Costa-Gavras tourne l’adaptation du livre de Yanis Varoufakis

Posté par vincy, le 5 avril 2019

Costa-Gavras s'attaque à la crise grecque, crise financière et politique qui a sans aucun doute déclenché l'effritement de l'Union européenne, avant le Brexit. Selon Le Film français, le cinéaste franco-grec, 86 ans, a commencé le tournage de l'adaptation du livre de l'ancien ministre des finances grec Yanis Varoufakis, Conversations entre adultes : dans les coulisses secrètes de l'Europe (publié en 2017 et récemment en poche). L'homme politique y raconte son combat de six mois (perdu) pour sauver son pays en demandant une restructuration de la dette grecque et y dévoile les échanges à huis clos entre responsables européens. On sait qu'au final, si la Grèce a pu rester dans la zone euro, elle a aussi du faire d'importantes concessions, notamment des privatisations qui ont profité aux chinois, aux allemands et aux français.

Le réalisateur avait acquis les droits en octobre 2017. Le film, intitulé Adults in the Room, prolonge l'œuvre critique du cinéaste qui s'est attaqué au catholicisme (Amen), à la précarité de la classe moyenne (Le Couperet), à l'immigration (Eden à l'Ouest) et au capitalisme (Le Capital, son dernier film il y a sept ans).

Le tournage a commencé début mars en Allemagne. Il vient de s'installer à Athènes avant de partir à Paris, Riga et Londres jusqu'à la fin mai. Le film devrait être prêt pour la fin de l'année pour une sortie orchestrée par Wild Bunch.

3 raisons d’aller voir A l’heure des souvenirs

Posté par kristofy, le 4 avril 2018

Le pitch: Dans A l'heure des souvenirs, Jim Broadbent essaie de renouer des liens plus forts avec sa fille enceinte qui fait un bébé toute seule et son ex-femme qui lui reproche toujours son caractère grognon. Arrive un courrier de notaire qui fait de lui l’héritier d’un journal intime de quelqu’un qu’il avait connu il y a longtemps durant ses années de lycée. Dès lors le film alterne entre présent et flashbacks à l’époque de sa jeunesse entouré d’un groupe d’amis, au moment où il vouait un amour platonique à une jeune fille. Il ne l'avait jamais revue, mais il va la retrouver : une lettre va faire remonter différents souvenirs qui révéleront un dramatique secret...

Notre vie est-elle l'histoire qu'on se raconte ou... ? 3 raisons de le découvrir :

- Jim Broadbent : ce trésor national britannique est au générique des plus populaires films britanniques; c'est lui le professeur Horace Slughorn de Harry Potter, lui le papa de Bridget Jones, il accompagne aussi avec l’ours Paddington. Plus inattendu on le voit aussi dans des films comme Superman 4, Brazil, Les Chroniques de Narnia... Il a tourné plusieurs fois avec Mike Leigh, Neil Jordan, Mike Newell, tout comme dans des gros films de Martin Scorsese, Steven Spielberg, Baz Luhrmann (Moulin Rouge). Enfin il est l'Archimestre Marwyn dans la série Game of Thrones. Dans A l'heure des souvenirs, on le voit passer avec beaucoup de nuances du solitaire grincheux au papy attendrissant. Il va remuer sa mémoire pour se remémorer plusieurs moments enfouis de sa jeunesse...

- un casting british très classe : autour de Jim Broadbent, on découvre celui qui l'incarne jeune, la révélation Billy Howle. Il était déjà apparu dans le Dunkerque de Christopher Nolan mais il trouve ici son premier grand rôle, et on devrait le revoir régulièrement à l'avenir : il sera le héros de On Chesil Beach avec Saoirse Ronan, il jouera encore avec elle et avec Annette Bening dans The Seagull, et il sera à l'affiche du prochain gros film de David Mackenzie Outlaw King. Côté féminin on retrouve la trop rare Emily Mortimer, Charlotte Rampling (également à l'affiche de Red Sparrow cette semaine), dont le personnage est interprété par Freya Mavor pour les flashbacks. D'ailleurs le saviez-vous ? Tout comme Charlotte qui a fait de la France son pays d'adoption, Freya est elle aussi bilingue puisqu'elle a grandi plusieurs années en France : découverte dans la série anglaise Skins elle a déjà tourné pour Joann Sfar et Danièle Thompson.

- un mélodrame émouvant : l'histoire cache un mystère qui sera dévoilé au bout d'un jeu de pistes au fil de différents souvenirs dont certains pourraient changer la façon de considérer sa vie. Le rythme du film balance entre présent et passé pour raconter à la fois les différentes trajectoires personnelles, et en creux deux époques avec leurs conventions. Le scénario est en fait l'adaptation d'un roman de Julian Barnes, écrivain britannique auteur d'une dizaine de romans depuis les années 80 qui est en fait aussi très francophile (il lui a été remis l'année dernière une Légion d'honneur) : dans plusieurs de ses livres, l'histoire se déroule en partie en France. La jeune fille qui danse (The Sense of an Ending), le livre adapté ici, a reçu plusieurs récompenses dont le "Goncourt" britannique en 2011. L'adaptation est signé du jeune dramaturge Nick Payne  et la réalisation a été confiée à Ritesh Batra dont c'est le second film, après le succès en Inde et à l'international de The Lunchbox présenté à Cannes. Il fallait sans doute cette conjugaison inhabituelle de talents pour que l'écrit transposé à l'écran devienne ce film. A l'heure des souvenirs est émouvant et nous rappelle que nos souvenirs ne font pas toute notre histoire.

3 raisons d’aller voir Croc-Blanc

Posté par vincy, le 28 mars 2018

Le pitch: Croc-Blanc est un fier et courageux chien-loup. Après avoir grandi dans les espaces enneigés et hostiles du Grand Nord, il est recueilli par Castor Gris et sa tribu indienne. Mais la méchanceté des hommes oblige Castor-Gris à céder l’animal à un homme cruel et malveillant. Sauvé par un couple juste et bon, Croc-Blanc apprendra à maîtriser son instinct sauvage et devenir leur ami.

Un grand classique de la littérature jeunesse. Aussi incroyable soit-il, il s'agit de la première adaptation animée du roman éponyme de Jack London. L'écrivain, qui a fait de la nature et de l'aventure ses thèmes de prédilections, a été l'un des premiers auteurs de best-seller de la littérature américaine. Croc-Blanc est paru en 1906 (et en 1923 en France) et s'est vendu à 115 millions d'exemplaires dans le monde. Sa force littéraire vient du fait qu'il est écrit du point de vue de l'animal, mais aussi que London a posé un regard critique sur les humains, méprisant les chercheurs d'or et valorisant les amérindiens. Au cinéma, Croc-Blanc a fait l'objet de plusieurs versions, et ce dès 1925 avec le film muet de Lawrence Trimble. la première version "sonore" est datée de 1936, réalisée par David Butler. Aleksandr Zguridi a réalisé un film russe à partir de cette histoire en 1946. Lucio Fulci a transposé l'histoire en 1973 avec un casting de stars - Franco Nero, Virna Lisi, Fernando Rey . Hollywood s'est remis à l'ouvrage en 1991 avec un film de Randal Kleiser, où (le jeune) Ethan Hawke tenait le rôle principal.

Un film d'animation ambitieux. Il s'agit d'un des films les plus coûteux du cinéma français de l'année. Scénarisé par Dominique Monféry (Kérity la maison des contes), Philippe Lioret (Je vais bien, ne t'en fais pas) et Serge Frydman (La Fille sur le pont), avec une musique de Bruno Coulais, et les voix de Virginie Efira, Raphaël Personnaz et Dominique Pinon, Croc-Blanc vise un public familial d'aventure. Ici, pas d'animaux qui parlent, pas de chansons. Les auteurs ont voulu rester fidèle à l'esprit du livre, un récit initiatique, une critique sociale, une époque brutale. Les références sont plutôt du coté des westerns écologiques et des films d'action naturalistes. Avec une particularité: toujours se mettre à hauteur du chien. On est loin de Belle et Sébastien. Le film est tourné en scope afin de lui donner une grandeur, appuyée par une esthétique singulière dans le domaine, presque trop belle. Paradoxalement, en effet, l'animation n'a rien de réaliste et s'avère presque picturale et abstraite. Il y a une forme d'inachevé dans ces esquisses pastellisées qui rappellent les tableaux de l'époque.

A partir de 8 ans. La facture classique de l'ensemble et sa splendeur en font un film d'animation singulier, qui séduira les adultes. Cette exigence visuelle peut effrayer les parents qui cherchent un divertissement consensuel. Le vilain, Beauty Smith, peut aussi faire peur aux plus petits. Ce serait d'autant plus regrettable que la narration est réussie et que Croc-Blanc, notamment quand il est un chiot sauvage, est craquant. C'est un film à la fois tendre et dur, universel et original. Et si cela peut permettre une invitation à la lecture des œuvres de London, c'est d'autant plus profitable. Surtout, en évitant le formatage, cette version ouvre de nouveaux horizons, lointains pour s'évader et inventifs pour être stimulés.

Eva Husson emmène Golshifteh Farahani et Emmanuelle Bercot sur le front

Posté par vincy, le 8 octobre 2017

Un an et demi après la sortie de Bang Bang (Une histoire d'amour moderne), Eva Husson tourne depuis la fin septembre son deuxième long métrage.

Les filles du soleil réunit un duo inédit: Golshifteh Farahani et Emmanuelle Bercot, prix d'interprétation féminine à Cannes en 2015. Le pitch est aussi très éloigné des amours adolescents de son premier film. Au Kurdistan. Bahar, sergente des Filles du Soleil, un bataillon composé de femmes soldates kurdes, est sur le point de reprendre la ville où elle avait été capturée par les extrémistes quelques mois auparavant. Une journaliste française, Mathilde, couvre les trois premiers jours de l’offensive. Cette rencontre entre les deux femmes dévoile le parcours de Bahar depuis que les "hommes en noir" ont envahit son pays et sa vie.

Eva Husson tourne son film entre la Géorgie et la France. Coproduit par Maneki Films, comme Bang Bang, Wild Bunch le distribuera l'année prochaine.

Avec son prochain film, Jean-Luc Godard contera l’Arabie heureuse

Posté par vincy, le 10 janvier 2017

jean luc godardJean-Luc Godard terminerait actuellement son prochain film, Image et parole (Image and Word). Selon Vincent Maraval, patron de Wild Bunch, le film a été tourné dans plusieurs pays arabes, dont la Tunisie. Dans le magazine Screen, Maraval explique que le film ne sera peut-être pas prêt pour Cannes alors qu'il est en production depuis deux ans.

Réflexion sur le monde arabe contemporain, inspiré d'un livre du XIXe siècle (Happy Arabia), Image et parole traitera aussi de la guerre, du voyage, de la Loi, si on en croit le magazine russe Seance auquel il s'est confié et que The Film Stage rapporte sur son site.

"Je fais une introduction très longue" précise le réalisateur. "Avant de voir toute la main, nous devons considérer chaque doigt individuellement. Donc, je donne les cinq premiers éléments: la guerre, le voyage, la loi (comme Montesquieu, l'Esprit des lois) ... et un autre, appelé région centrale, à la mémoire d'un des films souterrains américains" ajoute-t-il. "L'action se déroule dans l'un des pays où il y a du pétrole; Les gens sont satisfaits de cet état de choses, mais leurs dirigeants veulent gouverner d'autres pays arabes" détaille-t-il.

Le mystère est entier. Le synopsis est tout aussi nébuleux: "Rien que le silence, rien qu’un chant révolutionnaire, une histoire en cinq chapitres, comme les cinq doigts de la main.

Aucun casting, juste un conteur pour lire des extraits du livre. "Si on lit des extraits du livre, nous comprenons globalement l'histoire, qui est une sorte de parabole" selon Godard. Un mélange de faits et de fiction avec un langage cinématographique singulier: JLG continue ainsi d'explorer le 7e art tout en s'intéressant au monde qui l'entoure.

Laurent Lafitte est « K.O. » dans le nouveau film de Fabrice Gobert

Posté par vincy, le 25 septembre 2016

Après Simon Werner a disparu, son premier long métrage de cinéma et la série "Les Revenants", Fabrice Gobert, vient de commencer le tournage de son deuxième film , K.O.. Depuis le 5 septembre et jusqu'au 31 octobre à Paris et en région parisienne, Laurent Lafitte, Chiara Mastroianni, Pio Marmaï, Clotilde Hesme, Zita Hanrot, Jean-Charles Clichet et Sylvain Dieuaide partagent l'affiche de ce film qui s'apparente à un thriller.

L'histoire, coscénarisée par Fabrice Gobert et Valentine Arnaud suit un certain Antoine Leconte (Lafitte). Est-ce un homme de pouvoir arrogant et dominateur, un salarié menacé de licenciement, un ami sur qui on peut compter, un mari infidèle ? Ce qu est sûr, c’est qu’au terme d’une journée particulièrement oppressante, il se retrouve dans le coma. A son réveil, plus rien n’est comme avant : rêve ou réalité? Complot ? Cauchemar? … En tout cas, il est K.O.

Produit par 2.4.7 (qui produit également le prochain film de Pierre Jolivet) et distribué par Wild Bunch, le thriller devrait être prêt au printemps. Simon Werner a disparu, nommé au César du premier film, avait été remarqué à Un certain regard au Festival de Cannes en 2010. Le film, soutenu par la critique, n'avait hélas séduit que 80000 spectateurs.

Le grand retour de Croc-Blanc est annoncé pour 2018

Posté par vincy, le 19 juin 2016

C'est l'une des grosses annonces du Festival d'animation d'Annecy. Le roman de Jack London (paru en 1906 aux Etats-Unis), Croc-Blanc, va être adapté en dessin animé pour le cinéma. La production va commencer et la sortie, chez Wild Bunch, est déjà calée pour février 2018.

Jusque là, le célèbre chien-loup, avait fait l'objet d'une petite dizaine d'adaptations au cinéma, dont celle de 1973 de Lucio Fulci avec Franco Nero, Virna Lisi et Fernando Rey et celle de 1991 de Randal Kleiser avec Klaus Maria Brandauer, Ethan Hawke et Seymour Cassel.

Le projet a mis 12 ans à être développé (il avait été présenté au Cartoon movie en 2003) a rappelé Clément Calvet, PD-G de Superprod, lors de la séance de Work in progress le 15 juin dernier à Annecy.

Le scénario est écrit par Dominique Monféry (Franklin et le trésor du lac), Philippe Lioret (Welcome) et Serge Frydman (scénariste de La Fille sur le pont). Il sera réalisé par Alexandre Espigares (Oscar du court métrage en 2014 pour Monsieur Hublot).

Le film sera en 3D, avec une animation principalement réalisée en motion capture. Les producteurs vont atténuer la violence du roman et condenser le récit en moins d'une heure trente pour qu'il soit accessible aux plus de 7 ans.

L'histoire: Croc-Blanc est l’histoire d’une rédemption. Celle d’un chien-loup entraîné malgré lui dans une spirale de violence, au point de devenir une légende de cruauté, crainte par tous… jusqu’à ce qu’un couple d’humain parvienne à réveiller les sentiments enfouis dans sa nature profonde.
Loup par son père, chien par sa mère, Croc Blanc mène une vie soigneusement réglée sur les lois de la Nature. Dès son plus jeune âge, la disparition de son père et la famine lui ont fait comprendre la fragilité de l’existence. Comme tout jeune loup, il fait l’expérience de la puissance de la Nature, généreuse et terrible, et apprend peu à peu à la connaître.
Sa rencontre avec une tribu indienne lui ouvre les portes d’un nouveau monde, auquel il s’adapte très vite. Mais ce nouveau monde, celui des hommes, comporte un danger plus sournois encore que tous ceux qu’il a pu rencontrer dans le Grand Nord… En effet, son adoption suscite un tel déchaînement de jalousie et de vengeance de la part des autres chiens de la tribu, que Croc-Blanc est marqué à jamais par ce rejet et la haine de ceux qu’il croyait être les siens.
Lorsque son maître indien le vend à un homme blanc sans scrupules, la civilisation et ses vices vont avoir raison de lui. Ce nouveau maître le maltraite pour entretenir sa rage et ainsi l’utiliser dans des combats de chiens organisés clandestinement.
Croc Blanc devra son salut à un homme intègre qui lui donnera enfin la chance de révéler sa loyauté et sa nature profonde.

Edito: des films privés de sortie?

Posté par redaction, le 17 mars 2016

C'est une drôle de semaine. Le meilleur film du mois, 99 Homes, Grand prix à Deauville, avec Michael Shannon (qui est aussi à l'affiche de Midnight Special, qui bénéficie de la plus grosse combinaison de copies de la semaine), ne sort pas en salles. Idem pour Black, l'un des meilleurs films belges de ces derniers mois. Et s'il n'y avait que ces deux films directement sortis en "e-cinema" (autrement dit en Vidéo à la Demande)! Sur les 16 sorties de la semaines, 6 n'ont le droit qu'à une ou deux copies sur Paris, dont le fantastico-poétique Evolution, de Lucile Hadzihalilovic, produit par Sylvie Pialat (Les films du Worso, soit L'inconnu du Lac et Timbuktu tout de même). Sur toute la France, le film, prix spécial du jury et prix du jury pour la photo à San Sebastien, n'est diffusé que dans 6 salles.

Trop de films pour peu d'élus

Chaque mercredi, il y a ce jeu de massacre. Trop de nouveautés? Ou une inégalité de traitement dans l'offre? Cinq nouveautés ont le droit à 15 copies sur Paris-Périphérie. Cinq films qui ont donc la chance de pouvoir "exister" réellement. Et si le distributeur n'obtient pas le graal - l'UGC des Halles - autant dire que son film est déjà condamné. C'est le cas d'Evolution qui se retrouve dans un MK2 et au Publicis, mais n'a pas accès aux autres salles de MK2 ni même au Cinéma des cinéastes ou aux réseaux indépendants (Etoile, Les Ecrans de Paris...). Ce n'est pas étonnant. Il faut aussi faire vivre les continuités, leur donner du temps pour exister. Et comme l'exploitant est aussi un commerçant, il doit s'assurer d'avoir quelques titres porteurs. On comprend bien le délicat équilibre. Et on s'étonne presque de la très belle diffusion de The Assassin ou des Délices de Tokyo.

Le e-cinema, second grand écran?

Et ainsi on comprend tout aussi bien que certains films sortent directement en e-cinema. Sortir en salles coûte cher pour un amortissement très périlleux dans un environnement très concurrentiel. Le phénomène n'est pas nouveau et si vous allez sur les plateformes vous découvrirez des films inédits avec Sandra Bullock, Pierce Brosnan et autres vedettes hollywoodiennes. Plutôt que d'opérer une sortie technique, soumise ainsi à la chronologie des médias, autant court-circuiter les circuits de cinéma. A condition que le motif soit justifié. Que Black ne sorte pas, tout comme Made in France il y a moins de deux mois, parce qu'il y a un risque de troubles de l'ordre public ou parce que le film aborde un thème abrasif, ce n'est pas forcément une bonne excuse. Que 99 Homes soit destitué d'une sortie en salles (alors que le distributeur Wild Bunch a sorti Les naufragés qui peine à atteindre les 100000 spectateurs malgré la présence de Daniel Auteuil) et là on s'interroge. On reste perplexe même.

Le cinéma, produit de consommation impulsif ou durable

Patron de Wild Bunch, Vincent Maraval a expliqué les raisons dans "L'Instant M" sur France Inter. Pour lui, le film n'avait pas ses chances en salles. Pour le sortir correctement, il fallait viser les 400000 entrées. Avec une durée de vie moyenne de dix jours, un film doit remplir ses salles au maximum dès les premières séances. Paradoxalement, alors que le cinéma consacre cette consommation "zapping" du 7e art, le "e-cinema" permet de toucher un public moins ciblé et dans la durée. Car, un film sorti en "e-cinema" peut s'offrir des écrans publicitaires à la télévision contrairement à une sortie en salles. Maraval souhaiterait pouvoir sortir un film comme 99 Homes dans des grandes villes et en e-cinema pour le reste de la France, où de toute façon il ne sera pas projeté. La limitation du risque n'explique pas tout, d'autant que ce serait la porte ouverte à une offre cinéma réduite à des films potentiellement grand public.

La VàD, nouvel eldorado?

Pour l'instant, la sortie simultanée en salles et en VàD n'est pas possible. La chronologie des médias reste un sujet explosif. Mais il va bien falloir revoir la règlementation, même si elle s'est assouplie avec le temps, notamment pour lutter contre le piratage. Et quel intérêt de s'abonner à Canal + pour voir un blockbuster déjà disponible à la location en vidéo à la demande? De la même façon, The Screening Room, start up qui propose simultanément à domicile et le jour même de leur sortie en salles, les films en location pour une période de 48h au tarif de 50$ (en plus d'un décodeur anti-piratage d'un coût de 150$), bouleverse la chronologie des écrans aux Etats Unis. Ce nouveau modèle divise les cinéastes et effraie les exploitants.

Où est le partage quand on est chez soi?

On peut toujours arguer que les écrans de télévision sont de plus en plus grand, que de prendre une voiture pour aller au multiplexe ce n'est pas très écologique. Mais attention: la diversité de l'offre est un ingrédient indispensable dans l'eco-système cinématographique. A trop anticiper le goût des spectateurs en choisissant pour lui ce qu'il devrait aimer et ce qu'on lui demandera d'aimer, on court vers une sorte de formatage cinéphilique et même vers une fracture culturelle entre ceux qui auront accès à des films d'auteurs inédits et ceux qui se contenteront des quelques sorties "aptes" à être diffusées en salles. Mais surtout, on oublie que le cinéma reste un art du partage, un véritable art social, qu'on va voir en communauté (seul ou en couple ou en groupe au milieu d'inconnus) et dont on débat dans un café ou sur les réseaux. 99 Homes comme Black comme Evolution sont typiquement trois films qui pouvaient alimenter de belles conversations. A moins que l'avenir ne soit aux projos "collectives" chez soi, avec like et tweet-live sur les réseaux, pop corn bio et bière, et personne à déranger quand il s'agit d'aller aux toilettes. A 50$, avec dix copains/copines, c'est non seulement rentable et en plus convivial.

Natalie Portman en Jackie Kennedy pour Pablo Larrain

Posté par cynthia, le 15 mai 2015

natalie portmanNatalie Portman, qui va présenter sa première réalisation au Festival de Cannes, A Tale of Love and Darkness (hors-compétition), incarnera prochainement le rôle de Jackie Kennedy, la femme de l'ancien président américain.

Jackie retracera la vie de la première dame durant les quatre jours qui ont suivi l'assassinat de son mari. Produit par Darren Aronosky, pour qui Natalie Portman avait dansé dans Black Swan, et réalisé par Pablo Larrain (No), le tournage devrait commencer à la fin 2015.

"Jackie évoque les jours où Jackie Kennedy est devenue une icône tout en perdant tout ce qu'elle avait", confie Vincent Maraval, fondateur de la maison de production Wild Bunch, qui est en charge des ventes internationales du projet.

Aronofsky, Président du jury du Festival de Berlin en février, avait remis le Grand prix du jury au dernier film de Pablo Larrain, The Club. Le cinéaste va commencer le tournage de Neruda en juin avant d'enchaîner avec celui de Jackie.

D'ici là Natalie Portman s'est engagée sur Planétarium, le nouveau film de Rebecca Zlotowski (lire notre article).

Jérôme Salle embarque Lambert Wilson, Pierre Niney et Audrey Tautou dans L’Odyssée

Posté par vincy, le 28 mars 2015

Un tweet et ça repart. Jérôme Salle a confirmé que L'Odyssée se tournerait bien. Son film d'aventures sur le Commandant Cousteau et son fils semblait en fin d'année dernière avoir un peu de plomb dans l'aile. Au point que Pierre Niney, pourtant attaché au projet très en amont, n'osait plus le mentionner dans ses projets.

Alors qu'une affiche teaser avait été dévoilée lors du dernier Marché du film à Cannes, en décembre, les rumeurs allaient bon train sur le financement du film. En fait, le souci semblait être davantage un problème de casting. Adrien Brody puis Romain Duris avaient été approchés pour incarner le Commandant (et explorateur) Jacques-Yves Cousteau.

Finalement, ce sera Lambert Wilson. Son fils, Philippe, mort tragiquement dans un accident d'hydravion en 1979, sera interprété par Pierre Niney. Et Audrey Tautou complète le casting. Juste avant L'Odyssée, Tautou et Niney doivent tourner, ensemble, La Promesse de l'aube (lire notre actualité du 19 mars).

L'Odyssée devrait être un film d’aventures sur les explorations de Cousteau et les rapports entre le Commandant et son fils Philippe.

Le tournage est prévu pour cet automne.

Jérôme Salle, réalisateur d'Anthony Zimmer et des deux Largo Winch, avait réalisé en 2013 son premier film anglophone, Zulu, qui avait clôturé le Festival de Cannes.