Rencontre vidéo avec les acteurs de Vénus noire (2)

Posté par MpM, le 26 octobre 2010

Lors de leur passage à Venise, où le film Vénus noire était en compétition, Yahima Torres, Olivier Gourmet et André Jacobs nous ont accordé un entretien sur la terrasse (légèrement bruyante) d'un hôtel du Lido.

Chacun a évoqué l'expérience particulière d'un tournage avec Abdellatif Kechiche : improvisation des séquences-clef, caméra au plus près des personnages, scènes étirées à l'infini comme pour mieux en capter la vérité...

Rencontre avec des acteurs détendus et souriants, à l'opposé de leurs personnages, quelques heures à peine avant la projection officielle du film.

Rencontre vidéo avec les acteurs de Vénus noire (1)

Posté par MpM, le 26 octobre 2010

Lors de leur passage à Venise, où le film Vénus noire était en compétition, Yahima Torres, Olivier Gourmet et André Jacobs nous ont accordé un entretien sur la terrasse (légèrement bruyante) d'un hôtel du Lido.

Chacun a évoqué son expérience, sa vision du métier et de ses limites, mais aussi le challenge qu'a représenté le film d'Abdellatif Kechiche.

Rencontre avec des acteurs détendus et souriants, à l'opposé de leurs personnages, quelques heures à peine avant la projection officielle du film.

Venise 2010 (vidéo) : jour 7 – Alex de la Iglesia, Ben Affleck, et l’équipe de la Venus noire

Posté par kristofy, le 10 septembre 2010

Venise 2010 : 3 questions à Yahima Torrès pour Venus noire

Posté par MpM, le 9 septembre 2010

Abdellatif Kechiche, fidèle à sa réputation de découvreur de talent, offre à Yahima Torrès le rôle exigeant et complexe de Sarah Baartman, connue sous le nom de "Venus Hottentote". Quasi muette, la jeune femme est un masque de douleur et de dignité pendant les 2h39 éprouvantes que dure le film. Une performance qui mérite amplement le prix de la révélation féminine.

EN : Avez-vous hésité à accepter un rôle aussi délicat et exigeant que celui-là ?
Yahima Torrès : Non. C'est vrai, c'est un rôle qui demande beaucoup. On doit tout donner car c'est un rôle lourd à porter... mais c'est tellement important de raconter cette histoire ! C'est une grande responsabilité parce que c'est une vraie histoire. Il faut être respectueux de chaque détail de ce que l'on va raconter. Quand on en a parlé avec Abdel, quand il m'a dit que j'avais le rôle, pour moi c'était un honneur. Je n'ai pas hésité, au contraire j'ai toujours été positive. On était en confiance tous les deux dès le début. Je n'ai pas eu peur ! Même quand il m'a demandé de prendre du poids, de couper mes cheveux, je n'ai jamais hésité. Au contraire ! Quel comédien ne serait pas content de jouer ce personnage ?

EN : Comment s'est passée la préparation du film ?
YT : D'abord, c'était avec Abdel. Il m'a parlé du projet, m'a raconté l'histoire. Il m'a appris à chercher mes émotions. Et puis pour ma préparation plus spécifique, il y avait aussi beaucoup de gens autour de moi : ma professeur d'afrikaners, un prof de danse, un prof de théâtre pour continuer ma formation. Il y avait aussi la résistance physique de mon corps à travailler, pour ne pas l'abimer. Notamment les muscles. Le fait de connaître son histoire m'a aussi permis de m'approprier le personnage. Même si elle ne parlait pas beaucoup, Sarah était quelqu'un de très mystérieux, d'intelligent. C'était elle, l'humaine, pas ceux qui la regardaient. Je savais qu'il y avait des scènes qui seraient dures à tourner. L'ambiance du tournage était tellement conviviale, il y avait un tel respect entre tous les acteurs, une vraie communication... que cela m'a servi de soutien. Même si c'était mon premier tournage, je me suis sentie familiarisée avec tout le monde. J'ai parlé avec Abdel des scènes de nudité. On a beaucoup travaillé tous les deux. Mon point de vue c'est celui du cinéma, il ne faut pas se sentir blessée. Au contraire, on va faire connaître Sarah. Je lui prête mon corps pour faire connaître son histoire. Sur le tournage, je n'ai jamais été blessée psychologiquement. Même si son histoire me touche, en tant qu'être humain, parce qu'elle est triste. SOn voyage en Europe, le fait qu'elle perde ses enfants... Je me suis beaucoup préparée pour transmettre le mieux possible le message aux spectateurs.

EN : Dans le film, il y a l'idée qu'un artiste doit tout donner pour son art. Etes-vous d'accord ?
YT : Si l'on parle en général, oui. Le métier de comédien, c'est suivre le projet d'un réalisateur. Une histoire, un message, quelque chose qu'il veut transmettre au public. Tout ce qu'on aime en tant qu'acteur (maintenant je peux dire "on" !) dans ce métier, c'est de se vider pour s'approprier une autre personnalité. Il faut être capable de jouer des rôles différents, ou tout ce qu'un réalisateur peut demander. Les comédiens sont les passeurs de l'idée du réalisateur vers le public. Alors, oui, je pense qu'il faut tout donner. Surtout pour ce rôle. Pour moi c'était comme une école. Je me suis laissée aller. J'avais confiance en Abdel. Bien sûr, des fois j'étais fatiguée. On voit bien dans le film que ce sont des scènes dures, ça fatigue à la fin de la journée, mais ça c'est normal, ça arrive ! C'est tout, le reste, ça allait.