Oscars: 819 votants de plus, dont la moitié non américains

Posté par vincy, le 4 juillet 2020

819 personnalités ont été invités par l'Académie des Oscars. Au total, le nombre de votants atteint les 9 300 membres. Toujours dans sa logique d'ouverture internationale et de diversification de son collège électoral, les nouveaux membres sont à 45% des femmes, 36 % issus des minorités et surtout 49 % ne sont pas américains. Les nouveaux membres proviennent de 68 nationalités différentes, dont la France qui envoie un contingent de 35 personnes de tous métiers.

Désormais, avec 3179 membres, il y a un tiers de femmes votantes dans les 17 catégories, contre un quart il y a cinq ans. Les non-blancs ont triplé passant de 554 en 2015 à 1787 en 2020, soit près d'un votant sur cinq. Quant aux non-américains, ils sont désormais 2100 étrangers, soit trois fois plus en cinq ans.

Cela amènera forcément à des changements structurels sur les nominations, avec davantage de films internationaux nommés dans diverses catégories, et des choix sans doute moins grand public.

Le cru cannes 2019 en vedette

Côté français, on notera les récents nommés aux Oscars comme Jérémy Clapin et Ladj Ly. Mais aussi l'arrivée de Thierry Frémaux, directeur général de Cannes, et de nombreuses personnalités fidèles, révélées ou sacrées à Cannes comme Mati Diop et Adèle Hanel, ou encore Rosalie Varda. De nombreux producteurs ont aussi été conviés: Toufik Ayadi, Christophe Barral, Bénédicte Couvreur, Jean Labadie, Jean-François Le Corre, Damien Megherbi, Justin Pechberty et Marc du Pontavice.
C'est la catégorie réalisateur qui accueille le plus de français: outre Ly, Diop et Clapin, il y a Bruno Collet, Jean-Loup Felicioli, Alain Gagnol, Delphine Girard, Yves Piat, Nicolas Philibert, et Yolande Zauberman, césarisé cette année avec son documentaire M.
Les autres invités sont scénaristes (Giordano Gederlini, Alexis Manenti), monteurs son (Katia Boutin, Julien Lacheray, Anne Le Campion), ingénieurs du son (Cyril Holtz, Jean Umansky), monteur (Benjamin Massoubre), costumière (Caroline de Vivaise), cascadeur (Dominique Fouassier), directrice de casting (Leïla Fournier), ou dans le marketing (Emmanuelle Castro, Olivier Mouroux, Béatrice Wechsberger).

Cosmopolite et éclectique

Sinon, on soulignera les arrivées (et la confirmation de Venise et Cannes comme pourvoyeurs de talents) de Yalitza Aparicio (Roma), Awkwafina, Lee Jung-Eun, Choi Woo-Shik, Park So-Dam et Jang Hye-Jin (Parasite), Ana de Armas, Pierfrancesco Favino (Le traitre), Eva Longoria, George MacKay, Ben Mendelsohn, Florence Pugh, John David Washington, Olivia Wilde, Constance Wu, Zhao Tao, Levan Akin, Ari Aster, Ici?ar Bolla?in, Cristina Comencini, Terence Davies, Robert Eggers, Samira Makhmalbaf, Matt Reeves, Michael Nyman, Bernie Taupin, Zeynep O?zbatur Atakan (producteur des films de Nuri Bilge Ceylan), Michel Franco, ou de Luis Urbano (producteur des films de Miguel Gomes).

Une affaire de famille et Burning couronnés aux Asia Pacific Screen Awards

Posté par vincy, le 29 novembre 2018

Deux films cannois ont été sacrés aux Asia Pacific Screen Awards (APSA). Une affaire de famille de Kore-eda Hirokazu, Palme d'or au festival de Cannes, a reçu le prix du meilleur film, tandis que Burning de Lee Chang-dong a été distingué d'un Grand prix du jury.

Le prix de la mise en scène a aussi couronné un film de la compétition cannoise en récompensant Nadine Labaki pour Capharnaüm, tout comme le prix de la meilleure actrice, décerné à Zhao Tao pour Les éternels.

Une affaire de famille était aussi nommé pour la réalisation et le scénario. Le film a reçu d'autres prix depuis son sacre cannois: meilleur film à Denver, prix du jury de l'International Cinephile Society, Meilleur film étranger au National Board of Review, Meilleur film étranger à Munich, prix du public à Oslo et Vancouver.

La cérémonie a eu lieu à Brisbane en Australie. Les APSA priment des films de pays aussi différents que l'Inde, la Turquie, l'Indonésie, ou l'Australie.

Tous les lauréats

Jia Zhangke se lance dans un thriller mélodramatique

Posté par vincy, le 28 juin 2017

jia zhangke tao zhao

Money and Love, titre provisoire, sera le prochain film du cinéaste chinois Jia Zhangke. Coproduit par le français MK productions (MK2), le japonais Office Kitano et les chinois X Stream Pictures (cofondée par le réalisateur), Shanghai Film group et Huanxi Media Group, le budget est évalué à 6,4 millions d'euros.

Comme pour son précédent film, Mountains Mays Depart, Jia Zhangke inscrit son récit sur une longue durée et dans différentes régions. De 2001 à 2016, de Datong, dans la province de Shanxi, à celle de Sichuan,il racontera trois moments de la vie d’une femme, interprétée par sa muse Zhao Tao, amoureuse d’une figure de la pègre, dans la Chine moderne. Zhao Tao incarnera Qiao, une jeune et jolie danseuse qui tombe amoureuse de Bin. Mais au cours d'un combat entre bandes rivales, Qiaio, pour protéger son chéri, tue quelqu'un. Elle est alors jugée et emprisonnée pour cinq ans. A sa sortie de prison, elle cherche Bin afin de prendre un nouveau départ.

Ce film combine la fiction et l’enregistrement du réel. Il est chargé de la vie de l’homme que je suis désormais à 46 ans. Il raconte une histoire tragique, mais sans larmes” explique le cinéaste. Jia Zhangke évoque son projet comme une histoire d'amour épique et un thriller.

Le film est prévu pour une sortie en 2018.

Cannes 2015: Qui est Zhao Tao ?

Posté par MpM, le 20 mai 2015

zhao taoL'actrice chinoise Zhao Tao ne se destinait pas au cinéma, mais à la danse, qu’elle a pratiqué durant toute sa jeunesse. Devenue professeur à l’université, elle rencontre le réalisateur Jia Zhang-ke par hasard lors du casting pour Platform. A la recherche d’étudiantes, il décide finalement de lui proposer le principal rôle féminin. C’est le début d’une collaboration (et d’une histoire d’amour) qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui.

Ensemble, ils se font l’écho d’une jeunesse désenchantée et paumée (Plaisirs inconnus, 2002), explorent l’univers confiné d’un parc d’attractions, métaphore d’une Chine aux apparences trompeuses (The world, 2004), dénoncent les victimes collatérales du "miracle économique" (Still life, 2006), témoignent encore et toujours des impacts de la transformation de l’économie planifiée à l’économie de marché à travers le démantèlement d’une cité ouvrière modèle (24 city, 2008) ou des bouleversements de la ville de Shanghai (I wish I knew, 2010), et n’en finissent plus de dénoncer les injustices et la colère qui monte dans une société où la violence semble le dernier recours (A touch of sin, 2013). Cette année, ils sont de retour à Cannes, où la majorité de leurs films ont été présentés, avec un nouveau projet intitulé Mountains May Depart, en course pour la Palme d’or.

Mais si Zhao Tao, de son propre aveu, « s’arrange » pour participer à tous les projets de son mari, elle mène aussi de son mieux une carrière parallèle. On l’a notamment vue dans Dada de Yuan Zhang, Ten thousands waves d’Isaac Julien aux côtés de Maggie Cheung ou La petite Venise d’Andrea Segre, qui lui a valu un prix d’interprétation au Festival de Venise.

D’après Jia Zhang-ke, la principale qualité de Zhao Tao serait de se "fondre" dans les lieux où elle évolue, si bien qu’elle donne toujours l’impression d’appartenir réellement à ce lieu et non d’y être "une touriste". Elle est également pour lui une source d’inspiration, à la fois pour les idées qu’elle apporte sur le tournage, et pour les expériences personnelles dont elle peut nourrir ses personnages. Elle a par exemple travaillé dans un parc d’attractions comme celui qui apparaît dans The world, et avait déjà expérimenté la sensation pesante de répétition infinie qui y règne et que retranscrit le film.

Muse, collaboratrice et comédienne chevronnée, Zhao Tao prouve ainsi triplement, s’il en était besoin, qu’elle n’est pas seulement "la compagne de" mais bien une artiste à part entière. Que l’on rêve juste de voir plus souvent à l'écran.