BIFFF 2013 : rencontre avec Dario Argento

Posté par kristofy, le 15 avril 2013

Dario Argento, il maestro del Giallo, est déjà venu plusieurs fois au BIFFF et cette fois c’est pour son dernier film, Dracula 3D. Pour l’occasion, une masterclass était organisée. Racontant de nombreux souvenirs de ses tournages, le réalisateur s’est montré très bavard mais aussi drôle et chaleureux, partageant photos et autographes avec tout le monde…

Ses influences...

Dario Argento a un point commun avec les cinéastes de la Nouvelle Vague : c’est un critique de film qui est devenu scénariste (notamment pour le célèbre Il était une fois dans l’ouest de Sergio Leone), puis réalisateur et aussi producteur de ses films (une structure de production avec son frère Claudio et son père Salvatore Argento).

Il a étudié un peu en France, et à Paris il passait son temps à la Cinémathèque à regarder quantités de films. Le jeune Dario a commencé à écrire des critiques sur les films qu’il aimait, c’était des critiques partiales. Il a contribué à écrire pour une revue communiste qui préférait le cinéma politique plus que les cinéma français ou américain ou d’aventures : on lui disait que tel western qu’il admirait n’était pas dans la ligne du journal, même si le directeur de la revue l'aimait aussi.

Parmi les cinéastes qui ont pu à un moment forger son goût pour le cinéma, il cite Alfred Hitchcock, Ingmar Bergman, Fritz Lang, Luis Bunuel, Carl Theodor Dreyer, la Nouvelle Vague et surtout au moins un millier de films…

Ses premiers pas au cinéma...

Son premier film en tant que réalisateur, L’oiseau au plumage de cristal, était à l’origine un scénario que devait tourner un réalisateur anglais dont il n’appréciait pas le travail. Il choisi de faire le film lui-même. Il a trouvé facile sa première expérience de metteur en scène. Mais certains techniciens et acteurs (surtout un terrible avec lequel c’était une lutte continue) le considéraient comme un débutant alors qu'il savait depuis longtemps comment faire du cinéma.

Il se souvient : "Mario Brava avait déjà fait deux ou trois films de giallo, pas beaucoup, mais c’était très différent de moi, et lui n’aimait pas la musique dans les films. Depuis mon travail avec Sergio Leone, j’étais devenu ami avec le compositeur Ennio Morricone, mon père aussi était ami avec lui, moi j’étais jeune encore et plus tard il a fait des musiques pour mes films. Un jour j’étais allé chez lui avec les disques que j’aimais comme exemple d’accompagnement pour mon film, il m’a dit de les ranger et qu’il ne voulait pas les voir, il m’a dit qu'il composerait de la musique contemporaine originale et on a travaillé plusieurs fois ensemble par la suite".

La censure...

"La censure et moi c’est une longue histoire, depuis mon premier film même. Une fois devant un comité italien qui voulait faire trop de coupures dans mon film je me suis énervé, et ils ont appelé la police pour me faire sortir.

J’ai produit avec George A. Romero Zombie et en France la censure nous a d’abord empêché de sortir le film. Il nous ont dit non, 6 mois après on l’a représenté avec des coupes et non, encore des coupures et toujours interdiction, et encore.

Il a fallu attendre l’élection d’un nouveau gouvernement français plus libéral, on a alors représenté le film dans sa version originale sans coupures et cette fois la censure a autorisé le film, il est sorti sur les Champs-Elysées avec les sous-titres français, c’était magnifique de le voir là. Mes films ont été presque tous interdit en Israël mais je ne sais pas pourquoi, pareil en Scandinavie alors qu’ils produisaient de la pornographie sans limite, et plus tard tous mes films sont sortis en même temps.

En Angleterre sur une affiche de Ténèbres qui montre une femme avec la gorge tranchée qui saigne, ils ont mis à cet endroit une sorte de papillon pour cacher. Aujourd’hui, s'il y a de la censure, elle est surtout chez les producteurs."

Souvenirs...

Dracula 3DDario Argento aime raconter diverses anecdotes de ses souvenirs de tournage. Par exemple, sur le tournage de Dracula 3D, l’acteur Rutger Hauer qui avait une après-midi de libre s’est retrouvé complètement perdu au milieu d’une forêt sans savoir dire où il était et comment le retrouver…

Le réalisateur est en revanche un peu ému de parler de sa compagne Daria Nicolodi (collaboratrice, actrice et co-scénariste de plusieurs de ses films) et préfère évoquer plus longuement son travail avec sa fille Asia Argento qui fréquentait ses plateaux de tournage lors de vacances scolaires avant qu’elle ne devienne une de ses actrices et qu’elle réalise à son tour des films.

Il se montre également très intéressé par la technologie qu’il compare à de la poésie : qu’il s’agisse d’un vieux type de pellicule qui n’existe plus et dont il faut travailler la gélatine, des progrès dans les effets spéciaux, les trucages numériques, et la 3D, ce sont les moyens de créer les images de son imaginaire. Concernant son dernier film, la figure du vampire est évidemment attractive pour lui : un personnage qui est mort mais qui vit encore et qui se nourrit de sang… Toutefois, Dracula 3D n’a pas encore de date de sortie cinéma en France.

Jim Jarmusch vampirise Tilda Swinton, John Hurt, Tom Hiddleston et Mia Wasikowska

Posté par vincy, le 31 janvier 2012

Trois ans après son dernier film, The Limits of Control, Jim Jarmusch revient derrière la caméra avec une histoire d'amour et de vampires, Only Lovers Left Alive, qualifié de drame horrifique et romantique.

The Hollywood Reporter vient de confirmer le projet, qui sera tourné cette année dans la région de Rhénanie-du-Nord - Westphalie en Allemagne.

Modeste production, ce film, co-financé par les Allemands, aura comme têtes d'affiche Tilda Swinton (We need to talk about Kevin), snobée par les Oscars, John Hurt (qu'on va bientôt revoir dans La taupe), Mia Wasikowska (Alice au pays des merveilles, et prochainement dans Albert Nobbs) et Tom Hiddleston (Thor, Cheval de guerre), qui remplace Michael Fassbender, initialement prévu. Tilda Swinton a déjà tourné avec le cinéaste (The Limits of Control).

Jarmusch avait annoncé son projet au dernier festival de Cannes, en mai 2011.