Xavier Beauvois réunit Nathalie Baye et Laura Smet

Posté par vincy, le 19 septembre 2016

Mère et fille. On les avait appréciées dans la série Dix pour cent, où Nathalie Baye, la mère, s'engueulait avec Laura Smet, la fille. Xavier Beauvois les réunit dans Les gardiennes, en tournage depuis un mois dans le Limousin. Outre Baye et Smet, le casting comprend aussi Iris Bry, Olivier Rabourdin, Cyril Descours et Mathilde Viseux.

C'est la troisième fois que Nathalie Baye tourne avec Xavier Beauvois, après Selon Mathieu en 2000 et Le petit Lieutenant en 2005. Mais c'est la première fois que l'on verra l'actrice jouer avec sa fille sur grand écran.

Les Gardiennes est une adaptation du roman d'Ernest Pérochon (qui fut primé par le Goncourt en 1920), publié en 1924. Le récit se déroule en 1915, en pleine première guerre mondiale. Les hommes sont partis sur le Front et les femmes doivent garder les fermes. Dans le livre, Hortense Misanger, 58 ans, s'occupe de son exploitation dans la Vienne, aidée par une employée de la ville voisine, Francine, fille de l'assistance qu'elle vient d'engager pour la seconder, tandis que sa fille, Solange refuse de se soumettre à l'autorité maternelle. La bonne entente entre Francine et Hortense créé des tensions avec Solange et il faudra, un jour ou l'autre, faire un choix.

Le film est produit par Sylvie Pialat (Les films du Worso) et sera distribué par Pathé. Notons que Michel Legrand signe la musique. Un prétendant pour le prochain festival de Cannes?

Cabourg 2015: hommage à Michel Legrand, jazzman pour la Nouvelle Vague et Hollywood

Posté par kristofy, le 15 juin 2015

Le compositeur Michel Legrand, compagnon musical du cinéaste Jacques Demy, a reçu 3 Oscars, un Golden Globe, un Bafta, 5 Grammy Awards. Un palmarès impressionnant pour celui qui a signé plus de 200 musiques pour des films…

Nouvelle vague

Avant le cinéma, Legrand avait déjà dépassé de loin les frontières de la France quant à 25 ans, il était un jazzman célèbre vendant des millions de disques (I Love Paris, Holiday in Rome, Legrand in Rio…). Particulièrement doué et précoce, entré au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 1942, sur dérogation, à 10 ans, il a composé ses premières musiques de films à 30 ans: pour Jean-Luc Godard (Une femme est une femme, Vivre sa vie), pour Agnès Varda (Cléo de 5 à 7), et bien entendu pour Jacques Demy : Lola, La baie des anges, Les Parapluies de Cherbourg (Palme d’or à Cannes), Les Demoiselles de Rochefort, Peau d'âne

Hollywood

Sa contribution au cinéma à tant de films durant plus de cinquante ans donne le vertige: Eva de Joseph Losey, Le Joli Mai de Chris Marker, Une ravissante idiote d'Édouard Molinaro, La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau, L'Affaire Thomas Crown de Norman Jewison, La Piscine de Jacques Deray, Un château en enfer de Sydney Pollack, Les Hauts de Hurlevent de Robert Fuest, Un été 42 de Robert Mulligan, Breezy de Clint Eastwood, F for Fake d'Orson Welles, Atlantic City de Louis Malle, James Bond-Jamais plus jamais d'Irvin Kershner, Yentl de Barbra Streisand, Prêt-à-porter de Robert Altman…

Cabourg

Le festival du film de Cabourg a donc rendu hommage à Michel Legrand avec la projection de 3 films, pas forcément emblématiques, font entendre la diversité de ses talents : Les Uns et les Autres de Claude Lelouch en 1981 (il a mis en musique plusieurs de ses films), La Rançon de la gloire de Xavier Beauvois (sa dernière bande-originale), et surtout le rare Cinq jours en juin qui est à la fois scénarisé et réalisé par Michel Legrand en 1989. Il a donc reçu de Cabourg un Swann d’Or Coup de cœur, entouré de sa compagne Macha Méril, de Claude Lelouch, de Xavier Beauvois et de la chanteuse Natalie Dessay.

Film autobiographique

Dans Cinq jours en juin (1989) il passe pour la première et dernière fois derrière la caméra et met en scène des souvenirs de sa jeunesse, surtout ceux de sa mère. Le film débute avec un Michel Legrand jeune adolescent de 15 ans (dans la réalité il en avait douze), incarné par Matthieu Rozé, qui gagne le 1er prix au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, en allant au bistrot avec sa mère pour fêter ce prix. Mais c’est un autre évènement qui s’est produit ce 6 juin 1944: la nouvelle d’un débarquement allié en Normandie. « J’ai réalisé ce film en hommage à ma maman, et j’ai eu l’actrice idéale avec Annie Girardot : sa voix grave et son côté femme-homme correspondait bien, physiquement elle ressemblait vraiment à ma mère. » Avec sa mère, ils décident de quitter Paris pour rejoindre leur famille en Mayenne mais, faute de train, ils feront le trajet en vélo en compagnie d’une inconnue (Sabine Azéma) avec qui ils vont vivre quelques aventures… Sur la route, ils vont croiser des convois de véhicules allemands et des pont détruits les obligeant à des détours, ils passeront une nuit dans un hôtel qui sera bombardé et une autre sur la paille d’une grange, ils seront aussi retenus par des nazis et pris dans une attaque des avions américains… Cinq jours en juin raconte autant la grande histoire de la fin de la guerre en 1944 que l’histoire personnelle (en partie romancée) de Michel Legrand et de sa mère (et l’abandon du père), le tout émaillé de plusieurs séances de piano.

Ses chansons ont récemment été chantées par la soprano Natalie Dessay (le disque Entre elle et lui), une collaboration qui a entrainé la création du spectacle Les Parapluies de Cherbourg - Version Symphonique (dont le dvd/bluray est sorti en mai). Enfin, pour ceux qui veulent en savoir plus sur le musicien, Michel Legrand se raconte lui-même dans sa biographie Rien n’est grave dans les aigus, parue il y a deux ans.

Saint-Jean-De-Luz 2014: des amis, des ennemis et une revanche sur soi

Posté par cynthia, le 9 octobre 2014

Cannes, Deauville, Annecy et après? Les médias du septième art n'ont d'yeux principalement que pour ces deux festivals de cinéma. On oublie la multitude de bons festivals provinciaux - Angoulême, Dinard, Arras, Vesoul, La Rochelle, ...- qui animent les régions, et offrent souvent des films en avant-première qui atteignent rarement les salles autour. Les médias nationaux ne s'y intéressent que s'il y a des vedettes ou un événement spécifique, ponctuellement.

Cette "mésinformation" conduit à de grandes injustices. Parfois certains succès en salles ont connu leurs débuts dans ces festivals. Sans fanfare, mais avec un ou deux prix, la reconnaissance du public. Comme un screen-test improvisé et non représentatif. Depuis lundi, le Festival international du film de Saint Jean de Luz, qui a longtemps été connu sous le nom du Festival des jeunes réalisateurs, montre des oeuvres radicalement différentes à un public curieux et critique (lire notre article sur le jury et la programmation de cette année).

Entre quelques promenades sur la plage et quelques morceaux de fromage basque, on s'assoit dans les belles salles du Sélect, jury, public, journalistes et notables mélangés.

Jour 1, 17h30: L'aventure commence avec un premier film signé Stéphane Demoustier: Terre Battue. L'histoire d'un père au chômage qui va devoir défier les désillusions actuelles afin de retrouver un travail tout en encourageant son fils, déjà extrêmement motivé, à tâter de sa raquette pour devenir le prochain Nadal. Par la puissance des personnages, le film nous plonge dans l'enfer du désespoir lié à la passion destructrice de permettre à nos rêves de devenir réalité. Tout ceci est agrémenté par une relation père/fils ardente que rien ne ternie même jusqu'au triste verdict final.

En fait, Terre Battue raconte une certaine France, que l'on connaît trop bien. La perte d'un emploi par une entreprise qui vous trouve un peu trop vieux pour continuer. Une pression médiatique sur nos jeunes adolescents à devenir les meilleurs, les plus riches, les plus connus quitte à ne plus être eux-mêmes. Déroutant, un premier film qui ne laisse pas de marbre. Sortie en France le 17 décembre.

20h30: Le film d'ouverture est La rançon de la gloire de Xavier Beauvois, président de ce jury et amateur de pêche dans l'océan le matin. Benoît Poelvoorde et Roschdy Zem campent le rôle des deux malfaiteurs qui dans les années 70 ont volé le cercueil de Charlie Chaplin contre une rançon. Non ce n'est pas une blague, il s'agit d'un fait réel, il y a vraiment deux cinglés qui ont volé le cercueil de la légende du cinéma muet pour de l'argent. Mais pourquoi avaient-ils commis un acte aussi abominable? C'est ce que Xavier Beauvois s'est demandé en lisant un article à ce sujet il y a quelques années. «Je voulais montré justement ce qui aurait pu motiver ces deux kidnappeurs!»
C'est ainsi que le réalisateur nous pousse dans le quotidien de deux hommes que la société a marginalisés. Deux immigrés (algérien et belge) qui se serrent les coudes pour survivre et offrir une vie décente à la fille de l'un deux, pendant que sa femme souffre à l'hôpital faute d'une opération coûteuse. Au même moment la légende Charlie Chaplin s'éteint et se fait enterrer à quelques mètres de chez eux. Drôle, loufoque, mélancolique mais un peu trop longue, cette comédie, un peu longue, a plu grâce à son excellente mise en scène et son originalité. Sortie en France le 7 janvier 2015.

Jour 2, 15h: Premier film du réalisateur français de sang mais anglais d'éducation, Yann Demange. Avec 71', le jeune cinéaste signe une fresque magistrale sur le conflit dont la ville de Belfast a été le théâtre en 1971. Gary, campé par le plus que talentueux anglo-irlandais Jack O'Connell Skins, 300, Les points contre les murs) est une jeune recrue anglaise envoyée à Belfast pour calmer les ardeurs d'une ville en plein chaos où catholiques et protestants se livrent bataille. Lors d'une simple patrouille, son unité est prise en embuscade, Gary se retrouve seul. C'est là que le cauchemar commence autant pour lui que pour nous. Blessures, trahisons et autres fausses illusions, Gary ne sait plus vers quel saint se vouer: tout le monde peut être une menace même ceux qu'il soupçonnait le moins. Le tout en 24 heures chrono.
Métaphore cruelle mais néanmoins réelle sur la bêtise des conflits et des guerres: il n'y a pas de gagnants mais seulement des perdants, il n'y a pas de gentils mais juste des cyniques et illuminés aveuglés par leur propre soif de contrôle et de pouvoir. Une scène d'explosion, en plan séquences, spectaculaire pose une question essentielle «pour qui se bat-on déjà?». Porté par un acteur fulgurant et dont la présence illumine l'écran même sans aucune réplique, on est en apnée durant tout le film jusqu'au dénouement final, qui excède le spectateur. Applaudissements fougueux des spectateurs à la fin de la projection. Sortie en France le 5 novembre.

17h30: Après un film d'action comme '71, rien ne vaut une petite comédie romantique pour adoucir les spectateurs, n'est-ce pas? Jessie & Zibby (ou en anglais Liberal Arts) est le second film de Josh Radnor alias Ted dans la série How I met your mother. Jessie est un trentenaire qui ne veut pas grandir. Sur son chemin, il rencontre Zibby (la sublime Elizabeth Olsen) qui elle veut déjà être une grande. En quelques minutes, il succombe à son charme mais ne pense jamais la revoir. Jusqu'à ce qu'il participe à une soirée grâce à son pote spirituel Zach Efron. Dès lors le voilà perturbé. Il a 35 ans, elle en a 19, autant dire que c'est compliqué. Même s'ils s'entendent très bien, leur différence d'âge se fait sentir: elle lit Twilight, lui trouve ça ridicule.
Plus qu'une histoire d'amour, ce couple est une révélation universelle pour chacun de nous. Ajoutez à cela l'histoire adjacente d'un vieux professeur talentueux contraint de partir en retraite et on s'interroge alors sur la peur de vieillir, celle d'être trop jeune, on encore l'appréhension d'un avenir qui passe bien trop vite. Filmé comme un film d'auteur, cette comédie donne le baume au cœur et le vague à l'âme. On en sort en véritable guimauve. Pas encore de date de sortie en France.

20h30: Ovni cinématographique: Los tontos y los estupidos de Roberto Caston. Faute de moyens, le réalisateur tourne son histoire dans les studios d'un enregistrement et sans le vouloir y trouve originalité. Il fait dérouler son histoire abracadabrante à travers les répétitions de ses acteurs, plongeant ainsi le spectateur dans un univers authentique qui manque cruellement au cinéma français en général. Car le film ne repose pas sur des lieux, des effets-spéciaux et que sais-je encore mais il se fonde sur le jeu de ses personnages, tous enivrés par leurs défauts: la ménagère délaissée par son mari et attirée par l'étudiant français qui vit chez elle, la jeune caissière qui s'occupe de sa maman malade, le jeune homosexuel qui cache sa séropositivité à ses proches par peur d'attiser la pitié...tant de personnalités attachantes et si proche du réelle que je me suis imaginée dans un théâtre durant quelques prises. Pas encore de date de sortie en France.

Jour 3, 17h30: Max et Lenny de Fred Nicolas est l'histoire de Max, jeune délinquante de cité qui se réfugie dans le rap pour oublier son quotidien. Un soir elle rencontre Lenny, jeune congolaise sans papier et non moins extrêmement souriante. Une belle amitié va naître.
Et quelle amitié! On pouvait presque croire à un happy end lesbien façon La Vie d'Adèle. Mais ici pas de scène de sexe ou de baisers langoureux. Leur amitié est tellement fusionnelle que ces deux âmes sœurs sont aussi deux soeurs de cœur. Deux jeunes filles délaissées par la société qui vont tenter de s'en tirer à coup de rébellion personnelles et de rimes. Un petit conte de quartier émouvant (oui j'ai versé ma larme) et dans l'air du temps. Pas encore de date de sortie en France.

Le Festival de Saint-Jean-de-Luz fait peau neuve

Posté par vincy, le 17 septembre 2014

affiche saint jean de luz 2014Après 18 éditions sous le nom du Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz, on change tout, de l'organisation à la charte graphique.

Le 1er Festival International du film de Saint-Jean-de-Luz, toujours dirigé par Patrick Fabre, se déroulera du 6 au 11 octobre: 10 longs métrages (dont 6 avant-premières françaises) et 8 courts métrages seront en compétition.

Le jury, présidé par le réalisateur-scénariste-acteur Xavier Beauvois, représentera tous les métiers du cinéma: les comédiennes Marie Kremer et Michèle Laroque, la réalisatrice Stéphanie Murat, le compositeur Alex Beaupain, l'écrivain et réalisateur Laurent Bénégui et le chef opérateur Christophe Offenstein.

Un mois après Venise, La rançon de la gloire, dernier film de Xavier Beauvois, sera présenté en ouverture. Les souvenirs, d'après le roman de David Foenkinos, réalisé par Jean-Paul Rouve, fermera les festivités.

La compétition opposera Terre Battue de Stéphane Demoustier (avec Olivier Gourmet et Valéria Bruni-Tedeschi), '71 de Yann Damage (Royaume Uni), qui sera aussi à Dinard, Jesse and Zibby de Josh Radnor (Etats-Unis), Los Tontos y los estupidos de Roberto Caston (Espagne), Max & Lenny de Fred Nicolas, Le dernier coup de marteau d'Alix Delaporte (l'acteur Romain Paul a d'ailleurs été primé à Venise), Lena de Jan Schomburg (Allemagne), L'Oranais de Lyes Salem (récompensé à Angoulême), Bébé Tigre de Cyprien Val et Respire de Mélanie Laurent, remarqué à la Semaine de la critique à Cannes.

Enfin, deux Masterclass sont prévues, l'une sur l'écriture d'un scénario l'autre sur l'évolution de la presse cinéma.

Le CNC confirme la 2e édition du Jour le plus court le 21 décembre 2012

Posté par vincy, le 25 mai 2012

La première édition du Jour le plus court, le 21 décembre dernier, avait séduit 1,5 million de participants. Le CNC, lors d'un déjeuner entre les différents partenaires de l'événement hier midi à Cannes, a lancé la deuxième édition.

Plusieurs parrains encadreront la manifestation : Xavier Beauvois, Jamel Debbouze, alérie Donzelli, Aïssa Maïga, Firmine Richard, Julie Gayet et Kyan Khojandi.

A noter que cette année, Le jour le plus court s'exportera dans plusieurs pays, dont la Chine.

Valéria Bruni-Tedeschi déballe ses histoires de famille

Posté par vincy, le 22 mars 2012

Il y a moins d'un mois, Valéria Bruni-Tedeschi a donné le premier clap de son troisième film, Un château en Italie. Un film très autobiographique, co-écrit avec Noémie Lvovsky et Agnès de Sacy. Le tournage se poursuivra cet été.

Produit par SBS prodictions, et ARTE France Cinéma, Un château en Italie s'inspire en effet de l'histoire de la famille de la réalisatrice (et donc de celle de sa soeur, Carla Bruni-Sarkozy). Il s'agit de la vie d’une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne exilée en France pendant les années de plomb pour fuir les Brigades rouges italiennes.

Valéria Bruni-Tedeschi sera aussi devant la caméra, aux côtés de sa propre mère, Marisa Borini, de son compagnon (s'ils sont toujours ensemble) Louis Garrel, mais aussi de Xavier Beauvois (réalisateur de Des hommes et des Dieux), Céline Sallette (L'Apollonide) et André Wilms (Le Havre)

L'actrice a déjà réalisé Il est plus facile pour un Chameau… (prix Louis Delluc du meilleur premier film en 2003) et Actrices (Prix spécial du jury Un Certain Regard au Festival de Cannes en 2007).

2011 – février : Des Hommes et des Dieux sanctifiés aux Césars

Posté par vincy, le 26 décembre 2011

25 février 2011. 11 nominations et 3 récompenses à l'issue des 36e César : Des hommes et des dieux repart avec le titre de meilleur film, en plus de deux trophées pour Michael Lonsdale et la chef opérateur Caroline Champetier. L'année 2010 avait été celle des films porteur de foi  (Un poison violent, Qui a envie d'être aimé?). le sacré séduisait en ces temps de crise (économique) et de doute (sur le pouvoir). Les Français avaient sans doute besoin d'une histoire de solidarité et de don de soi. Xavier Beauvois réalise un film dans l'air du temps, permettant la communion des 3,2 millions de spectateurs qui ont suivi les critiques souvent très favorables au film. Juste avant les César, le film est sorti, avec succès, en DVD, conjointement à la publication d'un livre sur le massacre de Thibérine.

Tout le bilan 2011

16ème cérémonie des Prix Lumières : à l’ombre des événements tunisiens

Posté par Claire Fayau, le 15 janvier 2011

Le palmarès :

Meilleur Film et prix CST (image) : Des hommes et des dieux ; Réalisateur et scénario : Roman Polanski ; Acteur: Michael Lonsdale (Des hommes et des dieux)  ; Actrice : Kristin Scott-Thomas (Elle s'appelait Sarah) ; Film francophone : Un homme qui crie ; prix TV5 monde : Illégal ; Espoir masculin : Antonin Chalon (No et moi) ; Espoir féminin : Yahima Torres(Vénus Noire) - toutes les nominations

Des absents, des présents à l'esprit ailleurs, et Polanski :

Certains lauréats n'étaient pas présents, comme Kristin Scott-Thomas, retenue en Grande-Bretagne, qui devrait décerner le trophée spécial à Roman Polanski. Par conséquent, ce fut Irène Jacob qui eut l'honneur de remettre sa Panthère (le prix des Lumières)  au cinéaste franco-polonais. Quant au Maire de Paris, Bertrand Delanoë, il n'a pas pu ouvrir la cérémonie, étant invité par France 2 à s'exprimer sur la Tunisie, où il est né et réside chaque été. Quant aux présents ils avaient pour certains l'esprit ailleurs. Michel Reilhac, directeur du cinéma à ARTE, lance un premier tweet : "Maintenant on regarde "Deux hommes et une armoire", court metrage primitif (il avait 19 ans, ndlr) de Roman Polanski pendant que Ben Ali est emmene en orbite #bizarre." Ecran Noir lui demande si l'on parle de la Tunise durant cette soirée. Il nous répond : "Je viens de proposer a la maitresse de cérémonie qu'on fasse une déclaration et un point info a la fin de la cérémonie."

Dans la salle, on projette un hommage en images à Roman Polanski, grâce au musée du cinéma de Lodz. Ce dernier est resté discret, disant qu'il ne méritait pas tous ces honneurs. Il a glissé que ces prix comptaient beaucoup pour lui, surtout parce qu'ils venaient des journalistes qui n'ont pas toujours été ses "meilleurs amis".

Michael Lonsdale, 79 ans, semblait très heureux de recevoir le prix du meilleur acteur, d'autant plus qu'il n'avait jamais été primé auparavant. L'acteur nous a parlé de grâce, et de quelqu'un tout "là -haut", ajoutant une touche de spiritualité aux paillettes.

Autre moment de poésie nous détachant un peu plus du réel, le court -métrage d'animation offert par Michel Ocelot (créateur de  Kirikou) : Le Garçon qui ne mentait jamais.


"Dès que nous oublions l’objet grave d’une solennité ou d’une cérémonie, ceux qui y prennent part nous font l’effet de s’y mouvoir comme des marionnettes." - Henri Bergson

Le président de cérémonie, François Berléand, a fait rire l'assistance avec son " Et maintenant, le moment que vous attendez tous : mon discours".

Mais la palme du jeu de mots revient à Xavier Beauvois : "Merci les lumières. Merci les frères. Merci les frères Lumière !". Beauvois, dans sa joie, n'a pas oublié  l'actualité et, en parlant d'ombre succédant à la lumière,  a évoqué le sort de Jafar Panahi. Car au-delà de la Tunisie, les artistes et des citoyens doivent encore lutter dans de nombreux pays, de la Chine au Vietnam en passant par l'Iran ou le Vénézuéla.

Retour sur Cabourg : les talents de demain

Posté par kristofy, le 18 juin 2010

La 24ème édition du festival de Cabourg vient de récompenser films et comédiens les plus romantiques de l’année (Christophe Lambert, Marina Hands, Eric Elmosnino, L’arnacoeur…)  tout en présentant une large sélection de films en avant-première. Mais Cabourg est aussi un festival qui veut soutenir les jeunes talents cinématographiques.

Mehdi Dehbi & Alice de Lencquesaing Le Prix du Premier Rendez-vous récompense ainsi  la première apparition dans un film d’un acteur et d’une actrice, pour distinguer un(e) débutant(e) et l’encourager à continuer dans ce métier. Cette année, c’est Mehdi Dehbi qui a été choisi pour son rôle de jeune travesti musulman qui séduit Antoine De Caunes dans La folle histoire d’amour de Simon Eskenazy réalisé par Jean-Jacques Zilbermann. Pour l’actrice, il s’agit de Alice de Lencquesaing (notre photo, avec Mehdi Dehbi) qui a été remarquée dans le film de Mia Hansen-Love Le père de mes enfants (elle figurait déjà au générique de quelques autres films).

Regards sur le court métrage

Les courts-métrages étaient également à l'honneur de ces "journées romantiques" : ceux de l’ADAMI,  qui valorisent 22 comédiens (parmi lesquels Julien Sitbon, jeune premier dont on reparlera), ont été montrés à Cabourg après avoir été dévoilés à Cannes.Une douzaine d'autres étaient en compétition.

Parmi ceux-ci ont été très applaudis Quator de Jérôme Bonnell, où Marc Citti joue de tous les instruments possibles pour servir d’alibi à son ami qui trompe sa femme dans une autre pièce, Le naufragé de Guillaume Blanc où un cycliste au vélo crevé rencontre un inconnu particulièrement envahissant, Julie et ses jules de Fanny Jean-Noel où une jeune femme dresse la liste de ses amants dans des décors de carton-pâte… Ou encore Deux de Nicolas Anthomé, avec les retrouvailles houleuses d’un couple qui n’en est plus un, soutenu par la présence à Cabourg de son duo d’acteurs Caroline Ducey et de Xavier Beauvois (primé à Cannes en tant que réalisateur pour Des hommes et des dieux).

Le jury présidé par Maria de Medeiros (avec notamment Julie Ferrier et Serge Rezvani) ne s’est pas trompé en distinguant comme Maria de Medeiros et Amal Katebmeilleur acteur Joseph Malerba pour Le cygne de Emma Perret et comme meilleure actrice Yelle pour Une pute et un poussin de Clément Michel. Quant au Swan d’or du meilleur court-métrage,  attribué à On ne mourra pas de la réalisatrice Amal Kateb (notre photo, avec Maria de Medeiros), il montre qu’en Algérie boire une bouteille de vin et même s’aimer peut être dangereux. Une histoire de résistance qui a remporté l’ensemble des suffrages.

De la Russie... à Paris

Enfin, à l’Est il y a du nouveau aussi, avec la découverte de Court-circuit qui réunit 5 courts-métrages russes sur le thème "un homme et une femme", avec surtout Urgent repair du réalisateur Piotr Bouslov, où un cordonnier fantasme sur une inconnue en réparant ses chaussures.

Et pour continuer de se convaincre qu’un court peut être parfois bien meilleur qu’un long-métrage, les festivaliers ont pu assister à une séance spéciale (après celle de Cannes) du Petit tailleur de Louis Garrel qui réussit ici ce que son père avait raté avec La frontière de l’aube : pendant une quarantaine de minutes dans un Paris idéalisé en noir et blanc qui sublime Léa Seydoux, on est les témoins de tribulations sentimentales tour à tour tragiques et cocasses.

Cabourg se fait donc le porte-parole des réalisateurs et comédiens de demain, en leur donnant une chance d'être  découvert par le grand public et reconnu par leurs pairs. Car quoi de plus romantique que de regarder fleurir les jeunes talents ?

Crédit photo : Christophe Maulavé