Quand Hollywood craque pour ses vieilles séries !

Posté par wyzman, le 31 janvier 2016

A l'instar de la mode, Hollywood ne cesse de regarder vers le passé. Preuve en est avec la ribambelle de séries qu'elle envisage de faire revenir à la vie. Si certains trouvent que la télévision américaine ne fait actuellement que dans les super-héros ces temps-ci, ils ont tort. Alors oui, impossible de ne pas faire le lien entre Agents of Shield, Arrow, Gotham, The Flash, Agent Carter Daredevil, Supergirl, Jessica Jones et Legends of Tomorrow. Mais lorsque l'on regarde les séries dont le lancement est prévu pour 2016, les super-héros deviennent vite le cadet de nos soucis. Rouillé comme jamais, Hollywood a perdu toute once d'originalité et ne s'intéresse qu'aux séries dérivées (les super-héros, donc) et les remakes. Appelez-les des reboots, des revivals ou ce que vous voulez, l'idée est la même : faire revenir une série qui a déjà été diffusée à la télévision par le passé. Bref, l'avenir semble fait d'anciennes séries !

En 2015, avons déjà dû affronter les inutiles shows que sont The Muppets et Heroes Reborn. Par chance, la petite sœur de Heroes n'aura pas droit à une saison 2. Mais ce n'est pas un échec qui va refroidir les producteurs de la Côte Ouest. Car leur taux de réussite est jusqu'ici acceptable. La version 2009 du show V a tenu 2 saisons et 22 épisodes. 90210 Beverly Hills : Nouvelle génération a connu 5 saisons et pas moins de 114 épisodes tandis que Melrose Place (2009) a survécu pendant 18 semaines. Charlie's Angels (2011) a eu droit à 7 épisodes diffusés (sur les 8 produits). Et si cela ne vous convainc pas, pensez à Dallas (3 saisons) et Hawaii 5-0 (6 saisons). On vous le dit, la folie des vieilles séries n'est pas prête de s'arrêter.

Mais ce qui inquiète fortement, c'est la qualité de ces remakes. Car si les séries originales étaient reconnues pour leurs qualités évidentes, il est devenu difficile de trouver de l'intérêt dans les remakes en question. Et X-Files n'échappe pas à cela. De retour pour une dixième saison de 6 épisodes (et pas un de plus) sur FOX, le season premiere diffusé dimanche dernier a intéressé pas moins de 16,2 millions d'Américains. Nostalgie, curiosité, absence de concurrence, les raisons d'un tel succès sont multiples. Mais étant donné qu'ils n'étaient plus "que" 9,7 millions devant le second épisode, nous pouvons en déduire que l'intérêt n'a pas été au rendez-vous.

Et la FOX n'en est pas à son coup d'essai. En 2014, elle relançait 24 heures chrono (annulée en 2010) par le biais d'une mini-série en 12 épisodes (24 Live Another Day). Plutôt satisfaite des audiences de cette dernière, la chaîne a commandé un pilote pour une nouvelle version intitulée 24 Legacy. Dépourvue de son héros Jack Bauer, 24 Legacy comportera un tout nouveau casting. On pense notamment à l'acteur Cory Hawkins (Straight Outta Compton) qui a d'ores et déjà été casté pour en être la vedette.

Et 2016 sera remplie de remakes plus ou moins attendus. Le 26 février, Netflix proposera une nouvelle saison de La Fête à la maison, la série qui nous a fait découvrir les jumelles Olsen et qui s'est arrêtée en 1995 après 192 épisodes. Pour l'occasion, John Stamos (Grandfathered), Lori Loughlin (90210 Beverly Hills), Bob Saget (How I Met Your Mother) et Dave Coulier (Loïs et Clark) seront bien de retour - à l'inverse des sœurs Olsen. Et comme si ça ne suffisait pas, en plus de proposer l'intégrale de la série, Netflix produit actuellement une nouvelle saison de Gilmore Girls, la série familiale phare de feue The WB. Jusqu'ici tourné vers l'avenir, le service de streaming est donc lui aussi tenté de régresser pour contenter ses usagers. Le paradoxe est total.

Enfin, impossible de ne pas mentionner les trois autres projets qui agitent la toile depuis plusieurs semaines. Le premier est bien évidemment la saison 3 de Twin Peaks. Produite et diffusée par Showtime, cette nouvelle salve d'épisodes sera visible en 2017. Un peu comme le second projet : le revival de Prison Break. Bien que les deux acteurs principaux, Wentworth Miller et Dominic Purcell soient désormais engagés sur Legends of Tomorrow, FOX se refuse à laisser tomber la série qui a captivé jusqu'à 12 millions d'Américains. Enfin, alors qu'on l'avait franchement oubliée, la série Xena va également avoir droit à un comeback ! NBC et Sam Raimi (Spider-Man) ont en effet chargé Javier Grillo-Marxuach (Lost) d'écrire le scénario du reboot. Vous l'aurez donc compris, les séries originales, ce n'est pour demain !

John Neville, le baron de Münchausen, nous quitte (1925-2011)

Posté par vincy, le 22 novembre 2011

Né le 2 mai 1925 à Londres, Sir John Neville, figure sublime et longiligne (1m87) du théâtre et du cinéma anglo-saxon, est mort à 86 ans à Toronto, le 19 novembre dernier. Il souffrait de la maladie d'Alzheimer. Il restera à jamais le fameux baron de Munchausen, dans le délire de Terry Gilliam (1988). Il doit beaucoup à Gilliam. Quand il obtient le rôle principal de cette fantaisie baroque, il met fin à 18 ans de disette dans le cinéma. Son éclectisme l'a conduit à tourner avec des cinéastes aussi divers que Peter Sellers, Alan Parker, Luc Besson (il était le Général Staedert dans Le Cinquième élément), Roland Joffé, Istvan Szabo (dans le beau Sunshine), David Cronenberg (Spider) ou encore Norman Jewison. L'essentiel de sa carrière sur grand écran se fera après le film de Terry Gilliam, alors qu'il avait dépassé la soixantaine.

Sinon, il a fait Sherlock Holmes (contre Jack l'éventreur) dans le film de James Hill, serveur dans Esprits rebelles, Lord dans son dernier film, Separate Lies. Et surtout, il fut mondialement connu pour avoir incarné l'homme manucuré dans la série X-Files et sa déclinaison cinématographique X-Files : Aux frontières du réel (1998).

Depuis ses débuts, en 1950, Neville avait souvent joué pour le petit écran, dans des séries comme dans des téléfilms, passant de la tragédie classique aux comédies les plus loufoques. Il fut même Isaac Newton dans Star Trek : The Next Generation. On le vit aussi dans la série gay Queer as Folk. De Henry V à Simenon, tous les univers lui convenaient.

John Neville fut aussi un grand homme de la scène. En 1947, il avait éblouit la critique et le public avec son Richard II. Directeur artistique du Festival Shakespeare de Stratford au Canada dans les années 80, il joua Hamlet sur Broadway (en 1958) mais aussi du Feydeau et du Molière (Les fourberies de Scapin).

Avec sa vie privée très sage (un seul mariage, en 1949, et six enfants), il n'a jamais défrayé la chronique "people". Malgré son immense talent, il n'a jamais reçu de prix. John Neville était un homme discret, loin du fantasque baron qui le rendit célèbre. Généreux et charmant, dévoué à son art, simple.

Rentrée cinéma : le jeu des chaises musicales

Posté par vincy, le 9 juillet 2008

Il a suffit qu’ Entre les murs, palme d’or du dernier festival de Cannes, s’avance de trois semaines, passant d’une date de sortie initialement prévue le 15 octobre à celle définitive du 24 septembre (afin de concourir pour les Oscars), pour que de nombreux distributeurs changent à leur tour les dates de sorties de leur film phare. Ainsi Le silence de Lorna (prix du scénario à Cannes) préfère ne pas affronter Jaoui et Cantet pour sortir finalement le 27 septembre, date à laquelle le Kassovitz était prévu. Mais Babylon AD préfère profiter des vacances estivales en sortant le 20 août finalement, soit une petite semaine après Batman, qui un temps menaça Wall-E et X-Files 2 en essayant d’obtenir des écrans le 30 juillet.

Dans le même temps, Max la menace a décidé finalement de zapper l’été pour sortir plus discrètement à la rentrée. Tout comme le Royaume interdit qui évitera les blockbusters estivaux pour chercher un public fidèle d’asiatophiles à l’automne. Et ainsi de suite. Blindness, film d’ouverture du festival de Cannes, est ainsi passé de l’été a 8 octobre. De même le Tokyo ! du trio Gondry / Carax / Bong et Khamsa de Dridi s’affronteront après diverses dates pressenties.

Le jeu devient de plus en plus tendu avec les enjeux financiers d’une sortie en salles. Vivement les lancements simultanés en VOD…

30 blockbusters pour une poignée de vrais gagnants

Posté par vincy, le 13 mai 2008

Comédie musicale, film en 3D, suites en tous genres, dessins animés, … les studios américains ont un besoin urgent de redonner des couleurs au box office après quatre mois neurasthéniques où seul Horton a su plaire au grand public. Iron man, avec ses 100 millions de dollars en un week-end (200 millions de $ au total dans le monde), a donné le ton et fait pensé que rien n’était perdu. On lui prévoit déjà une suite dans deux ans. Et des suites, Hollywood n’en manque pas, quitte à nous en gaver ou disons-le honnêtement nous lasser. Narnia 2, Batman 2, Hellboy 2, X-Files 2, La momie 3, ... sans compter un nouveau Hulk et un nouveau style de Star Wars.  Bien sûr la suite la plus attendue est Indiana Jones. 4.

D’abord il s’agit d’un héros légendaire, mythique. Ensuite d’une réalisation de Spielberg, qui a toujours su casser les records précédents. Enfin il sort durant le week-end le plus rentable avec celui du 4 juillet : le Memorial Day. Au bas mot, les analystes américains lui prédisent un box officeminimum de 290 millions de $. Disons même qu’en dessous de 300 millions et hors du Top 3 de l’été, Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal sera considéré comme un « échec ». Sans concurrence sur le rayon ado/adulescent des films d’action (Speed Racer s'est crashé dès son premier week_end), il a le champ libre durant trois semaines… et peut-être plus si Hulk ne fait pas mieux que le précédent essai par Ang Lee.
L’autre gros week-end sera celui du 4 juillet, jour de l’indépendance. Avec Wall-e, le nouveau Pixar, en pré-sortie et le nouveau Will Smith (Hancock), dont c’est la date fétiche, le public ciblé répondra en masse. Entre temps ce sera le royaume des comiques (avec Sandler, Myers, Stiller) et de l’animation.

Mais, bizarrement, il y a peu d’attentes. Hormis Indy et Wall-e, peu de ces productions semblent attiser notre curiosité de cinéphile. On serait même perplexe face à des projets comme Sex & the City, Speed Racer, L’incroyable Hulk, The X-Files 2 ou Les chimpanzés de l’espace
Le seul film qui pourrait faire mentir les plus blasés est sans aucun doute Batman : The Dark Knight, avec le regretté Heath Ledger. Il s’agit de l’arme fatale de Warner face à Paramount (Indiana 4), Buena Vista (Narnia 2), Sony (Hancock 1). Universal et la Fox ne semblent pas disposer d’un blockbuster pouvant dépasser les 250 millions de $, nouvelle norme pour méga-hit.