s o m m a i r e

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Chronologie, Histoire
Opinions, Organisations
La Polémique
Interview de Michel Ciment
ORGANISATIONS

Dès 1926, lors du Congrès du cinéma, il est question de la défense des intérêts de la presse cinématographique. De ses discussions naît, quatre ans plus tard la FIPRESCI, Fédération Internationale de la Presse Cinématographique.
La France n'est pas absente de cette structure, représentée par des critiquesÊ regroupés au sein de l'Association Professionnelle de la Presse Cinématographique (A.P.P.C), dont l'indépendance est compromise par ses liens avec la publicité. A ses côtés, deux autres associations se créent, celles-là complètement indépendantes ; elles se réunissent en 1945, avant de fonder, le 9 mars 1946 l'Association Française de la Critique de Cinéma. Cette association compte un président, Georges Charensol, et quatre catégories de membres :
- les actifs : qui possèdent la carte d'identité des journalistes professionnels
- les adhérents : qui n'ont pas de carte mais qui exercent une activité régulière
- les étrangers : qui résident en France mais travaillent exclusivement pour leur pays
- les honoraires : qui regroupent les anciens membres, qui n'exercent plus leur activité de critique

En 1981, l'association se transforme en un syndicat professionnel, le Syndicat Français de la Critique de Cinéma, qui a pour but de " resserrer entre ses membres les liens de confraternité, de défendre leurs intérêts moraux et matériels, d'assurer la liberté de la critique et de l'information, ainsi que la défense de l'art cinématographique ". Succédant à Georges Sadoul, Robert Chazal ou Michel Ciment,ÊFrançois Chevassu en assure actuellement la présidence : il compte plus de 200 membres.

Activités :

  • conseil juridique en cas de difficultés de l'un des membres
  • présence d'un représentant à la Commission de la carte verte (qui permet l'entrée gratuite dans les cinémas)
  • présence d'un représentant du Syndicat au jury de la Caméra d'or au Festival de Cannes
  • participation, dans le cadre de la FIPRESCI, à des jurys dans les festivals du monde
  • attribution annuelle des Prix de la critique
  • organisation de la Semaine de la critique au Festival de Cannes

    Prix et créations
    En 1947, l'AFCC crée le Prix Méliès, décerné chaque année au meilleur film français. Ce prix honorifique est complété en 1964 du Prix Moussinac (du nom de Léon Moussinac, décédé cette année là), attrinué au meilleur film étranger présenté en France.
    En 1950, c'est à l'AFCC que l'on doit la création du premier cinéma Art et Essai, dns une salle dont l'association assurait gratuitement la programmation. En trois ans, son succès fait florès. On sait aujourd'hui l'importance que revêt pour certains cinéma le classement en salle Art et Essai.
    En 1962, l'AFCC organise une Semaine Internationale de la critique au Festival de Cannes. 7 oeuvres y sont présentés, sélectionnées parmi des premiers ou deuxièmes longs métrages. A noter enfin : l'intervention de l'AFCC en 1958 pour empêcher un accord publicitaires/rédacteurs en chef qui visait à supprimer une critique négative d'un film quand un placard publicitaire du même film était publié dans le journal.

  • titres de journaux
      OPINIONS PERSO

      Lucien Wahl (Cinéa, 1925) : " Qu'est ce que la critique cinématographique ? Je crois qu'il ne peut s'agir que de critique des films avec commentaires sur des principes générauxÉIl n'y a pas de règles ".

      Michel Aubriant : " La France compte 40 millions de critiques de cinéma en puissance et dix mille en exercice. Ouvrez au hasard n'importe quelle publication, " Nudisme et santé ", " La vie des pavillons ", " Le courrier du meuble ", vous y trouverez à coup sûr une rubrique du cinéma. Il y a toujours à caser quelque nièce (qui n'a pas réussi son bachot) ".

      Henri Langlois : " Si le verbe de Louis Delluc fut l'âme du cinéma français, l'âme d'André Bazin a fait de lui le Delluc de demain, la conscience d'une génération ".

      Jean-Luc Godard : " Et encore, ne nous plaignons pas : à côté des autres, la critique européenne est un aréopage de génies ".

      Fritz Lang : " Tout le monde a le droit de critiquer ".

      Ingmar Bergman : " Laisser critiquer un film par un spécialiste de la littérature me paraît aussi peu raisonnable que de confier le compte rendu d'une exposition de peinture à un critique musical ou celui d'une nouvelle pièce à un reporter de football ".

      François Truffaut (Arts, 1957) : " La critique , en ce qui concerne le cinéma, n'est pas une profession ni un même métier, tout juste un expédient. Je n'ai jamais entendu un petit garçon déclarer : " quand je serai grand, je serai critique "ÉSi l'exercice de la critique est admissible, c'est à condition de le considérer comme un job provisoire, un stade transitoire ".

      Pierre Marcabru : " La seule chose que je sais de la critique cinématographique, c'est qu'elle ne sert à rien ".

      Jean Collet : " La critique de cinéma est la seule rubrique d'un journal où n'importe qui peut écrire n'importe quoi sans la moindre compétence ".

      Patrice Leconte (Le Nouvel Observateur, 1997) : " Je pense que la critique n'a aucun effet, ni positif, ni négatif, sur les films qui ont l'ambition de toucher le public populaire. En revanche, il est certain que des films ont besoin d'être découverts, défendus, éclairés par la critique, sans laquelle personne n'irait les voir ".

      Edouard Molinaro (Le Nouvel Observateur, 1999) : " Si j'avais dû me soucier de la critique, je me serais suicidé plusieurs fois ".

      Catherine Corsini (Le Nouvel Observateur, 1999) : " Je considère les critiques comme des metteurs en lumière ".

      Bertrand Tavernier (Libération, décembre 1999) : " Comme l'a dit Etiemble, un bon critique doit toujours garder dans la tête qu'il se trompera au moins cinquante fois sur cent, ça modifiera sa façon d'écrire ", et " Tout film, comme tout être humain, doit être présumé innocent ".

      Catherine Breillat (Libération, novembre 1999) : " Les critiques négatives mettent les cinéastes dans une situation étrange parce qu'ils ont le sentiment d'y être jugé, alors que faire un film, ce n'est pas commettre un crime. En plus, il n'y a pas d'appel ! La personne qui est critiquée devrait pouvoir répondre, mais ce n'est pas admis ".

      Pascal Mérigeau (Télérama, décembre 1999) : " Une critique, aussi brillante soit-elle, représentera toujours moins de travail qu'un film, aussi mauvais soit-il. Mais d'autre part, le type qui a fait un film, eh bien, on ne lui a rien demandé ".

      Claude Miller (novembre 1999) : " Oui, la liberté de la presse est sacrée, oui la liberté est sacrée. Sauf quand les imbéciles ou les salauds l'exercent. La liberté des imbéciles, cela donne au moindre mal l'aveuglement ou le snobisme. La liberté des salauds, cela donne au pire le fascisme, la barbarie, les crimes intégristes, le totalitarisme. Le vrai débat ouvert par Patrice Leconte ne porte pas, à mon avis, sur " la " critique. Il porte sur le fait de savoir si certains critiques sont ou non des imbéciles ou des salauds ".


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