Toy Story, Wong Kar-wai, Retour vers le futur au programme du nouveau cinéma Les Fauvettes

Posté par vincy, le 6 novembre 2015

Les Fauvettes a eu quelques mois de retard. Mais cette fois-ci c'est la bonne. Le cinéma parisien exploité par Gaumont Pathé ouvre aujourd'hui, vendredi 6 novembre.

Avec 5 salles (641 fauteuils) entièrement dédiées aux films restaurés et un bar dans un patio végétal, le complexe remplace l'ancien Gaumont Gobelins (XIIIe arrondissement) à quelques pas de la nouvelle Fondation Pathé. Deux façades numériques animées, sur lesquelles défileront des images de films pixellisées, marquent sa présence sur l'avenue parisienne.

Les Fauvettes n'a rien à voir avec une cinémathèque et ne projettera pas uniquement des films du catalogue Pathé. C'est un lieu de rendez-vous "amoureux" entre les cinéphiles et le cinéma classique ou populaire, en version originale, restauré numériquement. Le concept est unique au monde selon Jérôme Seydoux, co-président de Pathé.
Les copies restaurées attirent de plus en plus de spectateurs dans les salles mais aussi dans les Festivals (certains y consacrent même des sections). C'est une manière d'accompagner une sortie DVD/Blu-Ray lorsqu'un classique a bénéficié du lifting numérique. Là il s'agira d'aller voir ou revoir un film dans des conditions optimales.

Et le programme s'annonce éclectique: la trilogie Retour vers le futur, Top Gun en 3D, Casino, Blade Runner (final cut), Le conformiste, un cycle Toy Story pour amorcer une rétrospective intégrale de Pixar, Le Corniaud, avec Danièle Thompson en invitée spéciale, Jusqu'au bout du monde, avec son réalisateur Wim Wenders ou The Blues Brothers en présence de John Landis. On pourra aussi voir les premiers films de Wong Kar Wai en version restaurée (Chungking Express, Les anges déchus, Happy Together, Nos années sauvages) et même Skyfall!

A l'origine, en 1900, La Fauvette est une salle de bal puis un café-concert où l'on diffuse des films, comme Le Voyage dans la Lune de Méliès. Il faut attendre 1937 pour que le lieu devienne un cinéma de 1000 laces, avec balcon. En 1972, La Fauvette et le Ciné-Théâtre des Gobelins fusionnent. Dans les années 80, on ajoute deux salles, puis on divise la grande salle en 3. Et finalement ce cinéma de 5 salles change de nom en 1992. Le Gaumont Gobelins est né. Jusqu'à aujourd'hui, où Les Fauvettes va retrouver son enseigne et se met au pluriel.

Berlin 2013 : pronostics et favoris

Posté par MpM, le 15 février 2013

berlin 2013À quelques heures de la proclamation du palmarès de la 63e Berlinale, le moment est venu de se livrer au grand jeu des pronostics. Exercice cette année particulièrement difficile tant aucun film ne semble réellement faire l'unanimité.

La compétition n'a pas été mauvaise, mais tiède, peu enthousiasmante, avec une majorité de films qui semblent rester en deçà de leur sujet, incapables d'être à la hauteur de leurs ambitions. Sans compter les quelques œuvres dont on se demande ce qu'elles font en compétition (Promised land de Gus van Sant, Layla Fourie de Pia Marais, La mort nécessaire de Charlie Countryman de Frederik Bond, quoi que dans des proportions et pour des raisons différentes), on a été déçu par le manque de mordant du dernier Ulrich Seidl (Paradis : espoir) ou par les intentions un peu ratées du Soderbergh (Side effects).

Même Prince avalanche de David Gordon Green, dont on n'attendait rien, et qui a séduit une partie de la presse, s'avère un remake quasi plan par plan de l'original (Either way de l'Islandais Hafsteinn Gunnar Sigurðsson), avec juste une pointe de surenchère qui le rend peut-être plus "fun" mais lui fait perdre une partie de son charme décalé.

Camille Claudel 1915, Harmony Lessons, Closed curtain, Gold

Le palmarès risque donc d'être lui aussi en demi-teinte. Tout dépendra dans le fond de l'orientation prise par le jury présidé par Wong Kar-wai. Si les jurés penchent pour un cinéma radical et exigeant, leur choix pour un grand prix peut se porter en priorité sur trois films.

On pense immédiatement à Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont, habité d'un véritable souffle tragique et servi par une mise en scène élégante et posée qui est comme un écrin à la présence douloureuse de Juliette Binoche.

Harmony Lessons du Kazakh Emir Baigazin a également ses chances, lui aussi magistralement filmé, avec un sens du cadre qui fait oublier ses quelques longueurs. Le mélange d'humour burlesque et franchement noir ainsi que l'universalité du sujet (la violence, ses manifestations et sa perpétuation) peuvent toucher les jurés soucieux de récompenser une œuvre engagée.

Enfin, Closed curtain de Jafar Panahi peut être un choix évident. Difficile en effet de faire abstraction du contexte dans lequel il à été tourné et des risques pris par tous ceux qui ont participé au projet. D'autant que le film, bien qu'inégal, dépeint avec une rare intensité l'état d'esprit d'un artiste que l'on empêche de créer. Jafar Panahi livre une réflexion avant tout sur lui-même, et sur la manière dont il réagit à l'interdiction qui le frappe, mais aussi plus largement sur la condition de l'artiste en général. Ce faisant, il délivre un message à la fois de résistance et d'espoir à destination de tous ceux qui sont sous le coup de la censure. Lui donner l'ours d'or serait à ce titre un geste extrêmement politique.

En revanche, si le jury décide au contraire d'être plus consensuel, Gold pourrait être un bon choix : bien écrit, bien réalisé, le western de Thomas Ardlan figure parmi ce que l'on a vu de plus maitrisé et abouti pendant le festival. Le personnage de "cowgirl" indestructible interprétée par Nina Hoss ajoute même une touche d'humour et de sensibilité à cette ruée vers l'or qui se transforme en hécatombe

In the name of, Child's pose, An epidode In the Life of an iron picker, Vic+Flo ont vu un ours

Côté outsiders, tout est possible. Il semble notamment que l'Europe de l'Est ait sa carte à jouer avec In the name of de la Polonaise Malgoska Szumowska, Child's pose du Roumain Calin Peter Netzer ou An epidode In the Life of an iron picker de Danis Tanovic (Bosnie).

Le premier bénéficie d'un scénario brillant qui construit intelligemment son intrigue en déjouant sans cesse les attentes du spectateur. Son sujet brûlant, surtout pour un film polonais, (l'homosexualité dans l'Eglise), peut par ailleurs être un atout "politique". Même chose pour le film de Danis Tanovic sur ce père de famille pauvre  qui se démène pour sauver la vie de sa femme et doit se heurter aux persécutions du milieu médical. Au lieu d'être misérabiliste, comme on pourrait s'y attendre, An epidode In the Life of an iron picker est une incursion sensible dans une petite communauté rom où la solidarité finit par prédominer. La mise en scène naturaliste et la banalité des situations présentes à l'écran en font presque un reportage choc. Et pour cause : il s'agit d'une histoire vraie, interprétée à l'écran par ceux-là même qui l'ont vécue.

Plus dur, Child's pose est le portrait d'une époque et d'un childsposecertain milieu social en même temps que celui d'une mère possessive. Le film aborde le conflit de générations et la question de la culpabilité, tout en dressant un tableau peu amène de cette classe moyenne dominante qui se croit tout permis sans que quiconque pense à les contredire. Les scènes étirées,  les dialogues brutaux, tout contribue à un sentiment de malaise qui sonne juste.

Mais la surprise pourrait aussi venir du Québec. Vic+Flo ont vu un ours de Denis Coté est le genre de film qui divise : soit on déteste, soit on adore. Sa mise en scène au cordeau, son étrange mélange des tons et des genres, son casting trois étoiles (Romane Bohringer, Pierrette Robitaille, Marc-André Grondin... ) peuvent lui valoir une récompense, d'autant qu'il y a peu de candidats pour le prix Alfred Bauer de l'innovation cette année...

Pauline Garcia, Juliette Binoche, Pauline Etienne, Catherine Deneuve

Pour ce qui est des prix d'interprétation, le choix demeure large, mais des tendances se dessinent. Paulina Garcia est donnée favorite pour son rôle de cinquantenaire qui essaie de refaire sa vie dans Gloria de Sebastian Lello. C'est vrai qu'elle y est épatante, drôle, sensible, presque bouleversante. Ce serait sûrement le meilleur moyen de récompenser le film qui est joli, mais n'a pas la carrure pour un grand prix. L'actrice a quand même des concurrentes sérieuses avec Pauline Étienne, très fraîche et spontanée dans La religieuse de Guillaume Nicloux, et Juliette Binoche, qui réalise une composition formidable (bien que ténue et quasi invisible) en Camille Claudel. Mais Catherine Deneuve dans Elle s'en va d'Emmanuelle Bercot, en sexagénaire à la recherche d'elle-même, pourrait leur voler la vedette in extremis.

Alexander Yatsenko, Andrzej Chyra, Timur Aidarbekov

Chez les hommes, c'est globalement la même configuration : Alexander Yatsenko porte sur ses épaules le tragique A happy and long Life de Boris Khlebnikov qui raconte l'échec d'un mouvement de solidarité contre l'expropriation d'une jeune fermier ; Andrzej Chyra offre une interprétation très sensible en prêtre homosexuel torturé par le désir comme par le remords dans In the name of et Timur Aidarbekov est impressionnant en jeune adolescent évoluant dans un monde de violence qu'il traverse avec un air impassible recouvrant un feu incontrôlable dans Harmony lessons. L'un d'entre eux pourrait donc aisément succéder à Mikkel Boe Folsgaard, récompensé en 2012.

Mais avant même de connaître les lauréats, on peut d'ores et déjà annoncer sans trop se tromper que la Berlinale 2013 ne restera pas dans les annales. S’inscrivant dans la continuité d'une année cinématographique 2012 peu enthousiasmante, elle semble au contraire laisser penser que la période creuse n'est pas encore terminée. Rendez-vous à Cannes pour un sursaut d'énergie ?

Vesoul 2013 : Leslie Cheung, 10 ans déjà…

Posté par kristofy, le 8 février 2013

C’est le dixième anniversaire de la mort de Leslie Cheung : le 1er avril 2003, l'acteur a basculé du 24ème étage de l’hôtel Mandarin Oriental de Hong-Kong. Un suicide qui a été un choc pour ses nombreux fanclubs, qui depuis se retrouvent chaque année pour des cérémonies en son souvenir à la même date. Leslie Cheung était une star très populaire (presque un équivalent à un Tom Cruise asiatique) à la fois chanteur à succès de canto-pop et acteur pour les plus grands réalisateurs. Il est mort à 46 ans après avoir été en haut de l’affiche avec les stars Tony Leung, Gong Li, Maggie Cheung…

Sa popularité en tant que chanteur fait qu’il est vite demandé au cinéma, tournant plusieurs films par an au début des années 80. Il sera désormais un acteur connu et reconnu à l’international grâce aux deux immenses succès de Le syndicat du crime de John Woo en 1986 suivi de Histoire de fantômes chinois de Tsui Hark en 1987, et leurs suites Le syndicat du crime 2 en 1987 et Histoire de fantômes chinois 2 en 1990. Il retrouvera encore John Woo avec Les associés en 1991 et encore Tsui Hark avec Le festin chinois en 1995, avec entre-temps Rouge de Stanley Kwan en 1988.

Leslie Cheung est aussi un acteur fidèle de Wong Kar-Wai dans Nos années sauvages en 1990, Les cendres du temps en 1994, et Happy together en 1997 qui ose aborder le sujet tabou au cinéma en Chine d’une histoire d’amour entre deux hommes (lui-même ayant d’abord démenti puis affiché son homosexualité). Il avait surtout incarné un personnage travesti dans Adieu ma concubine de Chen Kaige (Palme d’or à Cannes en 1993), qu’il retrouva en 1996 pour Temptress moon. En 1990 il annonce arrêter la musique et les concerts, mais il chantera la chanson du film La mariée aux cheveux blancs de Ronny Yu en 1993 dont le succès l’incite à un come-back musical et à refaire des disques. Son dernier film Inner senses commence comme un film de fantôme et se termine en mélodrame romantique, on y voit un suicide du haut d'un immeuble... qui résonne de manière étrange avec la mort de Leslie Cheung.

Le FICA de Vesoul propose pour ce dixième anniversaire de sa disparition 10 films emblématiques de sa carrière (dont deux inédits). On conseille en plus de trouver et découvrir Viva Erotica (1996) de Yee Tung-sing qui montre les coulisses chaotiques d’un tournage de film où Leslie Cheung joue le rôle d’un personnage assez proche de lui lors de son premier tournage de film près de vingt ans auparavant...

1986 : Le Syndicat du crime 1 de John Woo
1988 : Rouge de Stanley Kwan
1990 : Nos années sauvages de Wong Kar-wai
1993 : Adieu ma concubine de Chen Kaige
1993 : La mariée aux cheveux blancs de Ronny Yu
1994 : Les Cendres du temps de Wong Kar-wai
1995 : Le Festin Chinois de Tsui Hark
1996 : Shanghai Grand de Man Kit-poon, inédit
1997 : Happy Together de Wong Kar-wai
2002 : Inner Senses de Law Chi-leung, inédit, le dernier film de Leslie Cheung.

Berlin 2013 – Wong Kar-wai : « un grand maître doit être généreux »

Posté par MpM, le 7 février 2013

Wong kar wai - zhang ziyi - tony leungOn peut être surpris de voir Wong Kar-wai ouvrir la 63e Berlinale avec un film de kung-fu, hommage au grand maître Ip Man qui enseigna les arts martiaux à Bruce Lee. C'est que pour lui, The grandmaster (voir notre critique) peut être vu à plusieurs niveaux. "C'est un film sur le kung-fu, mais pas que ça", a-t-il déclaré lors de la conférence de presse du film. "Il va au-delà des simples techniques pour parler de ses valeurs, de sa philosophie et de son code d'honneur. Je trouve cet univers fascinant. Et j'espère que le film peut apporter au public une nouvelle perspective sur les arts martiaux."

L'idée d'un film qui retracerait la vie d'Ip Man lui est venue après avoir vu un documentaire, dans lequel le maître, très âgé, faisait une démonstration assez longue de mouvements de kung-fu. "Tout à coup", se souvient-il, "il s'est arrêté parce qu'il ne pouvait plus continuer, soit parce qu'il avait mal, soit parce qu'il ne savait plus les mouvements... et ce moment m'a touché profondément."

Ip Man a toujours refusé de faire des démonstrations privées de son art, même en échange de grosses sommes d'argent. Il ne voulait pas transmettre à un seul disciple, mais à tous sans distinction. Pour Wong Kar-zai, c'est là un des enseignements du kung-fu : "un grand maitre doit être généreux".

Il se dit d'ailleurs surpris de ses rencontres avec différents maîtres kung-fu lorsqu'il préparait le tournage de The grandmaster : "J'ai été frappé par leur modestie. A l'origine, le kung-fu est un art de défense. Il peut tuer. Si les grands maîtres sont si modestes, c'est parce qu'ils savent qu'ils ont des armes dans la main. "

Le réalisateur a par ailleurs reconnu que le mécanisme qui pousse les cinéastes à faire des films est relativement simple : "Nous avons envie de dire quelque chose, et pour ça nous avons besoin d'un public avec qui le partager, quel que soit le sujet."

Pendant 10 jours, en tant que président du jury, il va exceptionnellement se retrouver dans le rôle de celui qui reçoit le film, et semble s'en réjouir. "Nous sommes ici pour servir les films", a-t-il en effet confié. "Nous ne sommes pas là pour les juger mais pour les apprécier, promouvoir ceux qui nous inspirent et nous transportent."

Crédit photo : MpM

Berlin dévoile son jury

Posté par vincy, le 28 janvier 2013

Présidé par Wong Kar-wai, le jury de la compétition officielle a été dévoilé ce matin par le Festival de Berlin. sans aucun Français, ce qui est une drôle façon de célébrer l'amitié franco-allemande...

La cinéaste danoise Susanne Bier, Oscar du meilleur film en langue étrangère pour Revenge, le réalisateur allemand Andreas Dresen, Prix Un Certain regard à Cannes pour Pour lui, la cinéaste et chef opérateur américain Ellen Kuras, qui a collaboré avec Jarmusch, Gondry et Scorsese, l'artiste et réalisateur iranien Shirin Neshat, Lion d'argent de la mise en scène à Venise pour Women without Men, le comédien et réalisateur américain Tim Robbins, quatre fois primé à Berlin pour son film Dead Man Walking, et la cinéaste et productrice grecque Athinas Rachel Tsangari (elle a produit notamment Canine et Alps de Yorgos Lanthomos) choisiront les films qui figureront au palmarès.

La 62e Berlinale ouvrira le 7 février avec le nouveau film de Wong Kar-wai, The Grandmaster et s'achèvera le 17. Ecran Noir sera en direct de la capitale allemande durant tout le festival.

2013 : 13 événements que l’on attend…

Posté par vincy, le 29 décembre 2012

Ils changent de registre. Ou reviennent, après une longue absence, à leurs origines. Ils excitent nos désirs cinéphiles. Ou prennent des risques. 12 films ou/et stars, et un Festival sont déjà inscrits à notre agenda parce qu'ils stimulent notre curiosité. De quoi voir venir 2013 avec le sourire. En espérant du plaisir.

Wong Kar-wai. Trois ans de retard et quelques semaines. Le perfectionnisme du Maître de Hong Kong a atteint des niveaux qu'on croyait indépassables. 6 ans après My Blueberry Nights, Il retrouve son acteur fétiche Tony Leung. Zhang Ziyi revient également dans un rôle qui rappellera celui de Tigre et Dragon qui la révéla.

WKW revient avec un film où les Arts martiaux prennent le pas sur le mélo. Changement de genre pour l'esthète. Le cinéaste présentera The Grandmasters en ouverture à Berlin, où il présidera le jury.

Le film sortira le 17 avril en France.

Ryan Gosling. Culte, vénéré, adulé, bandant. Il est incontestablement l'acteur dont on attend le plus les trois films dans lesquels il va jouer.

The Place Beyond the Pines, prévu en mars (sûrement à Berlin pour l'avant-première) de Derek Cianfrance (Blue Valentine) ; The Gangster Squad, au milieu d'un casting 4 étoiles, blockbuster hivernal ; et Only God Survives, où il retrouve le cinéaste de Drive, Nicolas Winding Refn.

On le verra donc tour à tour papa poule cascadeur et braqueur, flic intègre des années 30 et boxeur trafiquant de drogue à Bangkok. En moto, avec un flingue ou avec ses poings, Gosling a décidé de parvenir à ses fins par tous les moyens.

Pedro Almodovar. Il boudera Cannes cette année. En pleine crise économique et culturelle en Espagne, il a décidé de sortir une comédie légère et délurée, gay-friendly et "planante".

A bord d'un avion en folie, Les amants passagers sera une histoire de "famille" avec les retours de Cecilia Roth, Javier Camera, Penelope Cruz, Antonio Banderas, Paz Vega et Lola Duenas. Ce sera sa première comédie (hystérique) depuis Attache-moi en 1989. Un véritable retour aux sources, ou une envie de ne pas se répéter.

Comme s'il voulait hisser les couleurs arc-en-ciel dans un monde si grisâtre, voire un peu orageux...

L'Ecume des jours. Boris Vian. Michel Gondry. Un roman culte et un cinéaste qui ne cesse de surprendre. C'est sans doute le pari le plus insensé de l'année.

Prévu pour sortir avant Cannes, fin avril, on imagine mal, s'il est réussit, ne pas voir sa sortie décalée. Romain Duris, Audrey Tautou (le couple sera aussi à l'affiche du nouveau Klapisch), Omar Sy et Gad Elmaleh auront la responsabilité d'incarner à la fois la poésie, la mélancolie et le romantisme dans un film où les objets et inventions ont autant d'importance que les êtres.

Ce drame fantaisiste sera aussi la première fiction française depuis 7 ans.

Promised Land. C'est avant tout la réunion de Gus Van Sant et de Matt Damon, après Good Will Hunting et Gerry. C'était il y a une éternité. Tout comme pour Will Hunting, Van Sant a accepté de tourner un scénario coécrit par Damon.L'acteur devait passer à la réalisation avec ce film et a préféré passer la caméra à l'éclectique Gus.

C'est aussi un film engagé, écolo et politique. Après le combat d'Harvey Milk, ce sera celui d'un enseignant contre un groupe énergétique. Damon en Erin Brokovitch?

Le film fera sa première à Berlin et sortira dans la foulée en France.

Jean Dujardin à Hollywood. En février, l'Oscarisé français sera à l'affiche de Möbius, qui signera le grand retour d'Eric Rochant dans un genre qu'il avait abandonné, le thriller. Face à Cécile de France et Tim Roth, il sera pour la première fois un espion.

Mais c'est surtout de l'autre côté de l'Atlantique que nos yeux seront tournés. Martin Scorsese l'a enrôlé pour Wolf of Wall Street, où il est confronté à Leonardo DiCaprio, Jonah Hill et Matthew McConaughey.

Vers la fin de l'année, il sera aussi du casting du prochain film de George Clooney, The Monuments Men, où se côtoieront Daniel Craig, Cate Blanchett et Bill Murray. Chouchou dans les étoiles...

Stoker. Ou l'arrivée du sud-coréen Park Chan-wook aux Etats-Unis. L'invasion asiatique continue à Hollywood. Le réalisateur d'Oldboy débarque avec un thriller hitchcockien, à sa sauce.

Le casting est à la hauteur puisqu'on y verra Mia Wasikoswka, Matthew Goode et Nicole Kidman. Respectivement la fille, son oncle (mystérieux) et sa mère (instable), ils seront immergés dans un drame familial teinté d'horreur et de suspens psychologique. La manipulation, grand thème du cinéaste, sera au coeur de l'intrigue.

Le film sort en mars. Il fera son avant-première mondiale à Sundance en janvier. A noter que Spike Lee sortira le remake d'Oldboy à l'automne.

Jaoui / Bacri. Il aura fallu cinq ans pour se remettre du semi-échec d'Après la pluie. Premier faux pas dans la carrière triomphale du duo à la plume comme à l'écran. Bacri en a profité pour jouer ailleurs, Jaoui pour chanter et materner. Ils se sont remis au travail, se donnant rendez-vous dans un restaurant italien à Odéon régulièrement.

Au bout du conte est un retour au film choral pour les "Jabac". Un film sur les croyances, la foi, le doute, les incertitudes, avec, encore une fois, un sens du casting détonnant : Agathe Bonitzer, Arthur Dupont, Benjamin Biolay, Dominique Valadié, Clément Roussier.

Pas de stars mais beaucoup de curiosité. Réponse début mars.

Julia/Meryl. C'est le choc féminin de l'année. La reine de la comédie romantique et la reine des Oscars. Deux championnes du box office qui ont déjà tout obtenu (récompenses, dollars, grands films) et sont assurées de rester dans le panthéon hollywoodien. C'est un peu comme réunir les deux Hepburn.

Dans August : Osage County, de John Wells (The Company Men), adaptation d'une pièce de théâtre à succès,les deux monstres sacrés sont de la même famille dans une histoire qu'on promet hilarante, noire et émouvante. Des femmes fortes, pleines d'esprit, un peu névrosées pour un match au sommet.

Avec Weinstein en producteur, on peut imaginer les Oscars en 2014.

Marjane Satrapi. Elle fut auteure de BD reconnue. Persépolis l'a fit percer dans le cinéma (prix à Cannes, nomination aux Oscars). Poulet aux prunes a déçu mais montrait une véritable envie de cinéma. Elle revient avec un film bricolé avec un très très petit budget (même pas le prix d'un appartement), La bande des Jotas, comédie trash et saignante.

Un délire improvisé qui montre qu'on peut encore faire du cinéma juste pour le plaisir, entre potes. Satrapi ne change pas seulement de style cinématographique, en se détachant de son oeuvre BD, elle fera aussi son grand saut dans le monde de la peinture, où elle exposera ses toiles du 30 janvier au 23 mars à la galerie Jérôme de Noirmont.

Avant de partir à Hollywood pour réaliser son premier film américain...

Saving Mr Banks. Ou la résurrection de Mary Poppins. Le grand classique de Disney sera sur les planches de Mogador à Paris, sous forme de "musical", si les producteurs parviennent à trouver la perle rare qui l'incarnera. Mais c'est surtout sur le grand écran qu'elle sera attendue. Ni en 3D, ni en remake. Juste avec l'histoire vraie des tractations qui ont permis à Walt Disney d'adapter le roman de Pamela Lyndon Travers. L'écrivain australienne, revêche, exigeante, en a fait baver au roi du dessin animé. Plus de 20 ans de négociations.

Un film sur les coulisses d'un des plus grands succès populaires de l'histoire du cinéma, avec Tom Hanks et Emma Thompson dans les rôles principaux. Réalisé par John Lee Hancock, le film s'annonce comme l'un des grands événements des fêtes de fin d'année.

Jacques Demy. La Cinémathèque française va rendre un hommage qui attirera des fans du monde entier : une exposition parmi les plus attendues, tous arts confondus, de la saison. Le prince de la comédie musicale français sera à l'honneur du 10 avril au 4 août. L'occasion de redécouvrir son univers : les villes portuaires, les chassés-croisés amoureux, les couleurs flamboyantes et pastels.

Ce sera pop, nostalgique, "en-chanté", féerique...

19 films qui seront reliés les uns aux autres, 23 après la mort du cinéaste, qui inspire les plus grands, de Kar-wai à Almodovar. On y découvrira aussi pour la première fois ses travaux photographiques et ses tableaux. L'occasion aussi de revoir ses films les plus cultes, avec Deneuve, Aimée, ... et de découvrir ses plus méconnus.

Et puis il y aura Cannes. On y attend Desplechin, Gray, Refn, Dahan, Von Trier, Luhrmann, Coppola (fille), Ferran, Sattouf, Kechiche, Jarmusch, Farhadi... Forcément c'est sur la Croisette que les événements se concentreront. Un treizième mois cinématographique à lui-seul, ce Festival.

Le nouveau film de Wong Kar-wai en ouverture à Berlin

Posté par vincy, le 19 décembre 2012

The Grandmaster (Le Grand Maître) fera l'ouverture du Festival de Berlin. Son réalisateur Wong Kar-wai est par ailleurs président du jury. Il s'agira d'une avant première internationale puisque le film sort en Chine le 8 janvier.

Le film sera sélectionné hors-compétition. Le réalisateur, honoré d'être invité par le Festival, a précisé l'importance de cette oeuvre à ses yeux : "C'est un projet de rêve sur lequel j'ai travaillé depuis de nombreuses années et je suis vraiment heureux de pouvoir le présenter à Berlin. J'étais déjà très impatient de revenir à Berlin en tant que président du jury international, de voir que Le Grand Maître y sera présenté rend les choses encore plus spéciales".

Depuis 1997, les 4 derniers films du réalisateur chinois avaient été sélectionnés à Cannes pour leur avant-première mondiale. Days of Being Wild en 1991 et Les anges déchus en 1996 avaient été choisis par le Festival de Berlin.

La 63e édition du festival du film de Berlin se déroulera du 7 au 17 février 2013.

Wong Kar-wai : les premières affiches de son film confirment un changement de titre et de date

Posté par vincy, le 27 novembre 2012

Attendu depuis presque trois ans, le nouveau film de Wong Kar-wai semble être prêt. "Initialement", le film devait finalement sortir dans les salles chinoises le 18 décembre. Cependant, si on en croit les nouvelles affiches chinoises, The Grandmasters, rebaptisé The Grandmaster (après avoir été aussi intitulé The Grand Master), les spectateurs chinois pourront s'imprégner de kung-fu le 8 janvier 2013. On n'est plus à trois semaines près...

Kar-wai, semble-t-il, avait besoin de refaire quelques plans cet automne et n'a pas pu remonter le film dans les temps. Il est donc quasiment certain que 2013 sera la bonne : pour son avant-première internationale, le film pourrait être à Berlin, où Kar-wai est président du jury, ou à Cannes, où le Maître a ses habitudes : dans les deux cas, le film sera certainement hors-compétition.

Wong Kar-Wai, président du jury du prochain Festival de Berlin

Posté par vincy, le 28 août 2012

La 63e Berlinale (7-17 février 2013) a déjà choisi son président. La veille de l'ouverture du Festival de Venise, le Festival international du film de Berlin a révélé que le cinéaste chinois Wong Kar-wai sera à la tête de son jury. Days of Being Wild avait été sélectionné dans la section Forum en 1991, tout comme Les anges déchus en 1996. Le cinéaste aux lunettes noires a ensuite été un habitué du Festival de Cannes, où il gagna le prix de la mise en scène en 1997 avec Happy together et créa l'événement en 2011 avec In the Mood for Love. 2046 fut également en compétition et My Blueberry Nights ouvrit le Festival de Cannes en 2007.

Wong Kar-wai n'a rien montré depuis. Il tourne depuis décembre 2009 The Grandmasters, avec Tony Leung et Ziyi Zhang.

Dieter Kosslick, directeur de la Berlinale affirme dans le communiqué qu'il est "l'un des réalisateurs les plus célébrés de notre époque. Son style distinctif et la poésie de ses oeuvres nous ont tous fascinés."

Le cinéaste s'est déclaré "honoré d'être invité par Dieter. Je suis heureux de revenir à Berlin et de voir les oeuvres des cinéastes du monde entier. C'est une expérience très enrichissante pour n'importe quel réalisateur."

Kosslick avoue qu'il s'agit également d'honorer le cinéma chinois. Comme WKW l'a signalé dans le communiqué, le Festival de Berlin a toujours honoré le 7e art de son pays. Le mariage de Tuya (2007), Les femmes du lac des âmes parfumées (1993) et Le sorgho rouge (1988) ont reçu un Ours d'or. Le Paon (2005), Beijing Bicycle (2001), The Road Home (2000) et Evening Bell (1989) ont été récompensés par le Grand prix du jury. Yim Ho (réalisateur, 1996) et  Maggie Cheung (actrice, 1992) ont également été primés.

La chinoise Gong Li avait déjà présidé le jury berlinois en 2000.

Cannes 2011 : premières rumeurs (et surprises)

Posté par vincy, le 25 mars 2011

La vérité nous sera révélée le 14 avril. Mais déjà Paris bruisse de rumeurs, que les médias relaient. Faisons un rapide point, un mois après vous avoir listés la centaine de films sélectionnables (voir Cinéma français ; cinéma américain ; cinéma asiatique ; cinéma européen).

Comme l'annonçait Variety mercredi, Terrence Malick et son The Tree of Life seront sur la Croisette. En compétition ou hors compétition.

Outre Woody Allen, officiellement confirmé en ouverture et qui sortira dans les salles françaises le même jour, on sait déjà que Le gamin au vélo des Frères Dardenne, Le Havre d'Aki Kaurismäki (photo), Faust d'Alexander Sokurov, Melancholia de Lars Von trier, Il était une fois en Anatolie de Nuri Bulge Ceylan, Restless de Gus Van Sant, Love and Business de Lou Ye, Captured de Brillante Mendoza, Habemus Pappam de Nanni Moretti et This must be a Place de Paolo Sorrentino seront du voyage. Les fidèles habitués...

On évoque aussi Lynne Ramsay (We need to talk about Kevin), Bouli Lanners (Les géants), Emmanuele Crialese (Terra firma), Hong Jin-na (The Murderer), Eric Khoo (Tatsumi), Hirokazu Koreeda (Miracle) dans le Palais des festivals.

Mais, en revanche, Wong Kar-wai ne sera pas prêt. Ni Walter Salles. Andrea Arnold n'a pas terminé son montage des Hauts de Hurlevent, et Francis Ford Coppola est encore au travail sur Twixt Now and Sunrise. Idem pour Steven Soderbergh dont Contagion fera les beaux jours de Venise. Le mystère reste entier pour le nouveau Michael Haneke, toujours en production.

Hollywood semble d'ailleurs se rétracter : le film d'Alexander Payne, The Descendants, avec Clooney, est achevé. Mais la Fox préfère le présenter à l'automne pour le positionner comme un film oscarisable. David Cronenberg ne viendrait pas présenter A Dangerous Method non plus.

Mais le vrai choc reste l'absence prévue de Pedro Almodovar. Habituellement son film sortait en avril en Espagne, faisait son avant première internationale à Cannes et sortait entre le printemps et l'automne dans le reste du monde. La piel que habito devrait aller à Venise. Il ne sortira en Espagne que le 2 septembre, en Allemagne le 20 octobre et en France et aux USA le 18 novembre. Or Almodovar ne veut pas que son final soit défloré des mois avant la sortie du film.

Il y a aussi certainement une part d'orgueil. Le cinéaste espagnol n'a jamais caché qu'il avait été vexé des affronts des différents jurys cannois. Une année, il a privé Cannes de l'un de ses films, une autre il a exigé d'être hors compétition.

La bonne nouvelle est que cela ouvre la compétition à des cinéastes peut-être moins attendus, obligeant un certain renouvellement. Cannes n'est pas Berlin : il y aura toujours un équilibre entre vétérans vénérés et découvertes. Ce n'est pas Venise non plus. De toute façon, Venise, même avec une sélection prestigieuse, sera davantage occupé à gérer ses problèmes financiers.