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Miramax/Dimensions: 2 success stories
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C h r o n o l o g i e

1979 . Robert (dit Bob) et Harvey Weistein créent Miramax Pictures. Mira est le prénom de leur mère. Max celui du père. La boîte est familiale, d'entrée de jeu.
La mission est simple: produire et distribuer des films qui sont marginalisés par le circuit commercial. Durant les premières années, Miramax se contentera de distribuer. Mais les années 80 sont cruelles, et le marché indépendant est inexistant. Au milieu des années 80, les Weinstein songent donc à produire des films pour sauver leur entreprise.

Le début des années 90 changeront la donne. Les spectateurs commencent à se lasser des productions hollywoodiennes. Miramax sort à l'époque des films de Greenaway (Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant), Jeunet-Caro (Delicatessen), Di Cillo (Johnny Suede), Keshishian (In bed with Madonna), Salvatores (Mediterraneo, Oscar du meilleur film étranger), Tarantino (Reservoir Dogs), et la Palme d'or de Soderbergh (Sexe Mensonges et Vidéo).

Le palmarès devient brillant. Découvertes venues de l'étranger ou nouveaux cinéastes révélés dans des Festivals, Miramax établit sa réputation de dénicheurs pour un marché considéré jusqu'à alors comme une niche spécialisée. A partir de 92, les recettes s'envolent, les nominations aux Oscars décollent, le petit indie devient petit studio. Miramax en profite pour créer une filiale, Dimensions films, spécialisée dans les films de genre.

The Crying game The Crying Game de Neil Jordan sort sur les écrans en 92. Oscar du meilleur scénario et 5 autres nominations, dont film, réalisateur, acteur, second-rôle masculin. Un indépendant dans la cour des grands. Le film remporte plusieurs prix à travers les Etats Unis. Si Orion s'éclipse, Miramax se met en orbite. Le film de Jordan atteint le score mirifique de 63 millions de $ de recettes au Box Office aux USA.
A cela s'ajoute les contre-chocs de l'année 93 avec notamment le succès et la reconnaissance de La Leçon de Piano, Palme d'or.
Toute la profession se demande comment une entreprise familiale va résister au système. En 1993, Walt Disney pictures rachète Miramax pour 75 millions de $.

Miramax est alors doté d'un bon cash-flow. Les Weinstein gardent leur liberté. Ils restent basés à NY sous l'oeil lointain de la souris en Californie. Et produisent de plus en plus.
En 94, succès siamois. Dimensions sort The Crow. Box Office : 51 millions de $ aux USA. Son record.
De son côté, Miramax investit sur Tarantino. 8 millions de $ pour un petit film avec John Travolta et Bruce Willis. Pulp Fiction remporte la Palme d'or à Cannes.

Pulp Fiction A la fin de l'année le film de Tarantino, aussitôt promu nouveau Scorsese américain, aura gagné le titre de meilleur film à Boston, Los Angeles, MTV, au National Board of Review, à New York, ... Il est nominé aux Spirit Awards, aux Golden Globes, aux Oscars. Le film aura conquis le monde entier: c'est le premier film de Miramax à avoir dépassé les 100 millions de $ aux USA et les 100 millions de $ dans le monde (total 213 millions de $, 27 fois son investissement!).

La même année, 94, Miramax fait un carton avec le film cubain Fraise et Chocolat, hit inattendu, dépassé au B.O. des films étrangers par le film italien Il Postino (plus grosse recette aux USA pour un film sous-titré). Woody Allen (Bullets over Broadway), Wong Kar-wai (Chungking Express), Kevin Smith (Clerks), Atom Egoyan (Exotica), Michel Blanc (Grosse Fatigue), Peter Jackson (Heavenly Creatures), P.J.Hogan (Muriel's wedding), Patrice Chéreau (La Reine Margot), Danny Boyle (Petits meurtres entre amis), Kieslowski (Trois couleurs), et Abbas Kiarostami (A travers les oliviers) sont acquis, produits et distribués par Miramax. Mélange des styles, mais surtout vocation affirmée de jouer un rôle de phare dans la création cinématographique. La plupart de ces réalisateurs sont aujourd'hui soit reconnus par des grands prix, soit devenus très populaires, et à la tête de grosses productions.
Seul faux pas: Les Visiteurs, qui devait être traduit et doublé par Mel Brooks. le film ne sortira que discrètement 3 ans plus tard.

Le Patient Anglais Le sacre aura lieu en 96 (et le final glorieux en mars 97) avec les 9 Oscars et 220 millions de $ dans le monde pour The English Patient. Mais aussi la re-sortie de Belle de Jour (6 millions de $ au B.O. en plein été) qui conduira à celle de Plein Soleil en 97 puis Les Demoiselles de Rochefort en 98.
Trainspotting confirme le talent d'une équipe très créative en devenant un film culte, un beau succès malgré le thème de la drogue, et surtout le film dont tout le monde a parlé pendant la campagne présidentielle.
Brassed Off marquera la première collaboration avec Herrman, futur primé aux Césars, et futur nominé aux Oscars avec son prochain film Little Voice, aussi produit par Harvey Weinstein.
96 c'est la suite de The Crow, Everyone says I love you (et le deal Woody Allen qui continue), les sorties US de Jane Eyre, Ridicule et de Microcosmos.
Et surtout Scream.

Scream Dimensions va alors passer du stade OVNI-joujou perso à Bob à société pour laquelle une stratégie s'impose. Scream va être le Pulp Fiction de Dimensions. Petit investissement, réalisateur connu dans le genre, futures célébrités (alors que Miramax investit sur des jeunes cinéastes mais des castings de stars).
Scream rapportera 162 millions dans le monde, dont 103 millions aux USA. 11 fois son budget. Et surtout une franchise potentielle de 3 épisodes, Craven et Williamson en deal exclusif, et une formule qui fera encore mouche en 97 (Scream 2) et 98 (H20, The Faculty).

En 1998, Miramax/Dimensions est devenu un studio à part entière. La compagnie est présente dans l'édition (livres, un futur magazine), le multimédia (un site web), la vidéo (et les DVD) et même l'Imax et les salles de cinéma.
En fait cette diversification cache une inconnue.
Les deux frères ont mis 20 ans, mais ils sont parvenus à atteindre leurs objectifs. Aujourd'hui tous les studios ont une filiale pour films indépendants (DreamWorks en a aussi une en projet). Ils peuvent sortir un de leurs films dans 2000 à 3000 salles, à égalité avec les autres studios. Ils sont reconnus par les professionnels, ont leurs Oscars à la maison, et les dollars dans les poches.
Aussi, si le marché des indépendants arrivaient en récession, ils auraient les moyens, et sûrement l'envie, de se lancer dans une autre aventure (voir le bilan).
En 98 Miramax a acquis peu de films. ils en sortiront moins en 99, et ce sont essentiellement des productions-maisons.
On sent les frès Weinstein intéressés par autre chose... D'autant qu'ils critiquent beaucoup le système actuel: concurrence efreinée, surenchère dans les prix d'acquisition, difficultés à maintenir les coûts, volonté d'être profil-bas dans des Festivals comme Telluride ou Sundance. Ça contraste beaucoup avec les discours conquérants et triomphateurs des années 94-96 où Miramax payait un million de $ pour avoir Ridicule au début du Festival de Cannes.

En fait la vraie question est: Miramax est-il un studio ou un indépendant?
Ses films coûtent parfois 40 à 60 millions de $. Weinstein deale avec Universal pour faire Shakespeare in Love. Ils sont nommés aux Oscars mais snobés par les Spirit Independant Awards...
Mais justement en sortant des films art et essai du ghetto, en les mettant au même niveau que les autres films, Miramax n'a-t-il pas déjà gagné la partie?

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