 35 couleur. J'aime pas ça, tel qu'il est depuis les années 70. Pour moi c'est la déchéance totale du cinéma, le 35 couleur. Alors que là j'avais l'impression de travailler beaucoup sur la pellicule, sur l'image. Ce qui, évidemment, m'intéresse, quand je fais du cinéma. C'est pas la direction d'acteur qui m'intéresse. C'est la caméra, c'est la technique. Parce que c'est pas très intéressant la direction d'acteur au cinéma comparée à celle au théâtre.

EN : Quel était votre désir pour passer à la réalisation ?

OP : Les films. J'aime le cinéma. J'ai toujours aimé ça. Je me destinais pas essentiellement à une carrière faite de théâtre.

EN : Vous avez déclaré que le numérique allait changer le cinéma...

OP : Bah, c'est la mort du cinéma. Ca va tenir le coup encore quelques moments, mais là, on a bien vu quelle forme avait la mort du cinéma. On en avait parlé à un niveau artistique. Maintenant on le voit bien, techniquement. Le cinéma va mourir. Ce sera un phénomène qui aura existé dans le XXème siècle, et un peu dans le début du XXIème. Mais il va mourir, en tant que tel. Il mourra pour renaître sous toutes formes différentes. Il va exploser. Le cinéma est mort de son obsession de reproduire la réalité. J'aimais le cinéma quand il était une sorte de poème du réel. Il nous donnait à voir le réel autrement. Le 35 couleur c'est l'illusion parfaite, et ça, ça m'exalte moins. Mais il n'y aura plus de raisons de tourner en pellicule dès qu'on aura les rétroprojecteurs parfaits.

EN : Quels films vous ont amenés au cinéma ?

OP : Beaucoup de choses. Déjà il faut dire que j'aime le cinéma en tant que tel. Il faut espérer, par contre, qu'on pourra projeter ses films, qu'il n'y aura pas que des versions en vidéo. Ca peut tenir le coup. Ce sera un divertissement extrêmement raffiné. Ce sera plus du tout un art de masse. Donc d'abord, j'aimais ce procédé là, de l'ombre chinoise. La projection, la réunion dans une salle obscure, tout cela procure encore du plaisir. Il y a une fascination d'enfant pour le cinéma, qui n'est pas différente quand on voit un Antonioni que lorsqu'on met des petits cartons dans une lanterne magique. Il y a d'abord cette fascination là pour le spectre. Spectral. Ensuite, il y a des cinéastes que j'ai aimé, tout partciulièrement. La grande trilogie pour moi, c'est Bresson, Dreyer, Tarkosvky, les grands cinéastes de la foi... C'est eux qui m'ont le plus donné envie de faire ça.

EN : C'est un cinéma très épuré...

OP : Pas toujours.

EN : Il y a pourtant quelque chose de brut, d'esthétiquement brut...

OP : Il est parfois très complexe, c'est presque du cinéma baroque... et puis j'avais une fascination pour le cinéma en noir et blanc et le cinéma américain. En général.

EN : Et aujourd'hui, vous ne retrouvez pas ça ?

OP : Je n'aime pas beaucoup le cinéma en couleur. Il y a évidemment des films que j'aime, mais c'est assez rare. Lars Von Trier n'a jamais fait un film en 35 couleur. Il a fait des objets avec des traitements d'image. Toujours interrogé la pellicule même : c'est ce qui est intéressant. Les Bergman sont merveilleux; en couleur, il y en a quelques uns qui sont réussis, mais c'est très rare.

EN : Et La Liste de Schindler, film contemporain en noir et blanc traitant de la Shoah, un sujet que vous avez souvent éffleuré ?

OP : C'est un grand poème, qui a pour toile de fond la Shoah, qui ne peut plus m'intéresser. Parce que c'est devenu le consensus religieux dominant. Donc, comme tel, ça ne m'intéresse pas.

EN : Et ce qui se passe aujourd'hui ?

OP : Ce qui se passe aujourd'hui m'intéresse toujours. C'est justement au nom de ce qui se passe aujourd'hui que le consensus religieux, la grande déploration, la passion hystérique pour la déploration de ce qui s'est passé pendant la seconde guerre mondiale ne m'intéresse pas.

EN : Vous n'aimez pas le consensus...

OP : Non je n'aime pas le consensus.

EN : Vous n'aimez pas les modèles dominants...

OP : Non, je crois à un Art qui divise. Je n'aime pas la subversion facile et je déteste la provocation. Le confort intellectuel, je n'aime pas ça. C'est pas amusant. On s'embête.

EN : Qu'est ce que le Numérique va faire émerger ?

OP : Par le numérique, il peut émerger des styles, des formes extrêmement différentes ... il y a évidemment des cinéastes très différents. Mais le 35 mm couleur fait, en Europe, avec les moyens que l'on a, des cinémas très semblables. Alors que le numérique, on va avoir des films très différents. Dans la collection pour laquelle j'ai travaillé, Petites Caméras, il y a eu 4-5 films qui n'ont rien à voir les uns avec les autres. Ca c'est plutôt joyeux. il y aura une liberté esthétique.

EN : Des cinéastes américains ont tourné pour le Net. Miller a participé à la collection Petites Caméras. Tous ceux qui ont touché au numérique parlent de cette liberté de réaliser. Et même une liberté de financement.

OP : Oui. Une liberté incroyable et pas du tout au même endroit.

EN : Vous l'avez ressenti ?

OP : J'ai trouvé ce tournage d'une joie, d'une effervescence que je n'avais jamais connues sur mes tournages.

EN : Ca tient à quoi ?

OP : A la liberté technique. Au peu de coût aussi. Par contre on perd quelque chose, on perd le sacral de la prise. Le clap a moins cette puissance de séparation du temps prophane et du temps sacré, qui faisait qu'il était très émouvant. A partir de ce petit clap, on rentrait dans une forme d'oraison extrêmement étrange, dans l'immortalité. Peut être pas l'éternité, mais l'immortalité. Ca, c'est très troublant. Là on l'a moins. On sait qu'on peut faire plein de prises. Les acteurs sont beaucoup moins tendus.

EN : Comment vous est venue l'histoire ?

OP : J'ai rencontré un garçon il y a quelques années qui faisait ce métier d'écouter les boîtes noires et les crash d'avion. Je m'étais toujours dit que c'était un thème éminemment cinématographique pusiqu'il s'agit de machines. C'est déjà presque quelqu'un qui fait du cinéma, qui regarde, qui écoute du cinéma. La boîte noire, au départ, c'est une cellule photographique qui enregistrait les sons. C'est donc une histoire d'homme avec une machine. A mon avis, le cinéma ça doit raconter ça.

EN : Le mélange entre l'homme et la machine est un grand débat actuellement; et ça touche justement à la spiritualité.

OP : C'est très intéressant de voir comment les pratiques génocidaires, les considérations de génisme se retrouvent; au bout de 50 ans, alors qu'on les déplore dans notre histoire, avec cette magnifique déploration sur les camps de concentration, on les accepte, on les admet à des tas d'endroits de la société et presque comme de l'avant garde. Je vois ça comme une horrible catastrophe.

EN : Qu'est ce qui vous effraie dans cet avenir ?

OP : Tout. La perte du libre arbitre, bien sûr. Et puis l'outillage incroyable : des corps avec des organes ultra-puissants. On a déjà des oreilles qui entendent très loin. Hypertrophie du corps humain, mais pour rien. Pour rien produire. On prendra de plus en plus de Viagra, mais on fera de moins en moins l'amour.

EN : Vous croyez ?

OP : Oui je crois qu'il y a une construction totalitaire. C'est une tragédie. On accèdera de moins en moins à la conscience du monde.

EN : Donc, pour vous, nous construisons un mond equi communique de plus en plus, mais pour rien.

OP : La communication est une chose qui s'invente quand la parole est morte. Les animaux communiquent très bien. Donc il y a une sorte de bestialité de la communication. On communique. On communique quoi? Est-ce qu'on sauve les Hommes en communiquant comme on peut sauver par une parole ou une parole d'amour? Non. Plus de communications ne feront pas plus de paroles d'amour. Même moins. Donc c'est une catastrophe. Ce qui, à mon avis, laissera dans un luxe suprême ceux qui auront encore l'accès au réel, ceux qui ne vivront pas entièrement virtualisés.

EN : Le réel c'est quoi ?

OP : Bah déjà tout ce qui n'aura pas forme de reproduction, c'est à dire le XXème siècle, qui est une histoire de reproduction. On reproduit, en série, les éléments du réel, dont le cinéma. Le XXIème siècle, on l'a vu, ce sera une aventure du virtuel. La reproduction en série d'un monde, c'est la repoduction d'objets de remplacement qui n'existent pas. On a encore accès à l'être par une photographie. il y aura sûrement des émergences de réunions bonnes entre les Hommes et d'accès au sens. Pourquoi pas?! Je crois en la providence. Et s'il le faut ils passeront par la catastrophe. Mais l'Homme qui pourra se promener sur la plage et avec sa propre main pourra ramasser un vrai galet poli par la mer, sera l'Homme le plus riche du XXIème siècle.

EN : Il y en a qui sauvent des galets de la Marée Noire...

OP : Comme quoi. Même si mon propos n'était pas écologiste...

EN : C'était une boutade.

OP : Nous prendrons conscience de la joie d'être en vie.

EN : Mais l'Homme aura toujours besoin de toucher, de parler...

OP : Vous êtes charmant, mais regardez, là, qu'est-ce que vous touchez, à part votre propre main, qui est réelle? Votre propre main est réelle. Le reste ? Le magnéto n'est pas réel, c'est un objet. La table est une reproduction. Désignez moi ici un objet réel.

EN : Que j'ai envie de toucher ? rien.

OP : Rien. Rien n'est humain. Tout le reste est faux. Tout le reste est reproduction. Mécanisé. Tout ce que vous touchez est de l'image. Vous ne touchez rien de réel.

EN : Comment ça se traduit pour vous au théâtre, ça ?

OP : Le théâtre c'est l'endroit où justement il y a une sorte de réeducation du geste. Le contact. On apprend à vivre. Le théâtre c'est le bois. Un objet en bois n'est pas un objet reproduit. Le théâtre c'est des planches. Je n'aime pas le théâtre technologique. J'en vois pas l'intérêt. Le théâtre c'est l'endroit où il y a une main et la parole.

EN : Pourquoi faire du cinéma, alors ?

OP : Parce que le cinéma a d'autres vertus. Il a la vertu d'être un art de masse. Quand mes spectacles réussisent je parle à 7000 personnes. Des fois j'arrive à 10 000. Avec un film comme ça, j'arriverais à 3 millions de spectateurs, avec tous les formats. Donc si il y a une parole, elle est vraiment entendue. Et puis, il y a un charme, une aura incroyable dans le cinéma même. Je ne suis pas passéiste. Je vis dans une maison du XVIIIème siècle...

EN : Ca vous change des Hôtels...

OP : Et dans les Hôtels. C'est l'Alpha et l'Oméga. Soit j'habite dans un monde de reproduction total, des hôtels les plus désincarnés possibles, et sinon dans des vieilles maisons. Il est clair que dans ces hôtels froids je suis dans le désert. Et j'aime le désert. Je ne suis pas quelqu'un qui vit mal dans son siècle. Je déteste mon siècle mais j'y vis très bien.

EN : Et cette traversée du désert nous concerne tous ?

OP : Elle est pour l'humanité, qui ne s'en rend pas compte.

Vincy / Ecran Noir.


   vincy