Hommage à José Maria Riba lors de la dernière soirée Espagnolas en Paris

Posté par MpM, le 28 septembre 2020

Il était la pierre angulaire de l'association Espagnolas en Paris, créée il y a 12 ans pour montrer aux cinéphiles de la capitale un « autre » cinéma espagnol et latino-américain. José Maria Riba, par ailleurs journaliste et sélectionneur, nous a quittés le 2 mai dernier. "Sans lui il nous sera difficile, voire même impossible, de continuer à faire vivre cette association car cette magnifique aventure n’aurait pas pu voir le jour, avec nos modestes moyens, sans l’initiative, la passion, l’énergie et le caractère têtu de notre « chef » de bande", déclare Laura del Sol, présidente de l'association. "José incarnait le cœur et l’âme de cette association, notre colonne vertébrale. Oui, José était "Dífferent" !"

Malgré tout, Espagnolas en Paris investit le Majestic Passy le 5 octobre prochain pour une dernière soirée consacrée à José Maria Riba, et à ce cinéma qu'il aimait. On y découvrira en avant-première Une vie secrète de Aitor Arregi, Jon Garaño et José Mari Goenaga (sortie nationale le 28 octobre 2020) ainsi que la version courte du film hommage conçu par la cinéaste mexicaine Lila Avilés (La camarista) : José María Riba, un agradecimiento por siempre dont la version intégrale réunit plus de 50 témoignages de cinéastes, acteurs et professionnels du monde entier.

L'occasion de se souvenir de celui qui, inlassablement, a œuvré pour aider et faire connaître le cinéma espagnol et latino-américain en France. D'abord journaliste à RFI, puis à l'AFP, José Maria Riba a fait partie pendant près de 30 ans de l'équipe de sélection du Festival de San Sebastian. Egalement sélectionneur pour la Semaine de la Critique du Festival de Cannes, il en fut le Délégué général en 2000 et 2001. C'est ainsi lui qui a découvert et sélectionné, entre autres, les premiers longs métrages des Mexicains Guillermo del Toro (Cronos) et Alejandro González Iñárritu (Amours chiennes), ou de l'Espagnol Cesc Gay (Krampack). Par la suite, il a été pendant plusieurs années le consultant privilégié de Thierry Frémaux, Délégué général du Festival de Cannes et d'Edouard Waintrop, Délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs, en matière de films espagnols et latino-américains.

Il a également créé en 2008 le festival Différent! consacré à l' "autre cinéma espagnol", rejoint en 2012 le comité de sélection du Prix Jean Vigo, avant de devenir en 2016 le Délégué générale de la cérémonie des Lumières de la presse internationale... Passionné, et passionnant, il n'a cessé de porter haut les couleurs du cinéma, espagnol et latino-américain bien sûr, et plus généralement d'un cinéma souvent "différent", méconnu, parfois à la marge, dont il s'était fait le chantre, et auquel il manquera.

Almodovar: Bonheur et gloire aux Goyas 2020

Posté par vincy, le 26 janvier 2020

C'était assurément une belle soirée pour Pedro Almodovar. Samedi 25 janvier, les Goyas (César espagnols) lui ont fait un beau cadeau avec sept prix pour son film Douleur et Gloire, qui surclasse ainsi les 5 prix pour Lettre à Franco d'Alejandro Amenabar.

Ces 34e Goyas se sont déroulés dans un contexte plus favorable que les années précédentes: la droite n'est plus au pouvoir, le box office est en hausse en 2019, repassant au dessus des 100 millions d'entrées annuelles et réalisant même sa meilleure fréquentation en dix ans. Almodovar en a profité pour lancer: "Le cinéma espagnol est en bonne position, mais il reste de nombreuses zones sombres. Je voudrais dire au président [Pedro Sanchez] que le cinéma d'auteur, indépendant, en dehors de sa place marginale sur les plateformes, est en grave danger d'extinction." Parmi les zones sombres, la part de marché du cinéma espagnol au box office qui est tombée à 15% en 2019.

Douleur et gloire a reçu les prix du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario original, de la meilleure musique originale, du meilleur montage, du meilleur acteur (pour Antonio Banderas) et du meilleur second-rôle féminin (pour Julieta Serrano). Autant dire que ce fut plutôt bonheur et gloire.

Lettre à Franco d'Alejandro Amenabar doit se contenter des prix du meilleur second-rôle masculin (pour Eduard Fernandez), de la meilleur direction de production, des meilleurs décors, des meilleurs costumes et des meilleurs maquillages et coiffures.

Les Goyas ont aussi récompensé des films radicalement différents. La hija de un ladrón de Belén Funes a reçu la récompense du nouveau réalisateur (équivalente à une catégorie de meilleur premier film). Intempérie a été doublement primé pour son scénario (adaptation) et sa chanson originale. Viendra le feu, film remarqué à Un certain regard à Cannes, a été distingué à travers Benedicta Sánchez (révélation féminine) et Mauro Herce (image). Une vie secrète est aussi reparti avec deux prix, celui de la meilleure actrice pour Belén Cuesta et celui du meilleur son. La plateforme a remporté le prix pour les meilleurs effets spéciaux et Enric Auquer, dans Quien a hierro mata, a récolté le prix de la meilleure révélation masculine.

Buñuel après l'Âge d'or de Salvador Simó a logiquement reçu le Goya du meilleur film d'animation. Ara Malikian, una vida entre las cuerdas de Nata Moreno a été sacré meilleur documentaire.

Les misérables de Ladj Ly a été couronné du Goya du meilleur film européen et La odisea de los giles de Sebastián Borensztein du Goya de la meilleur coproduction hispano-américaine.

Trois courts métrages ont été récompensés: Jus de pastèque d'Irene Moray (fiction), Nuestra vida como niños refugiados en Europa de Silvia Venegas Venegas (documentaire) et Madrid 2120 de José Luís Quirós et Paco Sáez (animation).

Trois Goyas d'honneur ont aussi été décernés: à titre posthume au réalisateur Narciso "Chicho" Ibáñez Serrador, à l'actrice et chanteuse Pepa Flores dite Marisol et à la comédienne "almodovarienne", Marisa Paredes.

[2020 dans le viseur] Nos 30 films les plus attendus (3/3)

Posté par redaction, le 13 janvier 2020

Wendy de Behn Zeitlin

8 ans après Les bêtes du sud sauvage, le réalisateur revient avec cette revisitation de Peter Pan sur fond de dérèglement écologique. Le film sera présenté à Sundance, soit trois ans après le début de son tournage.

Par ce demi-clair matin de Bruno Dumont

Le Dumont de l'année change de genre et de registre, avec une comédie contemporaine autour d'une journaliste star de la TV qui va être précipitée dans sa chute à cause d'un accident de voiture. Avec Léa Seydoux, Blanche Gardin et Benjamin Biolay.

On the Rocks de Sofia Coppola

Après plusieurs projets annoncés, reportés, abandonnés, la cinéaste revient avec son acteur de Lost in Translation, Bill Murray. Dans ce film, l'acteur incarne un playboy extravagant, qui voit débarquer sa fille (Rashida Jones) à New York.

La Traversée de Florence Miaihle

Co-écrit avec Marie Desplechin, ce long-métrage d'animation va sans doute nous émerveiller par son style, malgré son histoire dramatique: Un village pillé, une famille en fuite et deux enfants perdus sur les routes de l’exil. Kyona et Adriel tentent d’échapper à ceux qui les traquent pour rejoindre un pays au régime plus clément...

Mandibules de Quentin Dupieux

Après Au poste! et Le Daim, Dupieux élargira-t-il encore un peu plus son public avec cette nouvelle comédie absurde autour de deux amis « simples d'esprit » qui décident de dresser une mouche pour en faire leur gagne-pain… Le pitch le plus #WTF de l'année.

Soul de Pete Docter

Parce que cela fait 5 ans que Vice-Versa du même Pete Docter nous a mis dessus-dessous, que ce sera le premier Pixar original depuis Coco en 2017 (et seulement le 3e en une décennie) ce projet jazzy entre "body" et "soul" ne peut que nous faire saliver.

Dune

35 ans après l’adaptation de David Lynch, Denis Villeneuve, le cinéaste le plus hot de la décennie, s'attaque au classique de la science-fiction signé Frank Herbert. Dans une année sans Star Wars, ça peut faire mouche, d'autant que le casting est alléchant: Timothée Chalamet, Josh Brolin, Oscar Isaac, Javier Bardem, Rebecca Ferguson, Jason Momoa, David Bautista, Zendaya, Stellan Skarsgård et
Charlotte Rampling.

Last night in Soho d'Edgar Wright

Scénariste réputé (Tintin, Ant-Man), réalisateur culte (Shaun of the Dead, Baby Driver), Edgar Wright revient avec un film d'horreur psychologique, dans la lignée de Repulsion où se croiseront Thomasin McKenzie, Anya Taylor-Joy, Matt Smith, Diana Rigg et Terence Stamp.

Une vie secrète de Aitor Arregi, Jon Garaño et Jose Mari Goenaga

Ce film sur une période sombre de l'histoire espagnole, avec Antonio de la Torre au premier plan, revient sue la montée du franquisme dans les années 1930. 6 fois récompensé à San Sebastien, il est en lice pour 15 Goyas!

Where is Anne Frank d’Ari Folman

Encore un film dont la gestation fut très longue. Calé pour Venise a priori, ce film d'animation met en vedette Kitty, l'amie imaginaire d'Anne Frank dans son fameux journal, qui vient vivre dans la maison de la jeune déportée, à Amsterdam.